Le site /
- La chronique de la semaine fut dédiée à George Plimpton et son indispensable Shadow box, le récit distancié et gorgé de détails précieux de ses quinze ans passés à suivre un sport qu’il goûtait fort peu, notamment l’ascension et la renaissance de Muhammad Ali.
- Et puis celles et ceux parmi vous à qui il reste un peu d’espace au pied du sapin peuvent se ruer sur les conseils avisés de la librairie La page 189 pour ce Noël 2019.
- Le concours prévu pour le 130eme post de l’Instagram @130_livres s’est ouvert hier et durera jusqu’à la Saint-Sylvestre. Le pire, c’est que pas mal de gens y ont déjà candidaté, en dépit de mes efforts pour rentre le truc positivement incompréhensible.
Les auteurs /
- Suite et fin du jeu de l’Avent Littéraire, récapitulant mes lectures de l’année (en préambule aux inestimables Prix 130 Livres à venir) :
Jour 15 – Un livre qui sort de mes habitudes
- Soif, d’Amélie Nothomb. Je n’avais jamais rien lu de l’auteure, contrairement à 95% des francophones alphabétisés de ce monde. Et l’essai est transformé. Audacieux, intelligent, bien écrit. Que demander de plus ?
Jour 16 – Le livre que tout le monde a aimé… sauf moi !
- Né d’aucune femme, de Franck Bouysse. Pour une fois, je ne me suis pas reproché de finir tout roman commencé, quoi qu’il m’en coûte. Le sombre naturalisme des 200 premières pages m’a semblé prévisible et convenu. La suite, plus proche du roman noir, m’a convaincu.
Jour 17 – Le livre lu sur les conseils de quelqu’un
- Les saisons, de Maurice Pons. Conseil de lecture du camarade Petit Poucet des mots. Bouquin inclassable et culte par excellence, oublié de tous, hormis une tribu d’adorateurs zinzins dont je fais désormais partie.
Jour 18 – Le plus beau titre
- Macadam butterfly, de Tara Lennart. Un premier recueil de nouvelles d’une jeune auteure française aux goûts musicaux irréprochables, et qui sait trouver ses titres. Pour le reste, un regard lucide et sincère sur l’entrée dans l’âge adulte des jeunes urbains branchés d’aujourd’hui.
Jour 19 – Un prix Littéraire
- L’arbre monde, de Richard Powers. Je l’ai assez dit : en 2019, je suis passé à côté de tous les prix français. Mais pas du Pulitzer décerné pour la fiction. Ouf. Un bouquin à la fois considérable et important.
Jour 20 – Le livre le plus poétique
- Partiellement nuageux, d’Antoine Choplin. Avec ses épures de douze douzaines de pages, l’auteur est l’allié objectif des fans de pavés risquant l’indigestion périodique. Son dernier roman, bel objet paru à la Fosse aux ours, évoque les stigmates de la dictature chilienne avec une pudeur toute aérienne. C’est beau.
Jour 21 – Le livre le plus politique
- État de nature, de Jean-Baptiste de Froment. La fable politique présciente d’un fin connaisseur des arcanes de la Veme République, où il est question d’immobilisme des élites et de révolte des petites gens, dans un pays qui ressemble beaucoup au nôtre. On sourit jaune.
Jour 22 – Un roman dont le héros a réellement existé
- La petite femelle, de Philippe Jaenada. Philippe Jaenada met toute sa puissance de plantigrade borné au service de la réhabilitation de la meutrière Pauline Dubuisson. Ni vrai roman, ni pur récit. La charge invincible d’un auteur tombé amoureux de son sujet.
Jour 23 – Joker : le livre qui ne rentre dans aucune catégorie
- L’imprudence, de Loo Hui Phang. Premier roman d’une auteure confirmée de romans graphiques, sans doute largement autobiographique, et qui traite en à peine 150 pages, dans une langue à la fois vive et douce, de quantité de sujets fondamentaux, parmi lesquels l’identité, la famille et la sexualité. Un grand succès de la dernière rentrée littéraire.
Jour 24 – Ma dernière lecture de l’année
- Aucune idée… Sans doute pas le formidable pamphlet que je suis en train de finir, et qui sera l’occasion de reparler ici de Pierre Jourde. Peut-être le dernier Ellroy, La tempête qui vient.
Les puncheurs /
- C’est la saison : avant ceux des livres, 130 livres attribue aujourd’hui ses prix de l’année en boxe anglaise – désolé pour les boxeurs qui resteront sur le pont jusqu’à la Saint-Sylvestre. Après une année 2018 chiche en émotions, 2019 a presque atteint le nirvana pugilistique de 2017. De quoi moquer plus que jamais les Cassandres qui annoncent inlassablement, depuis des décennies, la mort du plus beau des sports…
Boxeur de l’année (Monde)
- Un trio se dégage assez clairement du reste du peloton. À sa tête, le patron de la boxe d’aujourd’hui, star planétaire et tête de gondole de DAZN, une plateforme de diffusion presque crée pour lui : Saul « Canelo » Alvarez. Qu’on aime le rouquin ou qu’on lui reproche la complaisance des juges, voire son contrôle positif de 2018 au clenbuterol, force est de reconnaître qu’il assume son statut. Un succès clair sur Danny Jacobs au printemps, puis une victoire fracassante sur Sergey Kovalev pour sa première sortie en mi-lourds : du solide. Derrière lui, un miraculé de 2019, le quadragénaire Manny Pacquiao, et ses succès sur le désespérant mais talentueux Adrien Broner puis l’invaincu Keith Thurman, au terme d’un très beau combat. Enfin, l’Écossais Josh Taylor a fait le ménage chez les super-légers, en infligeant leurs premières défaites en carrière à Ivan Baranchyk et Regis Prograis – le second affrontement est un must.
Boxeur de l’année (France)
- La première place ne se discute pas : Nordine Oubaali a conquis un titre mondial aux États-Unis, puis l’a défendu victorieusement au Japon, contre des adversaires locaux. De quoi vous poser un bonhomme. En dépit de sa sous-exposition médiatique et d’un succès obtenu sur le tard, le champion du monde WBC des coqs est désormais reconnu par les fans anglo-saxons. Voilà qui mérite un coup de chapeau. Avec lui sur le podium, le super-welter Michel Soro, après son succès dans le grand duel franco-français de l’année l’opposant à Bercy au picard Cédric Vitu, et Tony Yoka, qui a proprement dégommé en moins de 6 rounds au total deux honnêtes vétérans de sa catégorie, et montré ainsi une progression prometteuse.
Combat de l’année
- Autant le dire simplement : on s’est régalés. Mon suffrage aurait pu aller au succès surprise de Julian Wiliams sur Jarett Hurd, pour deux titres majeurs des super-welters. Une décision unanime méritée pour « J-Rock », archétype besogneux et volontaire du champion de Philadelphie. Je lui préfère la dynamique de Pacquiao – Thurman : une première moitié contrôlée par l’ancêtre avant qu’il sente le poids des ans… Puis manque de réexpédier son cadet au tapis d’une magistrale gauche au foie. Mais LE duel de 2019 reste l’exceptionnelle victoire de Naoya Inoue sur Nonito Donaire. Poussé dans ses derniers retranchements par un vétéran surpuissant pour la catégorie, jusqu’à la fracture d’une arcade sourcilière, « The monster » démontra qu’il avait autant de courage que de punch en dominant la fin du combat, knockdown dramatique à la clé. Une fois de plus, les « petites » catégories nous ont offert le combat le plus excitant.
KO de l’année
- « À tout saigneur, tout honneur » : Deontay Wilder assume jusqu’au bout son style d’équarisseur patenté, sûr de la puissance de sa droite et négligeant ostensiblement toute construction d’une victoire aux points. Balladé par Luis Ortiz pendant toute une moitié de combat, il n’eut besoin que d’un 1-2 retentissant pour clore l’affaire. Mais c’est sa finition féroce de Dominic Breazeale dès le 1er round, un moment assez effrayant à regarder, qui lui vaut le choix de 130 livres. Mention aussi à l’oblitération clinique de Segey Kovalev par Canelo Alvarez, une fois l’ouverture trouvée. Du travail de professionnel.
Surprise de l’année
- Plutôt la surprise de la décennie, lors d’une soirée mémorable au Madison Square Garden, quand la star des poids lourds Anthony Joshua dégringola de son piédestal, bien aidé par un crochet mahousse à la tempe servi chaud par le remplaçant Andy Ruiz Jr. Pour la revanche, Joshua a fait le travail et mérite les lauriers ainsi reconquis, mais c’est bien les 4 knodowns subis en 7 rounds qui sont gravés à jamais dans la mémoire des fans du noble art.
Boulet de l’année
- On aurait bien sûr pu pointer l’année de Tyson Fury, entre adversaires de second rang et piges dans le catch professionnel, les derniers déboires judiciaires d’Adrian Broner, l’interminable retransmission de Canelo-Kovalev – la faute à un diffuseur attendant sagement la fin de la soirée d’UFC – ou bien les énièmes embrouilles des fédérations mondiales réputées majeures, mais c’était sans compter sur l’effort sublime dans la dernière ligne droite d’un habitué de ce podium-là, l’ineffable Julio César Chavez Junior. Pour son combat de vendredi contre Danny Jacobs, il enchaîna avec panache une suspension pour évitement de contrôle antidopage par les instances du Nevada, cinq livres de trop le jour de la pesée, et un peu glorieux abandon à l’issue du 5eme round, qui lui valut l’ire du public et un bombardement fourni de gobelets de bière et autres projectiles improvisés. Sans même évoquer ses cheveux. Même si ce n’est pas celui de son illustre père, JCC Jr a une nouvelle fois démontré l’étendue de son talent inné. Un maître.
Même pas Spence vs Crawford en combat de l’année ?
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J’imagine que tu parles de Spence vs Porter. 🙂 Disons que je le mets en 4eme position. Clairement une belle année de boxe.
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Je fais le tri dans les commentaires et ne peux m’empêcher de rigoler jaune en relisant celui-là… trois ans après.
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En effet et on en parlait déjà tellement que j’ai fait un lapsus.
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