Le site /
- Le papier de la semaine concerne Soif, d’Amélie Nothomb, récit à la première personne offrant une perspective originale et déroutante sur la passion et la résurrection du Christ, ainsi que sur la psyché même de celui qu’on appelait le fils de Dieu.
- On notera qu’entre Soif et Sérotonine, le présent site, volontiers porté sur les références ésotériques ou datées, n’oublie pas l’actualité ou les gros vendeurs. La bonne littérature, c’est à la fois Michel Houellebecq et Robert Penn Warren. Qu’on se le dise.
Les auteurs /
- Nombreux sont les blogueurs et bookstragrammeurs qui participent au jeu de l’Avent littéraire, récapitulatif d’une année de lecture sur le principe du calendrier du même nom. Rassurez-vous : vous aurez bien droit fin décembre, une troisième année de suite, aux Prix 130 livres tant attendus. Voici cependant mes premières réponses au jeu en vogue dont il est question :
Jour 1 – Ma première lecture de l’année 2019 :
- Ali, une vie, de Jonathan Eig (Marabout). Une biographie très documentée du Greatest, ni hagiographique, ni vainement polémique. Remarquable travail.
Jour 2 – Le livre que j’attendais le plus :
- La frontière, de Don Winslow (Harper Collins Noir). Le dernier tome du magnum opus de Don Winslow, somme définitive sur l’impasse monumentale qu’est devenue la guerre livrée par l’Amérique aux narcos mexicains.
Jour 3 – Le livre dont l’écriture m’a ébloui :
- Un endroit où aller, de Robert Penn Warren. Peut-on raconter une vie d’homme avec plus de justesse et de puissance littéraire ? Je manque de preuves du contraire.
Jour 4 – Le livre le plus bref :
- Une flèche dans la tête, de Michel Embareck. 113 pages, une voix unique, des personnages profonds, une réelle progression, des choses apprises, un final poignant. Bluffant.
Jour 5 – Le plus gros pavé :
- Le temps où nous chantions, de Richard Powers. 1044 pages pour dire l’infinie complexité de la question raciale aux États-Unis, en évoquant l’histoire d’un couple mixte uni par l’amour de la musique. Un livre important.
Jour 6 – La plus belle couverture :
- Et quelquefois j’ai comme une grande idée, de Ken Kesey. Monsieur Toussaint Louverture publie des textes inoubliables, et fabrique des objets magnifiques.
Jour 7 – Le livre le plus dépaysant :
- Pays perdu, de Pierre Jourde. Ou comment, par la grâce d’un tour de force stylistique, un auteur fait d’un coin oublié de France un ailleurs fantastique et déroutant.
Les puncheurs /
- L’événement de la semaine est bien sûr la revanche entre Anthony Joshua et son vainqueur surprise Andy Ruiz Jr., ce soir en Arabie Saoudite, présentée ici la semaine passée . Contrairement à ce que laissaient imaginer les images récentes du champion WBA, IBF et WBO de la catégorie reine, il sera plus lourd que lors de leur premier combat, tandis que Joshua a lui perdu du poids. De quoi imaginer une stratégie à base de jabs et de mouvement côté challenger, dans une opposition indécise au possible.
- On suivra aussi la soirée proposée au Barclays Center de Brooklyn, où deux combats mériteront l’attention. Le champion WBC des moyens Jermall Charlo affrontera l’Australien Dennis Hogan, dont le principal mérite en carrière est d’avoir survécu 12 rounds aux assauts du puncheur mexicain Jaime Munguia. L’invaincu Charlo donne l’impression de faire du surplace depuis sa montée à 160 livres. Dans une catégorie abandonnée par Saul « Canelo » Alvarez, il doit désormais démontrer qu’il a l’étoffe d’un nouveau patron. Un titre que lui disputera sans doute l’Anglais Chris Eubank Jr., descendu des super-moyens, s’il triomphe de Matt Korobov, ancienne victime de Charlo. Eubank est un athlète remarquable, que ses lacunes tactiques ont jusqu’à présent privé d’une ascension au plus haut niveau. L’expérimenté technicien Korobov ne produit rien de spectaculaire sur un ring, mais il est précisément le genre de boxeur intelligent que Eubank peine à dominer. Un succès de ce dernier sur Korobov convaincrait de son potentiel en moyens, tandis que l’inverse ressemblerait fort à une impasse.