Le site /
- Un seul billet cette semaine, sans grand rapport avec les thématiques habituelles du présent blog : il porte sur ma découverte des effects collatéraux insoupçonnés d’une grève générale, à l’origine d’un coup de gueule contre l’ensemble de ses responsables – et moi-même, pour faire bonne mesure.
- L’édition précédente des Punchlines révélait la collaboration à venir de votre serviteur avec un journal, un vrai, en papier, de ceux qu’on lisait encore au siècle dernier. Le premier numéro concerné sera disponible en kiosques le 21 décembre prochain. Bon, il s’agira de 2900 petits signes pour ce qui me concerne. Ruisseaux, rivières, etc.
Les auteurs /
- Époux d’une richissime héritière en quatrièmes noces, Jay McInerney connaît comme personne le rapport de fascination et de répulsion unissant les milieux intellectuels et financiers de la ville de New York. L’ami et rival de Bret Easton Ellis au sein du Brat Pack, cercle de sales gosses qui firent sensation dans la littérature américaine des années 80, a consacré trois romans – et deux nouvelles – à l’exploration de cette lutte d’influence sans merci au sein de l’élite newyorkaise. Leurs protagonistes, Corrine et Russell Calloway, entrent dans la vie active à la fin des années Reagan : c’est le sujet de Trente ans et des poussières, commencement de leur saga. Brillants, séduisants et débordant d’assurance, ils ne doutent pas un seul instant de leurs succès à venir, elle à Wall Street et lui chez un éditeur de renom. Alors que Corrine découvre l’envers du décor clinquant du monde des prédateurs de la haute finance, Russell se concainc peu à peu que son patron manque d’ambition… Jusqu’à fomenter un rachat hostile de sa propre maison d’édition avec son ami et collègue afro-américain Washington. Jay McInerney est un chroniqueur mondain dans l’âme ; pour preuve, l’intérêt premier de ses nombreux articles sur l’oenologie publiés dans le New York Times, dont un recueil fut intitulé Bacchus et moi, réside dans ses croquis de la bonne société newyorkaise plutôt que dans ce qu’il disent du vin lui-même. Volontiers piquant – voire ironique, comme le genre l’exige – il reste foncièrement bienveillant vis-à-vis de ses personnages, victimes chacun à sa façon de l’éreintant carnaval cocaïné de la mégalopole. Le couple Calloway apprendra à la dure le prix des mirages qu’elle l’invite à poursuivre. En arrière plan, les seconds rôles, tels le flamboyant Washington ou le mystérieux banquier d’affaires Bernie Mellman, sont irrésistibles, et la spirale démente qui entraîna l’Amérique dans le krash de 1987 saisit par sa parfaite limpidité. Ceux qui auront aimé les Calloway pourront enchaîner sur La belle vie, récit d’un couple en crise dans l’après 11 septembre, et Les jours enfuis, qui narre l’entrée de Corrine et Russell dans l’âge des cheveux gris, et dans des années 2010 où les pouvoirs de l’argent achèvent de triompher de ceux de l’esprit.
Les puncheurs /
- Week-end tranquille sur la planète boxe, où l’on gardera tout de même un oeil sur le championnat WBO des poids coqs opposant John Riel Casimero au puncheur Sud-africain Zolani Tete, l’un des cadors de la catégorie du Français Nordine Oubaali.
- La semaine prochaine apportera son lot d’émotions à quiconque aime reluquer du quintal en action. En tête d’affiche d’une soirée saoudienne consacrée aux poids lourds, l’inattendu triple champion du monde des lourds Andy Ruiz Jr. accordera sa revanche au roi déchu Anthony Joshua. Le combat fascine par son imprévisibilité. En juin dernier, Ruiz a-t-il bénéficié d’un absurde alignement de planètes pour terrasser l’Anglais en 7 rounds et 4 knockdowns retentissants ? Si, au fil des reprises, sa vitesse de bras et son activité génèrent considérablement un Joshua passif et mécanique, ce fut bien « AJ » qui frappa le premier et commit ensuite une bourde spectaculaire, tentant d’achever Ruiz en restant à sa distance. Joshua jouera-t-il la sécurité, tournant et se retranchant derrière de longs jabs et directs à la manière d’un Wlad Klitschko, quitte à s’accrocher une fois Ruiz à portée de crochets ? A-t-il les moyens physiques et techniques de tenir une telle tactique 12 rounds durant ? Vendu par son promoteur Eddie Hearn comme « le futur premier milliardaire de l’Histoire de la boxe », Joshua peut écrire samedi soir prochain une histoire de rédemption comme en raffolent les amoureux du nobe art. Sa carrière survivrait-elle à un second échec ? De son côté, l’Américain à l’improbable silhouette de champion de fléchettes a visiblement perdu du poids : quel en sera l’impact sur son déplacement et son endurance ? Il fut agressif comme jamais en conférence de presse. Psychologiquement, est-il capable d’aborder comme champion en titre un événement d’une telle importance ? Le scénario du Wilder – Ortiz de la semaine passée était écrit d’avance ; celui de Ruiz – Joshua II est l’un des plus indécis de l’année. Miam.
- À suivre en sous-carte, deux dopés notoires que l’on espère repentis : le vétéran russe Alexander Povetkin, opposé au rapide et technique Américain Michael Hunter, et l’Anglais Dillian Whyte, qui devrait rapidement sceller le sort de l’infortuné Mariusz Wach. Seule une décision serrée perdue face à Tony Yoka empêcha le Croate Filip Hgrovic d’accéder à la dernière finale olypique des super-lourds. Il passera un test important samedi prochain contre l’expérimenté Carlos Molina. La perspective d’une revanche contre Yoka, en professionnels cette fois, inquiète autant qu’elle passionne…