Le site /
- Deux articles cette semaine sur 130 livres, moitié boxe, moitié bouquins : le compte-rendu à chaud de la large victoire d’Errol Spence sur Mikey Garcia, et la chronique du majestueux et luxuriant L’arbre monde, de Richard Powers.
- Pour la première fois cette semaine, quelques connexions en provenance du Pakistan. Magie d’internet. C’est des bots, en fait ? Laissez-moi tranquille.
Les auteurs /
- Mardi soir dernier, j’étais au lancement de L’albatros, premier livre de Nicolas Houguet, paru chez Stock. On peut mesurer l’estime et l’affection dont jouit un auteur à l’assemblée qu’il réunit en pareil cas : entre écrivains, éditeurs, chroniqueurs et amoureux des livres, le bougre était salement bien entouré. Nicolas s’est fait connaître, à juste titre, pour sa faculté à sublimer ce qu’est un blog littéraire, en joignant un morceau fraîchement arraché de lui-même à chacune de ses chroniques. C’est balèze, très bien écrit, et on sent le chic type à chaque paragraphe. On imagine aisément le genre d’aréopage germanopratin comprimé ce soir-là dans la chouette librairie du VIe arrondissement croqué avec malice par Matthieu Galey ou Jay McInerney, sans vitriol cette fois ; je peux affirmer, vu de près, que les sourires étaient radieux et la joie sincère. Peut-être l’effet Albatros. J’y ai observé des personnages, écouté des pointures, et échangé avec des camarades. Ta-daaa : le lendemain, j’ai racheté des bouquins. Une semaine après le Salon du livre. J’ai besoin d’aide.
- Stephen King a écrit d’inégalables histoires de Saint-Bernards tueurs et de clowns mangeurs d’enfants, mais a fini par se lasser d’entendre les journalistes ne l’interrogent que sur les Saint-Bernards tueurs et les clowns mangeurs d’enfants, et jamais sur son écriture. Pour combler cette béance, il s’en est remis à ce qu’il fait le mieux : écrire un livre. La version française est titrée Ecriture : mémoire d’un métier. King y explique son art et prodigue ses conseils, avec sincérité, humour et bienveillance, comparant son travail à celui de l’artisan méthodique et discipliné. Le bouquin se divise en trois sections. D’abord, le récit de la jeunesse de l’auteur et la façon dont il devint écrivain – et manqua de tout perdre -, puis la « boîte à outils » qu’il constitua au fil des best sellers – à raison de 4 à 5 heures d’écriture quotidienne, 365 jours par an, pendant plus de 4 décennies. L’essai s’achève sur un touchant ajout à sa biographie : comment la reprise de l’écriture permit à Stephen King de guérir d’un très grave accident survenu en 1999. Je doute sincèrement de l’existence d’un meilleur vade-mecum sur son sujet.
Les puncheurs /
- Triste destin que celui de l’amateur de boxe, qui se surprend à croire en un avenir radieux malgré toutes les absurdités managériales que ce sport a connues. La dernière en date est la suivante : alors qu’en décembre dernier se profilait, dans la foulée de Wilder-Fury, une alléchante confrontation entre les trois meilleurs poids lourds de la planète, nous voici rendus à une impasse tragique. Anthony Joshua, Tyson Fury et Deontay Wilder ont successivement passé des accords de promotion et diffusion hermétiques entre eux. Adieu à Joshua-Wilder et Wilder-Fury II (expert ès enterrements de grands combats potentiels, le promoteur de Fury Bob Arum a déjà déclaré « Pas avant 2020 » pour cette revanche) ou Joshua-Fury et bienvenue à Wilder-Brezeale, Fury-Schwarz et Joshua-Miller. Je hais ce sport autant que je l’aime.
- Dans la foulée de Spence-Garcia, l’actualité immédiate est assez calme. Victimes de Garcia et Spence, deux anciens champions super-légers s’affrontent dimanche en welters : Sergey Lipinets et Lamont Peterson. L’américain est plus expérimenté et complet techniquement, mais risque fort d’avoir déjà entamé son déclin. Pire, il n’est pas remonté sur le ring depuis la dérouillée infligée par « The Truth » Spence il y a plus d’un an. On mettrait bien une petite pièce sur le russe, par décision.
- A noter également du côté d’un autre natif du Kazakhstan : la reprise de Gennady Golovkin est annoncée pour juin, contre un ancien lauréat du show TV The Contender. Une fois croqué Brandon Adams, Golovkin devrait viser le vainqueur du choc de mai entre ses deux anciens adversaires Canelo Alvarez et Danny Jacobs. Tous trois sont sous contrat avec la plateforme de diffusion DAZN, et c’est heureux. J’aime ce sport autant que le je hais.