Hérédité, Ari Aster

La séquence du chômeur : aujourd’hui, Hérédité. Difficile d’être extatique quand un film d’épouvante peine à coller les chocottes, et ses hommages à Rosemary’s baby et l’Exorciste sont aussi subtils que du porno allemand. Le rythme manque aussi un peu de nervosité. Beaucoup de choses restent toutefois à sauver. La photo est très belle, et, plus que leurs partenaires masculins, les actrices épatent chacune dans son registre.

Tonni Colette rend admirablement les 50 nuances de névrose consubstantielles à la maternité. Après Handmaid’s tale, Ann Dowd confirme sa maîtrise absolue des rôles de crevures manipulatrices. Quant à la jeune Millie Shapiro, il lui suffit de passer dans le champ pour rendre la déglutition pénible.

Le film doit pour beaucoup à sa performance d’instaurer le malaise, à défaut de l’horreur qu’il ambitionne pourtant. À moins que le vrai propos ne soit de montrer combien le quotidien d’une famille qui vrille est autrement plus flippant que le paranormal à tendance grand-guignolesque. Auquel cas, c’est une franche réussite.