Le site (Antoine) /
- Non, rien.
Il est temps de rallumer la littérature (Antoine) /
- Le Prix Goncourt 2023 sera annoncé le 7 novembre, mais le président de l’académie éponyme Didier Decoin, lauréat en 1977 pour John l’enfer, laisse déjà entendre qu’il pourrait passer la main l’an prochain. Pour lui succéder, on annonce un duel entre Pierre Assouline (70 ans) et Philippe Claudel, qui à 61 ans aurait l’atout de la jeunesse.
- Aux côtés de Didier Decoin, Frédéric Lenoir, Irène Frain, Didier van Cauwelaert ou Joël Dicker, le toujours frais Michel Houellebecq fera partie du jury attribuant le Prix 30 millions d’amis 2023. Pour mémoire, le défunt Welsh Corgi Pembroke de l’auteur de Soumission avait eu les honneurs d’une salle intitulée « Amour absolu » à l’exposition « Rester vivant » de 2016 au Palais de Tokyo. Clément, c’était son nom, est inhumé au cimetière pour animaux sis sous le pont d’Asnières. Son épitaphe est la suivante :
« Le 25 mars au milieu de la nuit,
Ton cœur s’est arrêté de battre
Et le monde est devenu plus terne.
Dors, mon petit bonhomme.
Que de belles escapades
Que d’amour.
Merci petit Clément »
- C’est sous pavillon Gallimard que sera publiée la version française du Couteau lors de sa sortie mondiale annoncée pour le 24 avril prochain. Il s’agit de l’essai de 200 pages rédigé par Salman Rushdie après l’attentat islamiste dont il fut la victime en août 2022. Penguin Random, l’éditeur du texte original, présente Knife comme « Le Couteau est « une réflexion puissante, profondément personnelle et finalement enthousiaste sur la vie, la perte, l’amour, le pouvoir de l’art, la capacité à trouver la force d’avancer et de se relever encore. » D’abord laissé incapable d’écrire par la tentative d’assassinat, l’auteur des Versets sataniques et plus récemment du très réussi La Cité de la Victoire a pu reprendre la plume, et cette victoire-là n’a pas de prix.

- Partagé cette semaine sur Facebook :
Loin de moi l’idée d’ajouter ma propre voix au concert des avis diversement éclairés sur le Proche-Orient qui fleurissent sur les réseaux sociaux depuis ce week-end. En revanche des écrivains ont fait un travail remarquable sur la question et méritent d’être (re)lus. Deux bouquins découverts ces dernières années m’ont ainsi donné l’impression de mieux appréhender le sujet ; leurs auteurs sont des romanciers, et leur très grand mérite est d’explorer les âmes et les esprits humains en action derrière des faits historiques discutés à l’infini. L’un d’eux est pessimiste, l’autre veut imaginer une lumière.
Le premier, c’est Philip Roth, rarement effrayé par les sujets épineux. La contrevie n’est pas son roman le plus fameux, Israël n’en constitue d’ailleurs pas le thème central, mais sa lucidité féroce fait merveille sur une question si encombrée par les postures et les faux-semblants. Roth fait dialoguer Nathan Zuckerman, écrivain libéral bon teint de la côte Est des États Unis, avec son frère Henry, dentiste sans histoires subitement parti s’installer dans une colonie israélienne après un pontage coronarien. Si tout le bouquin est excellent, leurs échanges à eux sont proprement extraordinaires à défaut de rassurer tout à fait.
(…) J’évoquais tout à l’heure un auteur plus optimiste que Philip Roth sur la question israélo-palestinienne. Il s’agit de Colum McCann, qui publia en 2020 l’étrange objet romanesque intitulé Apeirogon. Le livre consiste en une compilation de 1001 paragraphes numérotés, d’une ligne à plusieurs pages, alternant témoignages, récit indirect, dialogues, aphorismes, entrées d’encyclopédie, photos et fac-similés, voire retranscriptions de tags lus sur la barrière de séparation entre Israël et Gaza. Leur colonne vertébrale est l’histoire de deux artisans de paix, un Israélien et un Palestinien, chacun endeuillé par la guerre de la pire des façons.
McCann est un humaniste, un vrai, doublé d’un homme qui doute dans un monde dévasté par les certitudes. J’ai eu la chance de l’interviewer ainsi que de pouvoir retranscrire l’intégralité de ses réponses sur mon blog. Vu de ce 9 octobre 2023, certains propos de ce « pessimiste de l’intellect mais optimiste de la volonté », tel que se définissait Gramsci, font une peine infinie tant ils paraissent lointains. Je crois qu’il faut relire Colum McCann malgré tout.
- La recette est désormais éprouvée : après le roman feuilleton Blackwater publié l’an passé, Monsieur Toussaint Louverture republie une saga familiale du regretté Michael McDowell au format poche, sous une couverture à l’opulence baroque. Les aiguilles d’or narre la geste d’un clan mafieux étendant son empire sur le New York des années 1880 et vient d’entrer au top 20 des meilleures ventes de livres. J’avais concédé ne pas avoir complètement mordu à Blackwater, mais si ce nouveau succès permet à l’éditeur bordelais de (re)publier d’autres grands textes méconnus en littérature anglophone dans leur collection des Grands Animaux, on pourra considérer l’initiative heureuse. À cet égard j’avoue ne pas avoir mordu au Livre d’Ebenezer Le Page de Gerald Basil Edwards paru en 2022, premier grand animal à me tomber des mains. Qui aime beaucoup châtie un peu : vivement le prochain.
- Le 19 octobre prochain sera inaugurée à Villers-Cotterêts (Aisne) la Cité internationale de la langue française. Elle s’installe dans les murs du château Renaissance érigé sous François Ier, là où fut signée en 1539 l’ordonnance faisant du français la langue juridique et administrative du royaume. Sa rénovation aura coûté 211M€. Gérée par le Centre des Monuments nationaux, la Cité proposera 7 jours sur 7 une librairie, un café-salon de thé, un parcours permanent consacré à la langue française étendu sur 15 salles, « fête foraine des mots », un auditorium au son « spatialisé » où se produiront notamment des artistes en résidence, une cour susceptible d’accueillir des fêtes à 3000 convives et des espaces pédagogiques. On se rappellera que la commune de Villers-Cotterêts est dirigée depuis 2014 par le maire RN Franck Riffaut, réélu en 2020. Je manque d’une réaction originale et pertinente à la coïncidence.
Le cinéma est mort, la preuve : il bouge encore (Guillaume) /
- Parlons cinéma, reparlons… Grève à Hollywood (promis, juste une trace sur le pouce). On pensait la sortie de crise imminente avec l’accord conclu entre les scénaristes et les studios il y a deux semaines. Que nenni : les négociations sont au point mort entre la SAG-AFTRA et l’AMPTP, qui représentent respectivement les acteurs et les studios, depuis que les seconds ont présenté aux premiers une offre encore moins acceptable que celle qui a conduit à la grève. Bien sûr, ce sont les termes du syndicat des acteurs, la parole devrait maintenant revenir à la défense. Mais prout.
- Plus objectivement, le point de crispation est toujours le même : les acteurs revendiquent une augmentation des parts sur le streaming dont la charge est estimée à 0,57 centimes d’euros par abonnements selon la SAG-AFTRA. Les studios eux parlent de 2,4 milliards à lâcher sur trois ans. On a un peu la flemme de faire le calcul pour estimer la différence, par contre on peut mettre un billet sur le feu qu’on est pas prêt d’en voir le bout. L’économie fragile du streaming est de plus en plus mise à l’index par les portefeuilles de Wall Street, et des rumeurs de rachat fusent bon train. Ainsi, Apple et Universal s’apprêteraient à acquérir respectivement Disney et Warner, ce qui provoquerait un mini-séisme à l’échelle hollywoodienne, quasiment monopolisée par deux énormes conglomérats. Il se dit même que Bob Iger serait en fait spécialement revenu chez Disney pour écrémer la masse salariale en vue du rachat. D’où l’idée de présenter un catalogue qui brille et limiter les sorties d’argent pour négocier le tarif à la hausse. Dans ce contexte, tout ce que les studios cèdereront et ne céderons pas aux acteurs est susceptible d’impacter l’estimation du bail. Iger avait raison : les doléances des saltimbanques tombent vraiment au plus mauvais moment.

- En parlant de Disney, la firme aux grandes oreilles a visiblement signé un bail à l’année dans la résidence des idées de merde. C’est fois, c’est l’extrait d’un programme de Disney + qui tourne en boucle sur les réseaux, où l’on peut apprécier pendant quelques secondes l’usage de l’intelligence artificielle avec des gradins de figurants entièrement numériques. Et le résultat est juste… dégueulasse. Comme de voir The Thing de John Carpenter en action : une forme de vie étrangère colonisant des corps qui ne leur appartient pas. Bref, c’est pas encore demain qu’on aurait le degré de finition susceptible de brouiller les frontières. Par contre, on imagine que moyennant quelques progrès, ça fera parfaitement l’affaire pour une plate-forme qui doit se serrer la ceinture en sortant des programmes low cost. Non seulement la fracture entre film de plateforme et film de grand écran ne risque pas de disparaitre, mais elle va ranimer la distinction téléfilm/film. Same old shit.
- On appelle ça une rouste : sorti sur les écrans américains il y a quelques semaines, The Expendables 4 les a déjà quittés. 15 millions sur le sol US, même pas l’équivalent à l’international, pour 100 millions de dollars de budget. À ce stade on ne parle plus d’échec, mais de rejet de destruction massive, ce que confirment les retours désastreux. En même temps, qui a bien pu penser à gratter une augmentation en injectant cent patates dans un quatrième Expendables ? Presque 10 ans après le précédent, qui marquait déjà le pas de la saga des vieux fusils au box office… et ils n’ont pas profité de la décennie écoulée pour nous faire une Benjamin Button. Jason Statham peut-être, vu que notre bouledogue cockney préféré en a profité pour prendre un chèque 25 millions. Il a bien raison : autant se nourrir sur le dos la bête hideuse tant qu’elle respire encore.
- Cinéma, enfin. On parlait un peu plus haut de la persistance du déficit de production value des films de plateforme, vite écrits, vite tournés et vite sortis pour alimenter la foire aux contenus. Et on a une nouvelle fois l’occasion de le constater avec Death Business sur Amazon Prime, l’histoire vraie d’un entrepreneur de pompes funèbres du Mississippi, bougon parce que joué par Tommy Lee Jones, qui intente un procès à la grosse compagnie qui voulait le couler pour le racheter trois francs six sous. Il engage un avocat haut en couleurs parce que joué par Jamie Foxx pour mener sa croisade contre l’envahisseur financièrement surarmé. Il y avait tout dans Death Business pour générer un trial drama comme les Américains savent bien le faire, et parfois ça marche. Mais entre une lumière mal gérée et un scénario qui n’a pas passé l’étape de la V1, le film passe son temps à avancer lestés de problèmes qui auraient pu (du) être réglé avec un peu plus de temps de développement. L’ensemble n’est pas désagréable à suivre malgré tout, mais Death Business reste tributaire de son statut de contenu s’évertuant à ne jamais être plus que ça. En résulte un film consommable et … C’est tout.

Ce qui reste de la boxe anglaise (Antoine) /
- Les Américains appellent ça un reality check et Jacques Lacan s’en approchait en affirmant que « Le réel, c’est quand on se cogne » : Milan Prat, l’un des jeunes boxeurs français les plus talentueux, a percuté un fameux bloc de réalité nommé Slawa Spomer hier soir à Oberhausen. À 24 ans, « Natsuko » affichait un bilan de 20 succès en autant de sorties chez les professionnels et sa puissance naturelle lui avait permis d’abréger les débats à 16 reprises. Le boxeur de Drancy épate et agace comme bien des surdoués avant lui, chacune de ses fulgurances permettant d’oublier ce qui aura moins plu. Aucune fulgurance ne l’aura sauvé cette fois-ci, dominé et arrêté par un adversaire plus compact, respectueux des fondamentaux et absolument pas impressionné par ses états de service. Très bien campé sur ses appuis, l’Allemand mit d’emblée du poids dans ses frappes et un certain soin dans leur sélection, un timing performant lui permettant de trouver le Français en directs des deux mains et uppercuts du droit. Trois rounds durant, Prat touchait en retour mais ne laissait pas la même impression, chapardant peut-être la deuxième reprise sans éprouver vraiment un Spomer imperturbable. Sous les « Slawa ! Slawa ! » d’un public incandescent, le duel était engagé et plaisant à défaut de rassurer les fans du Français. Habitué à marquer très tôt ses adversaires dans leur chair, Natsuko n’a guère appris à redouter les contres engagés, aussi ses mains prennent-elles un poil trop de temps pour revenir en place. Dos aux cordes, Spomer exploita la faille à la perfection dans la quatrième reprise, et son crochet gauche d’école expédia Prat au tapis. Quatre autres comptes débout ou allongé suivraient, ponctués de force crachats de protège-dents destinés à gagner du temps. Il n’y avait plus vraiment de combat hormis peut-être au 7e round, juste une longue retraite sur patins à roulettes instables alors que Spomer poursuivait son parfait travail de harcèlement. Les mains trop basses et vidées de leur jus, fondant sa défense sur d’hasardeux retraits du buste, Natsuko subit une dérouillée pénible à contempler jusqu’à ce que l’arbitre arrête les frais. On pourra voir la chope à moitié pleine : Prat n’est pas vieux, il aura sans doute beaucoup appris de l’expérience et il est toujours champion d’Europe des super welters. Reste que ces tabassages-là peuvent rester laisser des traces et qu’une réflexion sérieuse s’impose sans doute à propos de sa gestion de carrière. Les choix audacieux consistant à signer chez un promoteur allemand et combattre 6 semaines après sa dernière sortie n’auront pas payé très longtemps. Il a aussi semblé frêle en comparaison de Spomer, d’où le possible intérêt de s’épaissir et faire le poids plus agressivement. « Le réel, c’est quand on se cogne » : espérons qu’une telle collision n’aura pas été fatale à l’ascension d’un prospect si prometteur.

- Super welters toujours : Tim Tszyu, régent de la catégorie dans l’attente de nouvelles de Jermell Charlo (l’IBF a ordonné qu’il affronte son challenger officiel Barkham Murtazaliev), a conservé sa ceinture WBO en battant l’Américain Brian Mendoza par décision unanime. Ce dernier avait frappé un grand coup en raccourcissant l’interminable Sebastian Fundora en avril dernier à Carson et n’avait pas fait le déplacement en Australie pour jouer les sacs de frappe. Connaissant les habitudes de diesel du fils de Kostya, Mendoza s’employa à boxer en combinaisons d’entrée et maintint un suspense agréable jusqu’à la mi-combat, touchant nettement son adversaire avec régularité et le surpassant en volume. Mais Tszyu n’est pas surnommé le « Voleur d’âmes » pour rien : son truc breveté consiste à saper, user, éroder, jusqu’à vider l’homme face à lui de sa dernière goutte de dangerosité. Costaud à 154 livres, l’Australien traque sa proie et la besogne à son rythme de crochets au corps à la face, sans guère travailler en jab. Jusqu’ici la tactique s’est toujours avérée payante et le combat d’hier n’y fit pas exception. Il faut saluer l’aplomb d’un Mendoza très résiliant sous les coups du boutoir aussie alors qu’il souffrait terriblement du 7e au 11e round, et l’imposante paire de baloches qui lui permit même de remporter la 12e reprise pour l’honneur. Désormais vainqueur de ses 24 combats professionnels, Tszyu n’est pas imbattable pour autant ; en tout cas ce n’est pas l’image qu’il renvoie. Mais il n’a toujours pas affronté de boxeur capable de résister 12 rounds durant à sa boxe abrasive, et capable lui-même d’infliger assez de dégâts pour enrayer la marche avant du tractopelle de Nouvelle-Galles du Sud. Charlo, Israil Madrimov, Erickson Lubin, Jesus Ramos voire Fundora auraient peut-être les armes pour lui résister. Les super welters sont tout sauf la catégorie la moins captivante du moment.
- On peut difficilement en dire autant des moyens, la plus ancienne des catégories pugilistiques et peut-être la véritable catégorie reine, en déshérence depuis la préretraite de Gennady Golovkin. Nouveau croquemitaine des 160 livres doté d’un châssis qui en supporterait bien 15 de plus, son compatriote Janibek Alimkhanuly est désormais champion IBF et WBO après son succès sur l’Allemand Vincenzo Gualtieri. On était curieux de voir ce dernier à l’oeuvre contre Alimkhanuly vu son succès inattendu sur un autre boxeur offensif et gaucher, le Brésilien Esquiva Falcao. Las, sur le ring du Fort Bend Community Center de Rosenberg (Texas), il apparut très vite que Gualtieri n’avait pas la puissance d’arrêt susceptible d’enrayer les initiatives du Kazhak. Ce dernier, comme à l’entraînement, avança sans se hâter en distribuant des enchaînements courts et limpides derrière un jab d’école. Un premier uppercut du bras arrière envoya l’Allemand valser dans les cordes au 4e round, avant que l’arbitre arrête les frais au 6e. Gualtieri n’était pas tombé, mais il n’avait guère que des balles à blanc à opposer à l’artillerie lourde adverse. On ne voit qu’un Carlos Adames ou un Chris Eubank Jr pour affronter l’ogre Alimkhanuly sans forcément se faire servir son fondement en navarin, ce qui en dit autant sur le talent du champion unifié que sur l’état actuel des poids moyens.

- On finit sur un cocorico malgré tout, puisque notre triple champion du monde Sofiane Oumiha a remporté la Coupe d’Europe amateurs de l’EUBC chez les moins de 60 kg en alignant quatre victoires à l’unanimité des cinq juges avant d’être désigné meilleur boxeur de la compétition. Voilà qui rassure encore un peu plus en cette année pré-olympique.
Le MMA va bien, merci pour lui (Guillaume) /
- Reparlons de MMA, car l’actualité du pugilat pieds-poings-lutte debout/au sol s’est avéré particulièrement distrayante ces dernières semaines. En France d’abord, où la victoire éclair de Cédric Doumbé contre Jordan Zébo il y a deux semaines continue de faire du bruit. Pas pour l’accomplissement sportif, mais pour la grenade lâchée par The Best en conférence de presse post-combat contre Fernand Lopez, CEO de la MMA Factory où s’entraine Zébo, qu’il a nommément accusé de violence conjugale contre sa nutritionniste. Le soufflé aurait pu retomber, mais la principale concernée, Cécile Giornelli, s’est fendue d’une vidéo éprouvante sur Brut pour contrer la défense de l’entraineur de Cyril Gane. Depuis c’est la spirale : les dossiers sortent, et tout ce que Lopez pouvait compter d’ennemis (ils sont nombreux) sortent du bois et lâchent ce qu’ils retenaient à demi-mots auparavant. Il faut dire que l’emprise du bonhomme sur le MMA français est suffisamment forte pour cadenasser les plus téméraires. Mais la puissance médiatique de Doumbé ne fait pas de prisonniers, et il y a fort à parier que le pire reste à venir pour Lopez, dont les soutiens les plus visibles ont sagement pris leur distance avec le gourou du MMA game sur Youtube.
- Fun Fact : L’UFC a rompu son partenariat avec l’USADA, organisme de lutte contre le dopage, mobilisé par la compagnie pour rendre le sport plus propre il y a plusieurs années maintenant. Il faut dire que les contrôles inopinés de certains combattants à leur domicile à 6 heures du matin, voire le matin même d’un combat n’ont pas rendu l’entité très populaire dans le roster de l’UFC. Encore moins chez les dirigeants, qui auraient lâché plusieurs millions pour la création d’une application qui n’a jamais dépassé le stade de projet papier… La compagnie de Dana White travaillera maintenant sur un protocole de contrôle spécifique avec une nouvelle société, présidée par un type dont le principal fait d’armes est d’avoir… interrogé Saddam Hussein pendant un an pendant ses années de service au FBI. Mettez les bières au frigo, le spectacle ne fait que commencer.

- « Improviser, s’adapter, dominer ». C’est ce que dit Clint Eastwood à ses Marines dans Le Maitre de Guerre, et c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd du coté du staff de l’UFC. Parmi les plus attendus de l’année, l’événement qui se déroule à Abu Dhabi la semaine prochaine accueillait en tête d’affiche deux oppositions monstrueuses : Islam Makhachev vs Charles Oliveira II pour le titre des légers, et Khamzat Chimaev vs Paulo Costa. Deux guerres nucléaires en perspective… annulées coup sur coup par retraits des Brésiliens pour blessure ! Normalement, c’est là où vous et moi prenons une insolation de stress, mais à l’UFC on mange des ulcères gros comme des pamplemousses au petit déjeuner, et on joue du téléphone comme un escrimeur d’élite. La compagnie a sorti ainsi de son chapeau non pas un mais deux jokers terminaux. D’abord Alexander Volkanovski, qui aura droit à sa revanche en short notice contre Makhachev après une décision extrêmement serrée plus tôt cette année. Puis l’ancien champion des welters Kamaru Usman, qui effectue sa montée en middle contre Chimaev, après avoir failli l’affronter dans la catégorie du dessous quelques années auparavant. Sur le papier, c’est tendu : Volkanovski va à la guerre avec une confiance en lui héritée du premier combat, mais on imagine facilement son adversaire avoir fait les ajustements qui l’empêchaient d’utiliser son avantage d’allonge et en lutte lors de leur premier combat. Quant à Usman, ses genoux usés risquent de présenter des difficultés à contenir la lutte du Tchétchène, surtout à ce poids. L’élève de Trevor Whittaman pourrait choisir l’option du combat debout, et dans ce cas partir à la guerre contre le boogeyman du roster, théoriquement plus prenable en striking…. Bref, ça va envoyer.