Punchlines du 7 mai 2023

Le site (A.F.) /

  • Pas de nouveau papier, soit, n’y revenons pas, mais surtout très, très peu de commentaires sur le site ou via messagerie personnelle quant aux éventuelles évolutions à apporter au format des Punchlines. Après quoi j’imagine votre amour sans conditions. C’est très beau, certes, mais sans beaucoup faire avancer le schmilblick. Forcez-vous un peu, quoi.
Bon. « Faites plaisir à Tonton blogueur » dirais-je plutôt.

Il est temps de rallumer la littérature (A.F.) /

  • Âgé de 30 ans, le Chinois Ding Liren est le nouveau champion du monde d’échecs. Rien de très littéraire là-dedans, me direz-vous, quand bien même Le joueur d’échecs de Stefan Zweig squatte nombre de bibliothèques de la génération X, dont la mienne. Seulement voilà : rares sont les champions de quoi que ce soit qui évoquent Albert Camus quand un micro leur est tendu. Revenant sur les 3 semaines de sa confrontation avec le Russe Ian Nepo, le vainqueur expliqua son état d’esprit au moment d’arracher le match nul à l’issue de l’une des 14 manches disputées. S’il tint les 6 heures de l’effort intellectuel requis, ce fut d’après lui grâce à Albert Camus et son concept de résistance : « Si vous ne pouvez pas gagner, vous devez tout faire pour résister. » Les plus éminents spécialistes du Prix Nobel de Philosophie 1957 rétorqueront que la citation n’est pas de lui. Broutilles : il semble que les aléas de la traduction et un léger mélange de pinceaux ait converti en « résistance » la posture camusienne de l’homme révolté, « Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. » Quand on sait que Ding Liren est préparé au succès depuis l’âge de 10 ans dans des usines à champions chinoises dont on imagine le peu de temps qu’elles laissent à leurs élèves pour penser à autre chose qu’aux échecs, on peut malgré tout lui tirer son chapeau.
  • Le Centre National du Livre a publié son enquête bisannuelle sur les Français et la lecture. 89% déclarent avoir lu un livre l’an passé – on imagine une large acception à « livre » mais ne pinaillons pas – et 60% restent des lecteurs exclusifs de livres papier. L’usage du numérique se développe, certes, et concerne avant tout et sans surprise les plus jeunes (52% des moins de 25 ans). Reste que 20% de ces derniers déclarent ne pas lire du tout… On parle de romans au Masque et la Plume mais les livres sur l’Histoire, les livres « pratiques, arts de vivre et loisirs » et les bandes dessinées composent le podium des genres les plus lus. On notera qu’hommes et femmes n’ont pas les mêmes goûts : à elles les « livres pratiques etc. », « autres genres de romans » et « romans policiers et d’espionnage », à eux les BDs, « livres sur l’Histoire » et « livres scientifiques, techniques et professionnels ». Les « mangas et comics » sont bien sûr très populaires auprès des 15-24 ans, mais moins que les « livres pratiques etc. » et les BDs. Et c’est bien la catégorie BDs qui montre le plus grand dynamisme tous âges confondus par rapport à 2021 (+14% de lecteurs). Le livre neuf résiste par rapport à l’occasion ; ce sont surtout les « cadeaux ou prêts de livres » qui se développent comme alternatives à l’achat de première main. Si nous restons environ 7 sur 10 à acquérir nos livres en librairie et en grandes surfaces, nous en achetons de plus en plus en ligne, forcément (49%). 68% des Français déclarent qu’ils voudraient lire plus, et 78% de ceux-ci déclarent aussi manquer de temps… mais nous passons en moyenne 3h14 par jour devant un écran, hors livres numériques. Lol. Notons que chez les 15-24 ans et malgré le phénomène BookTok la prescription en ligne n’est que le 4eme des leviers susceptibles d’augmenter le temps de lecture, derrière le fameux temps en plus, les discussions avec les proches et « une offre mieux adaptée » (Vegan ? Phonétique ? À colorier ?…) Enfin, on retiendra que les Français sont 95% et plus à voir dans la lecture des intérêts très divers, approfondir ses connaissances, se faire plaisir, s’évader, s’ouvrir l’esprit, se détendre, etc. En définitive, le panorama offert reste moins déprimant que 10 minutes de discussion avec la plupart des acteurs de l’industrie du livre… à supposer, bien entendu, que les sondés évitent de mentir pour faire bon genre. Nous sommes en France, quoi.
  • Le recrutement princier d’Albin Michel se poursuit, puisqu’on annonce que paraîtra le 24 août prochain sous leurs couleurs Les Heures heureuses, nouvel opus de Pascal Quignard, toujours nu sous son pull.
Les Heures heureuses ? Les heures torrides, surtout.
  • La nouvelle est tombée samedi matin, à quelques heures du couronnement de Charles III : Philippe Sollers n’est plus. Les zélateurs de l’usage du fume-cigarette et des points de suspension sont inconsolables. Je me méfie de ses thuriféraires comme de ses détracteurs les plus acharnés. On le loue pour son œuvre romanesque et critique ainsi que pour avoir fondé la collection l’Infini chez Denoël puis Gallimard ; j’ai de mon côté peiné à apprécier Femmes, que lui-même considérait comme son magnum opus, sur la forme comme sur le fond, sans discuter la grande culture dont son auteur faisait étalage (plus que « preuve », m’a-t-il semblé) au fil des pages, quant à l’Infini il faut lui reconnaître de rassembler de pures merveilles comme des textes mettant au défi l’entendement des lecteurs chevronnés. Le prolifique Philippe Sollers agaçait pour avoir dit tout et son contraire, loupant rarement une occasion d’aiguillonner le bourgeois, pour des romans aussi immodestes qu’autobiographiques dont le style empruntait beaucoup (trop) à Céline, et pour son influence sur le marigot germanopratin, lui qui forma pendant 15 ans un tandem redouté avec la directrice du Monde des livres Josyane Savigneau. Beaucoup ont dû ricaner en lisant le fameux passage de La septième fonction du langage de Laurent Binet où le malheureux finit hongré pour avoir échoué à un concours d’éloquence. Et le bougre ne se vantait certes pas d’avoir passé une année dans la même école de commerce que je fréquentai un peu plus tard. Bah, l’heure n’est pas à l’acrimonie. Beaucoup louent aujourd’hui sa curiosité intellectuelle et artistique, son enthousiasme infatigable en tant que découvreur de talents et son audace d’écrivain expérimentateur. Si tant est que l’expression signifie quoi que ce soit, les lettres françaises ont perdu un personnage, celui d’un libertin érudit qui en somme ressemblait beaucoup à leur mère patrie.

Le cinéma est mort : la preuve, il bouge encore (G.M.) /

  • Il n’y a pas que le 49.3 dans le monde : il y a aussi la grève des scénaristes aux États-Unis. Plumitifs du cinéma et de la télévision se sont mis de concert à l’arrêt pour battre le pavé avec leurs revendications forcément liées aux rémunérations en baisse et des conditions de travail singulièrement précarisées depuis quelques années. Mais une autre préoccupation très contemporaine a poussé la profession à mettre l’industrie en péril de plusieurs centaines de millions de dollars : l’Intelligence Artificielle. Car à Hollywood comme ailleurs, on s’inquiète de l’avancée à pas de géant d’une technologie qui commence à ressembler à la mise à l’index de tout un secteur. Qu’est-ce qui pourra empêcher les majors d’utiliser le recours à une IA comme moyen de pression à la baisse sur les salaires ? Voire de se passer purement et simplement du facteur humain pour pondre des histoires qui se ressemblent à la chaine (les mauvaises langues diront que c’est déjà le cas) ? Vous avez 4 heures, et prière de ne pas utiliser Chat GPT pour vous fournir la notice. Bref, tout ce qui arrive aux métiers manuels depuis 30 ans est en train de tomber sur ceux qui se pensaient préservés du grand remplacement robotique. Toujours est-il qu’on aurait tort de ne pas y prêter attention : le syndicat des scénaristes est extrêmement puissant là-bas, et une grève prolongée pourrait provoquer quelques turbulences dont aurait du mal à se relever un secteur qui commence tout juste à revoir la lumière du jour après le Covid. Autrement dit, une victoire ou une défaite des scribouillards ricains, qui réclament un encadrement juridique de l’IA, est susceptible de susciter quelques vocations par chez nous. America is not the greatest country in the world anymore, mais reste encore par défaut un exemple à (ne pas) suivre. Camarades, nous vaincrons.
Croyez-le si vous voulez : ceux qui écrivent pour vivre écrivent aussi de bonnes pancartes.
  • IA toujours. Geoffrey Hinton, ancien scientifique en chef de Google, dont les travaux sur l’IA ont conduit à la plupart des avancées majeures sur le sujet depuis 40 ans, a démissionné de son poste pour pouvoir alerter librement du danger que représente selon lui une entité qui évolue bien trop vite pour notre capacité à la contrôler. « Il y a un an, l’IA demeurait encore moins complexe que le langage humain. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas ». La bonne nouvelle là-dedans, c’est que l’espèce humaine n’aurait peut-être pas le temps de mourir à petit feu du dérèglement climatique, Skynet prendra le contrôle du bouton rouge avant. C’est peut-être le moment de réapprendre à faire du feu avec des cailloux.
  • IA, enfin. Cette semaine a été mis en ligne la fausse bande-annonce d’un film intitulé « The Great Catsby ». Soit, comme vous l’aurez surement compris, l’adaptation de Gatsby le magnifique avec un chat dans le rôle principal. L’intérêt me demandez-vous ? Pas beaucoup, si ce n’est que ces quelques minutes de trailer ont été entièrement générées… Par une IA. L’auteur de ces lignes ne saurait que trop vous conseiller de cliquer sur ce lien pour expérimenter à taux plein le fameux phénomènes d’Uncanny Valley. À savoir la sensation de ne pas être à sa place devant des images qui ont été faites par et pour une forme de vie qui nous ressemble, mais n’est pas tout à fait comme nous. Et non, on ne parle pas des roux, mais d’anthropomorphisation à l’envers : ce n’est pas nous qui prêtons nos traits à une autre espèce, mais une autre espèce qui singe nos traits. La fin des haricots, ce n’est pas quand les films seront intégralement conçus par des algorithmes, mais quand ils seront faits pour être regardés par des algorithmes. Pas sûr qu’on en soit encore très loin. Bref, time to wake up.
  • Cinéma maintenant, ou presque avec Les Gardiens de la Galaxie 3, qui signe les adieux de la franchise la plus populaire de Marvel. Soyons clairs, ce n’est pas fait pour tout le monde, mais pour ceux et celles qui trouvent leur compte avec une formule qui n’a guère besoin de prêcher en dehors de sa paroisse. Parmi les bons points : un bestiaire pulp plutôt inventif, un côté carton-pâte revendiqué qui survit au numérique, une candeur dans les bons sentiments qui ne fait même pas fake. Mauvais points : c’est toujours écrit comme un podcast, les enjeux sont tous amenés et oralisés par des personnages qui prennent la parole comme des gamins TDA en manque d’attention, rythmé par des vignettes pop de fond d’écran Konbini, et… Ça dégouline de bons sentiments choupis de persos qui se font des bisous magiques toutes les deux minutes comme une équipe de rugby à la cinquième mi-temps. Ça pourrait juste s’avérer une histoire de sensibilité, un trop plein d’ADN de boomers cyniques pour succomber à cette kermesse d’icônes des millenials qui se font des cœurs avec les mains. Mais à mi film, le réalisateur se débarrasse d’une planète de plusieurs milliards d’êtres vivants très anthropomorphisés sans même le gros plan de regard de survivant désolé qui permet à un Michael Bay de faire péter la moitié du globe tout en laissant l’autre dormir tranquille. Un point de détail qui en dit long sur la grande histoire : à l’instar de son méchant, James Gunn peint une utopie d’individus qui se font des câlins à chaque mot de traviole, mais il manifeste autant de respect de la vie qu’un film de Roland Emmerich. On appelle ça des bons sentiments de fils de pute.

Ce qui reste de la boxe anglaise (A.F.) /

  • On le savait bien avant le premier coup de gong : pour l’essentiel, l’intérêt de voir Saul « Canelo » Alvarez défendre son titre incontesté des super moyens hier soir à Guadalajara résidait moins dans les chances de son challenger officiel John Ryder que dans la manière dont s’imposerait le plus célèbre des rouquins pugilistes. Je passe sur la scénographie monumentale attendue pour cette première sortie mexicaine de Canelo depuis 2011, devant la bagatelle de 55000 fanatiques, et qui n’a pas déçu. Le VRAI visage de la boxe, lui, bien que nettement vainqueur aux points, ne semble pas avoir tiré toutes les leçons d’une triste année 2022, ou bien n’a plus les moyens de corriger ses défauts d’aujourd’hui. Il faut mettre à son crédit le fait d’avoir de nouveau utilisé son jab avec une certaine constance, rendant moins prévisibles ses coups puissants de bûcheron. Sa main gauche semble parfaitement rétablie de la blessure ayant requis une opération l’an dernier. Mais le meilleur Canelo Alvarez, aperçu contre Gennady Golovkin et Danny Jacobs en 2018 et 2019, semble bien avoir disparu. Désormais statique, sa tête fait une cible bien plus facile à toucher de plein fouet qu’auparavant, ce dont Ryder sut profiter dans le dernier tiers du combat. Les combinaisons déroutantes d’antan ont fait place à une recherche systématique du coup dur en gauche au corps et droites à l’étage. L’endurance, elle, reste son talon d’Achille, et Canelo ralentit clairement dans les championship rounds, un comble quand on se rappelle l’excellente gestion de ses efforts lors de ses deux premiers combats face à Golovkin. Il faut bien sûr rendre hommage à Ryder pour un courage et une détermination remarquables. On savait l’Anglais à l’aise dans le rôle de l’outsider et toujours disposé à gâcher la fête d’autrui, on l’a découvert brave à l’extrême lorsqu’il fallut gérer une hémorragie nasale en forme de cataracte dès le 3e round, se relever d’un knockdown au 5e sur un cross du droit, supporter un nez cassé à partir du 7e et tenter crânement sa chance une fois son adversaire fatigué de le marteler comme un sac de frappe. Ryder est mieux qu’un faire valoir à 168 livres, il est venu pour gagner autant que toucher son chèque et les cartes ont minimisé sa performance du soir (il méritait 3 ou 4 rounds plutôt que 0 ou 2), quant à Canelo son souhait d’une revanche contre Dmitry Bivol en mi-lourds paraît franchement risqué vu d’hier soir… tandis qu’un duel avec David Benavidez serait des plus équilibrés sur le papier. Après déjà 63 combats professionnels, le déclin de Canelo Alvarez semble se confirmer et l’heure de le classer parmi les meilleurs pugilistes mexicains de l’Histoire approche à grands pas. Espérons que le dernier chapitre de sa carrière en vaudra la peine.
Breaking news : Ryder encaisse fort bien, et c’est tant mieux pour lui.
  • Rubrique « Madame Irma » : la semaine dernière, je confessais ma « trouille » pour Michel Soro avant qu’il défie le Russe Magomed Kurbanov à Ekaterinburg. Elle était double : d’abord, sur le niveau qu’il afficherait à 35 ans et 3 années des plus frustrantes entre Covid et traquenards ouzbeks face à Israil Madrimov. Ensuite et à propos de traquenard, sur l’accueil qui lui serait fait. Sur le premier point, j’ai péché par pessimisme : en parfaite condition physique, Soro a sorti un combat de patron, imposant sa boxe derrière un jab précis après deux premiers rounds d’observation et mettant un Kurbanov ensanglanté très tôt sur un choc de tête en grande difficulté à la dixième reprise. Agressif et léger sur ses appuis, le vétéran va bien, merci. Tout juste laissa-t-il échapper les quelques rounds où il s’autorisa à relâcher son pressing. De quoi en faire la belle histoire tricolore de ce premier semestre 2023 ? On parle de boxe, voyons. Force est de constater que le camp Kurbanov a mis les petits plats dans les grands, entre truanderie à la pesée (heureusement remarquée par l’entourage de Soro et ayant donné lieu à une compensation financière), absence de contrôle anti-dopage – on parle d’un combat entre boxeurs classées mondialement – et pour finir deux cartes parfaitement surréalistes de 116-112 et 115-113 donnant la victoire aux points à Kurbanov. Soyons clairs : quiconque connaît un peu la boxe sait combien pèse l’arbitrage à la maison ; il favorise tout autant les Français chez eux qu’il les désavantage à l’extérieur. Il conviendra donc ici de faire la différence entre le traditionnel avantage du terrain et le vol à main armée caractérisé subi hier soir par Michel Soro. Quelle que soit la façon dont on distorde les critères de pointage, trouver 7 rounds pour Kurbanov est RIGOUREUSEMENT impossible. L’attitude empruntée du public comme celles du prétendu vainqueur et de son entourage ne laissent d’ailleurs aucun doute sur la réalité du tour de passe-passe. Il est permis de douter que ces manœuvres-là servent le Russe très longtemps : à force de monter artificiellement dans les classements (Smith, Teixeira et maintenant Soro), il finira rectifié pour de bon par un tueur de la catégorie. Quant au Français, il a réagi à chaud chez l’ami Cap’tain Crochet avec toutes la lucidité et la sérénité qu’on lui connaît. Si un combattant de chez nous mérite de boxer à domicile la fois prochaine, c’est bien lui.
  • On connaît le prochain adversaire de Jaime Munguia : il s’agirait de l’Ukrainien et Newyorkais d’adoption Sergiy Dervyanchenko. Vu la brochette de seconds couteaux ayant affronté le boxeur de Tijuana depuis 2018 et ses meilleurs succès en carrière contre Sadam Ali et Liam Smith, on peut se réjouir de voir Munguia face à un adversaire crédible. Las, Derevyanchenko a 37 ans et reste sur 4 revers en 6 combats, certes concédés à de fameux clients (Gennady Golovkin et Jermall Charlo en tête). On voit mal Oscar de la Hoya, promoteur de Munguia, risquer le palmarès vierge de défaites du Mexicain juste après que Ryan Garcia a perdu le sien. Bref, on voit mal Derevyanchenko en avoir toujours assez sous le pied pour contrarier l’un des derniers poulains invaincus de Golden Boy Promotions.
  • Âgé de 40 ans, le Cubain Erislandy Lara est désormais le plus vieux champion du monde en activité. La rumeur le ferait affronter cet été l’ancien champion des 140 et 147 livres Danny Garcia pour sa première défense de titre. D’un côté, Lara ne s’engage que lorsqu’il est mis sous pression. De l’autre, Garcia a une sérieuse tendance à se montrer flemmard sur le ring. Autant dire qu’on pourrait assister à un combat vilain comme tout. J’espère vous avoir hypés comme il faut.
  • J’ai parlé plus haut de la chaîne Youtube du Cap’tain Crochet : j’ai eu l’honneur d’y participer à une nouvelle discussion « Hall of Fame » dédiée au « Hitman » Ricky Hatton avec l’indispensable voix de la boxe Christian Delcourt. 1h41 d’authentique kif pugilistique :

Le MMA va bien, merci pour lui (G.M.) /

  • « Mais où va Francis NGannou ? » La question est revenue agiter le comptoir du net cette semaine après que le président du One FC, Chatri Sityodong, ait annoncé mettre fin aux négociations avec « The Predator ». La raison invoquée par le CEO de la ligue plus asiatique de tout le MMA game ? Les prétentions extravagantes de NGannou, qui en plus d’un siège à la table de la direction, aurait également exigé un droit de regard sur le montant de la rémunération de ses futurs adversaires. NGannou a répliqué par un tweet ironique, suggérant de ne pas prendre les opérations com’ du promoteur au pied de la lettre. Bref, une nouvelle porte se ferme pour le ronin franco-camerounais, et relance les spéculations quant à son avenir. Car le temps ne joue pas en la faveur du géant aux poings d’acier. Son dernier combat contre Cyril Gane remonte à bientôt un an et demi, ses options en boxe anglaise s’avèrent pour le moment réduites à peau de chagrin, et à 36 ans, il touche aux dernières heures de son prime, même si l’horloge biologique des poids-lourds n’est pas réglée sur la même fréquence que les catégories plus légères. Aux dernières rumeurs, il devrait signer au PFL, la promotion nord-américaine qui monte. On attend la suite.
  • « Mais où va Cédric Doumbé ? ». La question n’en finit pas de bruler les lèvres des spéculateurs du net. Il faut dire que le principal intéressé sait s’y prendre pour entretenir le suspense et suspendre le souffle du MMA français à ses faits et gestes. Ce ne sont pas les options qui lui manquent : UFC, Bellator, PFL etc. toutes les organisations savent ce qu’elles ont à gagner avec cette machine à trash-talk dont la visibilité s’étale bien au-delà du seul cercle des aficionados du sport. Punchlines siglées sur textiles, partenariats avec de grosses marques, omniprésence médiatique…  Doumbé bat le pavé du net avec l’efficacité d’un influenceur qui assume sa roublardise le sourire aux lèvres. La preuve : il a récemment demandé à ses fans de décider à sa place de sa prochaine crémerie en organisant un sondage. Un coup de com’ de génie, mais à double-tranchant. Car l’annonce d’un résultat qui pointerait ailleurs que vers l’organisation de Dana White pourrait déclencher une petite bronca chez les casuals qui disent UFC pour parler MMA et constituent le noyau dur de ses followers. Sans compter que derrière la façade, le temps qui passe constitue l’adversaire le plus redoutable du combattant. À 30 ans, Doumbé a déjà plus de 10 ans de sport de combat au très haut niveau dans les pattes, ses victoires expéditives au MMA GP n’ont pas encore permis de se faire une idée des aptitudes au sol de l’ancien champion du Glory kickboxing, et ses cutting ressemblent à un chemin de croix qu’il a de plus en plus de mal à surmonter. Aller à l’UFC et tomber contre des no-name qui piétinent aux portes du top 10 signerait un retour de hype plus brutal encore que la défaite de Cyril Gane contre Jon Jones. Bref, il y a un choix à faire, et tout porterait à croire qu’il est déjà fait : Cédric Doumbé aurait lui aussi choisit le PFL, la petite ligue qui monte et frapperait un grand coup avec l’entrée de NGannou et la sienne. Plus qu’à faire passer la pilule aux casus.
  • C’était pas la fête au striking à l’UFC ce week-end. Co maint-event de la soirée, le Gilbert Burns vs Belal Muhammad offrit un spectacle debout qui dut coller des aigreurs rétiniennes aux amateurs du noble art. Vraisemblablement blessé, le premier a arrêté de faire aller son jab après la deuxième reprise et ne parvenait que trop rarement à contrer les offensives téléphonées du second, qui consistaient grosso modo dans des middle-kicks évoquant davantage les coups de queue de Godzilla que la dextérité d’un welter classé 4ème dans les rankings. On ne saurait dire à quel point la suractivité de Burns et la sortie du ramadan de Muhammad ont entamé leur capacité à performer. Reste que la victoire logique mais sans éclats de Muhammad ne devrait pas le rapprocher davantage d’un title-shot contre Leon Edwards. Tant mieux, en un sens : face à la technique chirurgicale du britannique, l’addition du pensionnaire de Roufus Sport se révèlerait autrement plus salée que l’eye poke qui a soldé leur première rencontre en no-contest.
Figure 47 : coup de queue de Godzilla.
  • On relève les compteurs avec le main event : un combat pour le titre batamweight entre le champion Aljamain Sterling et l’ancien champion Henry Cejudo, sorti de sa retraite pour récupérer son trône. Les deux excellents grapplers se sont livré à un pugilat qui s’est majoritairement déroulé debout, même si les phases au sol ont constitué la partie la plus stimulante du combat. Face à un Cejudo qui eut besoin d’une phase de mise en route, Sterling s’est reposé sur son avantage d’allonge et sa capacité à se déplacer pour absorber les phases d’explosivité de son adversaire. Tactiquement judicieux, mais techniquement un chouia plus litigieux. En effet, les élans « artistiques » du « Funkmaster », et sa propension à s’exposer sur ses attaques dévoilent des ouvertures susceptibles de faire le bonheur d’un striker opportuniste. Ça tombe bien : le sniper irlandais Sean O’Malley est le prochain sur la liste d’Aljo, qui a conservé sa ceinture ce soir. Si ce dernier fait parler sa lutte, on imagine mal comment O’Malley réussirait à ne pas se faire asphyxier. En revanche, si les échanges en pieds-poings se prolongent contre un opposant longiligne qui ne lui concédera pas d’avantage d’allonge et qui plus est doté du coup d’œil d’un satellite de surveillance, la soirée pourrait tourner court pour Sterling. Wait and see.

3 commentaires sur “Punchlines du 7 mai 2023

  1. Salut ! Je te suis depuis 1 an et j’avoue franchement adorer ta plume. Je suis plus là pour la boxe et le mma que pour la littérature et le cinoche même si les tacles envoyés à certains auteurs me font marrer. Animant un cours de boxe ou on est content quand on est 4 (plus simple pour les exercices) je sais trop bien ce que c’est que remuer le poignet dans le vide ^^ en vrai on est content quand ya du soutien. Bravo pour ton taf même si on est pas des masses continue ça fait plaisir. Pas grand chose à dire sur le format euh.. une pointe d’acidité en plus??
    Merci à toi ! Baptiste ex pugiliste amateur et artiste martial tant que je pourrais faire mes lacets. A bientôt !

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    1. Merci Baptiste d’avoir pris le temps de répondre ! Je vois qu’on est deux à s’y connaître en sacerdoce et savoir que tout message de soutien fait du bien. L’ami Guillaume, qui assure les rubriques cinéma et MMA, mérite autant les fleurs que moi. Au plaisir de te recroiser en commentaires, d’ailleurs au delà des Punchlines hebdomadaires toute suggestion de sujet orienté boxe est appréciée !

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  2. Un sujet qui me préoccupe en ce moment est comment continuer à prendre plaisir dans son sport (ici boxe anglaise) passé 40 ans et continuer de s’entraîner pour la longévité (sans coups…). Un vrai défi en fait pour trouver un juste équilibre entre pouvoir rester « compétitif » et conserver un max de marmelade entre les oreilles. Les solutions existent c’est sûr. Après le canapé c’est pas mal non plus mais on a parfois du mal à s’y faire ou tout simplement pas de canapé. On y travaille. Je savais pas pour Guillaume merci à lui. C’est du bon boulot les gars

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