Punchlines du 26 février 2023

Le site /

  • Un nouvel article publié cette semaine, consacré à la nouvelle édition de David, brillante oeuvre de jeunesse du méconnu romancier et poète André Dhôtel qui nous rappelle que les Ardennes firent plus pour la littérature française que donner envie des envies d’ailleurs au jeune Arthur Rimbaud.
  • Voici quelques éditions vous fûtes teasés sur un changement éditorial à venir. J’ai l’honneur et l’avantage de vous annoncer que dès la semaine prochaine les Punchlines de 130livres.com s’ouvriront à de nouveaux sujets à l’occasion du recrutement d’un nouveau rédacteur. Quel autre média culturel peut bien se targuer de doubler ainsi ses effectifs en 2023 ?
Avouez, ça vous scie.

Les auteurs /

  • L’essentiel, dans la petite rétrospective de bouquins lus dans les années 80 publiée ici voici deux semaines, fut que l’exercice m’aura beaucoup amusé, moi. Aussi ai-je décidé de vous en infliger un nouvel épisode ; ne me remerciez pas.
    • 7e Manuel des Castors Juniors, Lya Icart : Si ce tome-là est le premier que j’aie possédé, je m’enorgueillissais, enfant, d’une collection quasi complète qui comprenait jusqu’au Manuel de Picsou et au livre de recettes de Grand-Mère Donald. Lesdits manuels consistaient en une compilation d’articles consacrés à des thèmes hétérogènes et destinés à faire de leur lecteur en culotte courte un gamin aussi dégourdi que Riri, Fifi ou Loulou. Notons déjà qu’ils vouvoyaient ledit lecteur et l’étaient PAS écrits avec les pieds. Au programme, des sujets de culture générale qui nourrissaient mon hypermnésie d’alors (ex. : une typologie des principaux trains à vapeur puis électriques ou des principaux mouvements utilisés au judo), des règles de jeux follement amusants à pratiquer à plusieurs, des trucs et astuces pour se faire bien voir de ses parents (mon préféré : recycler en chiffons les torchons usagés de votre maman), toute sorte de notices de bricolage (pour un résultat ludique ou pratique) et des conseils d’étiquette (comment se comporter avec un proche malade ou mettre la table comme un grand). Je crois pouvoir affirmer avoir très, très peu appliqué concrètement ce que j’ai lu dans les manuels des Castors Juniors tout en les ayant lus et relus avec passion.
    • La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca, Pierre Gripari : Pleins de fantaisie, les contes en question n’étaient pas exactement des lectures underground pour un gamin de mon époque. Précisons que l’histoire qui donna son titre au recueil commence alors qu’une sorcière « affreusement vieille, et laide » lit dans le Journal des sorcières l’astuce beauté suivante : manger une petite fille dont le prénom commence par « N » agrémentée de sauce tomate permet de redevenir jeune et jolie. Précisons aussi que j’avais consciencieusement évité la préface, dans laquelle l’auteur expliquait la genèse de ses contes, et que je fus extrêmement surpris le jour où j’appris l’existence des authentiques rues Mouffetard et Broca. (Disclaimer : évitez les déclarations politiques de l’auteur)
    • Au bonheur des dames, Émile Zola : Lu avec passion pour faire comme ma grande sœur et même apprécié en son temps, Au bonheur des dames est aussi l’unique roman de Zola que j’aie jamais lu. Huez-moi.
    • Je découvre les rapaces, Michel et Jean-François Terrasse : La phase « rapaces » vint immédiatement après la période « dinosaures » parmi mon (très petit) groupe de copains de l’école élémentaire Alphonse Pallu, quand bien même ces volatiles étaient fort peu nombreux à survoler le centre du 78. S’y intéresser était la quintessence du cool. On poussa la passion un cran plus loin en fondant très officiellement la bande des Vautours, dotée d’un règlement intérieur et dont je fus le très éphémère président (ou « Vautour 1 ») après la démission fracassante du précédent, vite rétabli dans ses fonctions. Posséder Je découvre les rapaces était un gage de respectabilité. J’y appris l’existence du hibou petit duc, que j’imaginais souffre-douleur des grands et des moyens.
    • Le Bon Gros Géant, Roald Dahl : C’est l’histoire d’une orpheline enlevée par un géant, lequel s’avère contre attente éminemment gentil et végétarien. Vraiment un bon bouquin. Rien d’autre à en dire, c’était juste pour reparler de Roald Dahl. Hin, hin, hin. (Disclaimer : évitez les déclarations antisémites de l’auteur)
    • La résurrection de Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle : Comme son nom l’indique, ce recueil (aussi intitulé Le retour de Sherlock Holmes) débute par la nouvelle dans laquelle un Watson médusé découvre que Holmes a simulé sa mort pour mieux duper ses ennemis . Le bougre n’était pas tombé dans le précipice avec Moriarty ! Vu d’aujourd’hui, le choc paraît supportable, mais figurez-vous que j’ai lu tous les Sherlock Holmes dans l’ordre et que j’ai ignoré un temps que Les Mémoires de Sherlock Holmes avaient une suite. Mon bonheur fut indicible. Je crois que je jubilerai moins à ouvrir le prochain tome de la saga qui inspira Game of Thrones (attendu depuis 2011).
Que du bon.

Les puncheurs /

  • Signe que l’époque n’est guère plus folichonne en matière de boxe que partout ailleurs, rares sont les combattants d’aujourd’hui qui me font encore veiller jusqu’à 6 heures du matin. Subriel Matias, devenu champion du monde IBF des super-légers hier soir à Minneapolis, est de ceux-là. Qu’il soit Portoricain explique en partie la chose, qu’il soit hyper spectaculaire également, lui qui compte désormais 19 KOs pour autant de succès chez les professionnels. Ce presque sosie de Félix Trinidad avait marqué les esprits dans ce qui fut – selon moi – le combat de l’année 2021 en arrêtant le prometteur gaucher kazhak Batyrzhan Jukembayev après huit reprises de bruit et de fureur. Matias est un homme dangereux, son palmarès l’atteste, et pas uniquement parce que l’infortuné Maxim Dadashev ne se réveilla pas de sa défaite infligée par « la fierté de Maternillo » en 2019 (l’idéal serait d’ailleurs d’éviter d’en faire un argument marketing). Les hommes les plus dangereux sur le ring sont ceux qui apprennent, et c’est le cas du Boricua. Face à lui, l’invaincu Jeremias Ponce présentait un profil classique de boxeur argentin, crâne solide et gonades en bandoulière. Il jaillit littéralement des starting-blocks pour tenter de noyer le moteur de Matias, lui infligeant d’une frappe très sèche d’incessantes combinaisons à la tête et au corps pendant toute la première reprise. La deuxième eut la même physionomie jusqu’à ce que le Portoricain, tranquille sous la mitraille, place trois de ses crochets gauches dignes d’un cruiserweight. Pour Ponce, le rappel à la réalité était douloureux. Matias n’est plus le fascinant Terminator découvert contre Jukembayev, disposé à lui-même manger gras pour mieux faire déguster ses profiteroles maison. Il sait se protéger et attendre son heure. Mieux, on sait depuis la revanche remportée l’an passé contre son unique vainqueur, le Russe Petros Ananyan, que Matias peut désormais boxer efficacement en appui arrière et que lui imposer un pressing furieux pour le priver d’espace est une entreprise des plus risquées. Ponce le découvrit tout au long des rounds 3 à 5, puni front contre front par un adversaire sachant ralentir et accélérer aux moments opportuns, précis au corps comme à la face – l’uppercut droit fait aussi mal que le crochet gauche. On aurait pu croire que se dessinait alors un duel homérique dont l’issue forcément dramatique surviendrait dans les championship rounds, peut-être un prétendant au titre de combat de l’année. Tout au contraire, l’affaire touchait à sa fin. Tenter d’imposer la bagarre à Subriel Matias a un coût, ce que découvrit Ponce en visitant le tapis sur une série (peut-être conclue par un coup bas) en fin de 5e reprise. Très lucide, son coin jugea que le laisser partir sur son bouclier n’apporterait rien qui vaille la punition à venir et le retint à l’appel de la 6e. On se demande déjà, compte tenu des errements de l’ex-champion incontesté Josh Taylor, quel super-léger viendrait à bout du Matias nouveau. La seule certitude est qu’il faudra le boxer, ne jamais être là où il l’attendra ni rester dans la ligne de mire trop longtemps. Un défi à la portée d’un Regis Prograis à son meilleur ; coup de bol, ils ont le même promoteur. Cette affiche-là est l’une des meilleures que la boxe ait désormais à nous offrir. Je ne regrette pas ma fatigue d’aujourd’hui : Matias est bien l’un des derniers boxeurs qui vaillent la peine d’être regardés en live.
Ceux qui resteront devant auront tous des problèmes.
  • Il paraît qu’à l’heure où nous mettons sous presse Jake Paul serait sur le point d’affronter Tommy Fury, et 130livres.com s’en tamponne allègrement.
  • Fils de la légende Kostya, l’Australien Tim Tszyu devait défier le champion incontesté des super-welters Jermell Charlo. Las, l’Américain s’est cassé la main ; on dira sans faire offense à son challenger qu’un tel défi venait un peu tôt. Tszyu affrontera donc le 12 mars prochain l’ancien vainqueur et victime de Charlo, l’Américain Tony Harrison. Le profil technique de ce dernier m’incite à mettre une pièce sur lui, tant les lacunes du fiston Tszyu semblent encore criantes au plus haut niveau.
  • À propos de fils de stars : après un examen très rigoureux du dossier, la WBC a décidé de blanchir Connor Benn des allégations de dopage suite au contrôle positif ayant provoqué l’annulation de son combat contre Chris Eubank Jr. L’Anglais avait affirmé avoir été contaminé par les œufs qu’il avait mangé. En un mot : Lol.
  • La tension monte entre les super-moyens David Benavidez et Caleb Plant dans la perspective de leur affrontement du 25 mars prochain : Plant a déposé le domaine « davidbenavidez.com » pour y vendre son propre merchandising et le problème pourrait se régler devant un tribunal en même temps que sur le ring. En un mot : Lol.

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