Punchlines du 16 avril 2022

Le site /

  • Toujours pas de nouveau papier cette semaine, le réel progrès par rapport à la précédente étant malgré tout que je dispose cette fois d’une excuse semi-présentable en forme de virus toujours pas éradiqué. Et oui, j’ai bien conscience que vu d’avril 2022 déclarer un Covid est aussi branché que dégainer une perche à selfies ou un hand spinner.
Avec mes hand spinners, je danse la tektonik
  • Vous êtes quelques-uns à cliquer malgré l’absence de nouvelles fraîches. Soyez-en remerciés. Un article en particulier connaît une jolie seconde vie, ce qui n’est pas sans me réjouir : il s’agit de l’histoire bouleversante de feu Rocky Lockridge, champion du monde de boxe devenu SDF. Peut-être la conséquence d’un repost récent sur le compte Instagram @130_livres_boxe, ouvert récemment et qui traite comme son nom l’indique des pages du présent blog dédiées au noble art.

Les auteurs /

  • Moins périlleuse que le ski hors pistes, la lecture comporte sa propre part de risque : tout porte à croire que j’ai attrapé ce fameux Covid en librairie la semaine dernière. On s’en remet, certes. Et puis mieux vaut que ce soit tombé sur moi, considérant que je fais plutôt baisser la moyenne d’âge à ce type d’événements. C’était gratuit, certes, et pas tout à fait vrai : à la présentation du second roman d’Agathe Ruga L’homme que je ne devais pas aimer, sise dans la librairie L’instant du XVe arrondissement, sans doute aurais-je compté dans le quota de boomers. Las, j’ai dû suivre l’affaire de loin, me fiant aux commentaires d’amis présents ravis de « défoncer le buffet » végétarien prévu pour l’occasion et d’enquiller les verres de champagne. L’autrice s’y entend en rayonnement dans la blogosphère littéraire, aussi étaient présents mercredi soir dernier quantité de chroniqueurs emblématiques de Bookstagram – je dis « chroniqueurs » au masculin sachant qu’au moins deux garçons de ma connaissance évoluaient au beau milieu du gynécée. On me glisse qu’en mon absence ils surent faire face avec panache, de quoi être fier (et raisonnablement jaloux) d’eux. Je n’ai certes pas tout perdu : parler du livre d’Agathe sur Insta m’aura valu un rare afflux de nouvelles followeuses – l’unité de genre est parfaite dans ce cas précis –, au point que j’eus presque l’impression d’avoir changé d’after-shave. On me rapporte aussi que les amateurs de détails techniques sur le choix du papier et des photographies ornant le bandeau en eurent pour leur argent. Nul besoin de chromosomes Y à profusion pour causer à l’aise entre geeks. Les mecs, il ne nous reste vraiment plus rien hormis la règle du hors-jeu de position.
  • On annonce une collaboration entre Fabcaro et Éric Judor autour d’un roman-photo intitulé Guacamole vaudou. C’est des coups à racheter tout 2022 en une fois.
Total BG
  • Le contexte s’y prêtant, et représentant à moi seul 100% du comité éditorial de 130livres.com, je ne puis résister à la tentation de publier ici la conclusion de l’avant-dernier chapitre d’un premier roman que je connais bien, achevé en 2018, affligé d’à peu près tous les défauts du genre et mûrissant depuis au fond d’un disque dur :

La France qui allait bien avait pu compter, cette fois-ci, sur le soutien de celle qui n’allait pas si mal pour défaire celle qui n’en pouvait plus. Laurent était convaincu que ce renfort serait loin d’être garanti en 2022. Tant sur la forme que sur le fond, la responsabilité du quasi jeune homme, dont la figure apparut à l’écran sur le coup de vingt heures, serait écrasante. (…)

Dès les premières images de l’arrivée d’Emmanuel Macron, il parut évident que le réalisateur avait potassé les images du vingt-et-un mai 1981 au Panthéon – « une page du Petit Moati illustré », ainsi que Stéphane le souligna à cinq ou six reprises. Fasciné par le spectacle du juvénile président marchant seul vers le podium au son de l’Ode à la joie, dans l’ombre bleutée du grand ouvrage mitterrandien, le communicant assumait sans honte le pied ostensible qu’il prenait.

En écoutant le discours qui suivit, Laurent attendit en vain le terme de « transformation », dont l’orateur avait été prodigue lors de sa campagne : à sa place, il entendit le moins prévisible mot « amour ». Ce fut, comme il le reconnut auprès de Sébastien, la plus flagrante des différences qu’il pût relever entre le président et un consultant. Il ajouta :

« Je raccroche du métier au moment précis où l’on prend le pouvoir. C’est ballot. »

Les puncheurs /

  • En ces temps perturbés et perturbants, l’orgie de boxe du week-end passé fut d’un réconfort certain :
    • Gennady Golovkin est très officiellement le quadragénaire le plus tanké de la planète, et sa victoire par KO sur Ryota Murata s’avéra tout aussi impressionnante pour un boxeur d’un âge canonique – en prime, la dramatique 9e reprise est une solide candidate au titre de round de l’année. Quand à savoir si une troisième danse avec Canelo Alvarez en vaudrait la peine, le doute est permis. Le diesel kazakh aura mis un petit quart d’heure à se chauffer, plus qu’il n’en faut à Alvarez pour toucher les dividendes d’un travail au corps plus desctructeur encore que celui de Murata, et GGG aime de moins en moins ces carresses-là. Ajoutons que le Japonais bouge la tête une fois par an, ce qui finit par l’exposer à la puissance de Golovkin, ce qui n’est pas tout à fait le cas de Canelo. Le désormais champion WBA et IBF des moyens mérite-t-il une nouvelle chance contre le patron de la boxe en 2022 (sous réserve que se dernier se dépêtre de Dmitry Bivol) ? Oui . Est-il bien nécessaire qu’il la prenne ? Je dirais que non.
Pépé tient la forme
  • Tony Harrison a démontré contre Sergio Garcia qu’il serait un vrai croquemitaine en 154 livres avec à peine plus de punch. L’Espagnol a mangé autant de contres précis qu’un bataillon de chars russes avale de roquettes en Ukraine.
    • Shane Mosley Jr a sans doute changé quelque chose dans sa préparation : jamais on ne le vit aussi intelligent dans ses déplacements, fluide dans ses enchaînements et précis avec son jab que face au gatekeeper vétéran Gabriel Rosado.
    • On aurait envie de moquer Sebastian Fundora pour sa silhouette de grand dépendeur d’andouilles et sa défense en carton mouillé, cependant son efficacité ne souffre aucune contestation. Contre un Erickson Lubin courageux mais surclassé, Fundora a envoyé un déluge d’uppercuts précis et abrasifs, puis bien géré le knockdown subi au 7e round. Aucun super-welter n’aura la partie facile contre ce phénomène-là.
    • Ryan Garcia a fait une rentrée grotesque. Point.
  • Le plus beau, dans l’histoire, est que la carte proposée par PBC ce week-end à Arlington (Texas) promet elle aussi énormément.
    • Le combat d’unification des titres WBA « super », WBC et IBF des welters est-il aussi indécis qu’on nous le présente ? Certes, Errol Spence n’a guère boxé qu’une fois en deux ans et demi, et ses soucis de santé (cicatrices au visage, décollement de la rétine) peuvent lui jouer des tours sur le ring. Ajoutons que Yordenis Ugas, longtemps poissard, aura cette nuit la motivation d’un chien de la casse devant une belle côte de boeuf. Mais là où le Cubain propose une boxe assez prévisible, jabs et cross sur un rythme constant, le gaucher Spence est capable de varier les distances, les tempos et les zones de frappe. Je l’imagine imposer son talent à l’intérieur après une première moitié de combat très disputée.
Des IMC en PLS
  • Il y a gros à parier qu’Isaac Cruz se remettra en selle de manière tonitruante contre Yurorkis Gamboa, et que ce dernier fera pipi tout rouge après leur combat. On espère que le chèque du Cubain en vaut la peine, en tout cas voir l’ancien champion du monde des plumes se faire démonter comme une armoire Ikea finira par ne plus divertir beaucoup de monde…
    • Ne clignez pas des yeux devant le duel Radzhab ButaevEimantas Stanionis pour le titre WBA « Aldi » des welters. Quelque chose me dit que le Russe nous prépare du brutal.
    • Voir s’affronter deux bons gars est toujours un moment doux-amer. L’invaincu Cody Crowley avait surpris son monde en infligeant au prospect Kudratillo Abdukakhorov dix rounds intenses dans sa lessiveuse canadienne. Face à lui, l’indestructible Josesito Lopez jouera sur sa science de vieux briscard et son mental de Viking sous Captagon.
    • Si tout ce qui précède ne suffisait pas, les Mexicains du nord et du sud du Rio Grande José Valenzuela et Francisco Vargas devraient nous offrir une cousinade riche en cojones et le puncheur du futur californien Brandun Lee cassera probablement une nouvelle bouche en route vers les sommets des super légers. Avouez qu’on est gâtés.
  • À propos de puncheur du futur, le petit bois commence à s’accumuler aux pieds du super welter de Drancy Milan Prat, victorieux le 8 avril dernier et surveillé de près par l’IBF en tant que détenteur du titre « Youth ». « Natsuko » est grand, tape dur et perd peu de temps sur le ring. Peut-être bien de la graine de challenger mondial…

4 commentaires sur “Punchlines du 16 avril 2022

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