Punchlines du 2 avril 2022

  • Le site /
    • Un article publié cette semaine, consacré au Voyant d’Étampes d’Abel Quentin, récompensé par le Prix de Flore 2021. Prix de Flore 2021, donc punk à sa façon en plus d’être très instructif sur les querelles déchirant une gauche contemporaine franchement cabossée. À lire avant, pendant et après le scrutin à venir.
    • Figurez-vous que les connexions de la semaine sur 130livres.com ont connu un léger frémissement. Est-ce à dire que les Punchlines draineraient un lectorat particulier ? Voilà qui est heureux, vu qu’écrire après le déjeuner du samedi n’est pas une sinécure. Et quoi qu’il en soit : merci aux cliqueurs !
Je vous ai compris
  • Les auteurs /
    • Cette année encore, je ne me suis pas rendu au festival Quais du Polar. Je ne suis donc pas retourné dans la ville de Lyon, que j’apprécie tant. Je n’ai pas pu assister à la remise du prix des lecteurs à Hervé Le Corre pour le très bon Traverser la nuit. Je n’ai pas vu David Peace présenter à la chapelle de la Trinité le Tokyo revisitée qui fait le bonheur de ses fans – dont je suis. Je n’ai pas revu Philippe Jaenada, à son aise sur une péniche. Je n’ai pas retrouvé quantité d’estimés copains et contacts unis sous la bannière de la littérature de bon ou mauvais genre. Je n’ai pas écumé les bars des quais de Saône avec eux pour parler bouquins, mais pas que, et boire des coups, et en reboire. Je n’ai pas fait cramer le dancefloor en l’éminente compagnie de gens de lettres avinés. Je suis parvenu jusqu’à présent à perpétuer cette tradition de non-présence au prix d’un effort de volonté conséquent, mais qui dit que je tiendrai une année de plus ?
De notre non-envoyé spécial
  • Ces derniers jours, le hasard a voulu que je reçoive en service presse deux livres de personnes de ma connaissance, voire de copines à moi, en tout cas d’autrices nous proposant des œuvres largement autobiographiques sur lesquelles il m’est forcément plus délicat que d’ordinaire d’avoir un œil neutre. Sauf à cultiver l’anonymat ou éviter obstinément la moindre occasion de rencontre en librairie arrosée de Côtes-de-Gascogne tiède, quiconque chronique des bouquins côtoie d’actuels ou futurs auteurs et s’expose à se voir proposer les leurs. Refuser est délicat, comme l’est d’ailleurs d’utiliser l’argument d’une surabondance de livres à lire. Ayant moi-même commis un premier manuscrit largement autocentré (NB : le second est vachement mieux) je ne saurais comprendre comment un – long – voyage autour de mon nombril pourrait ne pas passionner mes amis toute affaire cessante. Accepter s’avère plus périlleux encore. Certes le truchement d’un éditeur aura sans doute permis de concentrer le propos, on gagnera un temps précieux sur l’ordinaire des manuscrits, mais enfin le risque demeure de ne pas spécialement aimer ce que l’on aura lu. Avec un peu de bouteille, la chronique d’un texte s’écrit au fur et à mesure qu’on le parcourt, ce qui s’applique aussi bien aux compliments vides de sens ou aux mensonges éhontés qu’on débitera à l’auteur la prochaine fois qu’on trinquera avec lui au Côtes-de-Gascogne. « On te reconnaît tellement », « C’est une écriture très personnelle », « J’étais complètement dedans, surtout vers la fin », « J’ai vraiment bien aimé le passage avec le chien, ah c’était une loutre, écoute intérieurement j’ai TELLEMENT vu un chien », etc. Dieu merci, les discussions de pince-fesses littéraires sont solubles dans le Tariquet blanc. L’écrit, hélas, demeure, or il est bien entendu qu’on attendra de vous la preuve irréfutable postée sur internet que vous êtes a) parfois difficile à suivre dans vos préférences littéraires ou b) le dernier des faux-derches. Bref : si vous avez bien suivi, me voilà doublement exposé à foirer un entrechat compliqué, bien que 20 ans passés à pratiquer le McKinsey d’entrée de gamme m’aient laissé un solide bagage d’arracheur de dents. Ah, oui, reste la possibilité que ledits bouquins soient vraiment bons. Ceux qui suivent sauront.
  • Les puncheurs /
    • Le week-end dernier fut riche d’enseignements :
      • Se battre pied à pied contre Christian Mbilli est une entreprise risquée. Respect à Nadjib Mohammedi pour l’avoir tenté, même s’il se serait sans doute bien passé de finir du mauvais côté d’un sérieux candidat au titre de KO de l’année.
      • Josh Warrington a beau utiliser sa tête à la manière d’un bélier, sa victoire sur Kiko Martinez est méritée. La fracture de la mâchoire qu’il semble avoir récoltée prouve que l’Espacgnol aura chèrement vendu sa peau.
      • Tim Tszyu fait tout comme son papa – en un peu moins bien. Pour lui, la suite sera plus compliquée.
      • Oscar Valdez a bel et bien fini la carrière de Miguel Berchelt. Espérons que ce dernier en ait conscience.
    • Cette vidéo-là me tenait à coeur : avec l’ami Cap’tain Crochet, on s’est remémoré la carrière du premier champion du monde français dans deux catégories de poids en compagnie de celui qui contribua à nous le faire connaître, l’une des voix de la boxe tricolore, l’irremplaçable Christian Delcourt. Le parcours de Fabrice Tiozzo, c’est du courage, du talent, des succès et quelques incompréhensions, des pics et des creux, et une rare fin en apothéose. Les vieux : faites-vous plaisir. Les jeunes : apprenez !
  • Loin des spotlights de Vegas ou New York, le super-léger tricolore Mohamed Mimoune a vécu une nouvelle désillusion, cette fois sur un ring floridien, opposé à l’invaincu Panaméen de Brooklyn Cesar Francis. Âgé de 34 ans, Mimoune ne vient pas d’un grand pays de boxe, il ne dispose pas non plus d’un énorme punch et son style de gaucher embrouille ses adversaires. Autant dire qu’un boxeur de son profil est voué à lutter deux fois plus durement pour s’imposer au plus haut niveau. Durement contré sur un uppercut droit en fin de premier round, le Toulousain dut composer avec un knockdown subi précocement et une mâchoire fracturée. La décision unanime en faveur de Francis (mention à l’absurde 96-91 du dénommé Brian Garry) ne rend pas forcément justice aux efforts déployés par Mimoune, qui fit lui-même visiter le tapis à son adversaire au 4e round sur un crochet gauche au timing parfait. Derrière sa garde haute, il maintint la pression sur un Cesar plus actif et ouvert aux contres qui concéda un point de pénalité sur coup bas. En restant réaliste, on souhaitera à Mimoune de bien se remettre de sa blessure et que son manager/promoteur Roy Jones Jr lui obtienne un nouveau chèque décent face à un adversaire digne de ce nom. Pour la chance mondiale, l’affaire sera compliquée. Nul doute qu’un boxeur américain, anglais ou japonais du même talent compterait déjà une ceinture majeure dans son armoire à trophées…
  • Un cocorico néanmoins : le super-moyen Gustave Tamba a conquis le titre de l’UE vacant de sa catégorie en disposant en deux rounds de l’Italien Dragan Lepei. Si l’on ajoute Kevin Lele Sadjo, boxeur français de l’année 168 selon Boxenet.fr et champion EBU, nos 168 livres occupent le toit de l’Europe.

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