Le site /
- Avec une absence de honte digne des plus éminentes putaclics, 130 livres s’est penché cette semaine sur la saison 8 de Game of Thrones. Prévisible, le résultat fut le suivant : des clics. Joie.
Les auteurs /
- Un estimé homologue blogueur m’a fait remarquer hier qu’il lisait et chroniquait peu de livres édités au Seuil. Je dois constater que c’est aussi mon cas. Le docteur ès cruauté Régis Jauffret y fait exception. C’est certes dans la Collection Blanche de Gallimard que furent publiés ses emblématiques Microfictions. Son délectable Cannibales, correspondance foutraque et amorale entre une amante et sa belle-doche qui s’entendent sur l’assassinat et la dévoration de leur compagnon et fils, fut supplanté par la Chanson douce de Leïla Slimani, un tantinet plus sage malgré l’abomination de son propos, pour le Goncourt 2016. J’avoue lui avoir préféré Claustria, le récit étouffant de la longue séquestration et des viols répétés de sa propre fille par l’autrichien Josef Fritzl. L’effort sidérant que fournit Jauffret pour comprendre l’indicible ne rassurera personne. Tout lecteur établira sa propre hiérarchie du dérangeant entre l’étrange complicité de la femme battue de Fritzl, la cécité sélective du voisinage, l’éveil progressif de la conscience des enfants de l’inceste, reclus dans les 60 mètres carrés de l’abri anti-atomique, au seul contact de la télévison allumée toute la journée, ou la terrible certitude que certains épisodes de cette vie confinée furent des moments de joie partagée. Claustria exige de l’estomac. C’est aussi un sacré bon bouquin.
- Étonnant paradoxe que celui d’un livre que je mets très longtemps à finir, tout en le trouvant admirable. C’est rare. Vous en saurez plus cette semaine.
Les puncheurs /
- C’est sur le tard que fut annoncée la défense des titres WBA super et WBC diamant des super-moyens de l’anglais Callum Smith contre le vétéran français Hassan N’Dam, en sous-carte du Joshua – Ruiz du 1er juin prochain au Madison Square Garden. Promoteur de Smith et Joshua, Eddie Hearn souhaite faire de cette soirée une vitrine de ses champions pour le public américain. On ne s’étonnera guère que son choix se soit porté sur N’Dam pour donner la réplique à Smith. L’anglais l’a déjà pris pour sparring partner et connait bien ses défauts et qualités. N’Dam n’a jamais combattu en super-moyens, alors que Smith culmine à 1m91 et tient plutôt du lourd-léger naturel. Sauf miracle, le français – malgré une bonne dernière sortie face à Martin Murray – devrait s’incliner. Atteindre la fin des 12 rounds contre un tel bestiau, et malgré ses propres carences défensives, serait en soi une bonne performance. Espérons que le chèque soit à la hauteur.
- A propos de super-moyens, voici déjà 6 ans que que l’anglais Carl Froch et le danois Mikkel Kessler disputèrent la revanche de leur combat de 2010. Plus actif, le « Viking warrior » avait remporté la première manche aux points. Le match retour eut lieu à l’O2 Arena de Londres. Froch imposa son jab lors des premières reprises, avant que Kessler n’installe sa boxe. Le « Cobra » adopta à la mi-combat son attitude caractéristique, avançant sans répit sous la mitraille ennemie en misant sur un menton en titane, tout en lâchant des coups puissants en abondance. Il eut cette fois l’avantage au nombre de coups portés, comme sur les cartes des juges. Cette revanche entre deux vrais durs-à-cuire, limités techniquement mais impossibles à arrêter, est un vrai classique à déguster comme un Rocky. Un incontournable de Youtube.