V.I.P., Laurent Chalumeau

Que se déclenche soudainement une gigantesque tempête de caca impliquant entre autres un (très) haut personnage de l’État français, et deux armées entrent en collision : ceux qui cherchent la vérité, et ceux qui veulent l’ensevelir bien profond. Laurent Chalumeau, l’ancien complice d’Antoine De Caunes devenu romancier, s’est fait une habitude de débouler dans des parties de paintball en sulfatant à balles réelles. Et V.I.P. est un nouvel opus réjouissant en diable, où l’on retrouve sa plume rythmée comme un Stones des early 70s – mâtin, quelle ponctuation -, et où il alterne comme personne les personnages de petits et grands fauves et les champs lexicaux qui les caractérisent.

Paparrazzi blasés, cailleras basses du front, starlettes arrivistes, avocats marrons, barbouzes de Françafrique, nettoyeurs à tout faire, journalistes mégalos, voire flics et juges encore vaguement intègres, tous les rouages du fameux système qui tient ce pays sont disséqués avec une grande précision sous le prétexte d’une satire brillante. Si la France de 2017 a sans doute les élites qu’elle mérite, son droit inaltérable reste de les moquer avec talent. En dépit d’une fin un rien frustrante, V.I.P. fait le job avec un brio certain.

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