Punchlines du 23 avril 2023

Le site (A.F.) /

  • Après le spectaculaire pic de publications de la semaine passée (2 papiers, rappelons-le), nul ne s’étonnera de voir le site rendu à son niveau d’activité habituel.
Ici on anticipe sur les beaux jours.

Il est temps de rallumer la littérature (A.F.) /

  • Comme chaque printemps, les introvertis à tendance agoraphobe qui font l’essentiel des grands lecteurs se sont massés au Festival du Livre de Paris, tenu comme l’an passé dans l’enceinte futuriste du Grand Palais éphémère. Il y faisait heureusement un peu moins chaud. Si ce bout du Champ de Mars fait un cadre prestigieux, je peux témoigner que les amoureux des belles lettres ne laissent pas les goguenots en meilleur état que les habitués du Hellfest. Passons. L’Italie était à l’honneur ; dans l’espace avec vue sur la Tour Eiffel dévolu à sa littérature, des lycéens assis se pressaient contre la verrière. Comme la mousse sur les troncs d’arbres indique le nord, ils sont un indice fiable de la vigueur du signal 5G. Ce vendredi après-midi, un dialogue entre Francesca Manfredi et Giulia Caminito (autrice du recommandable L’eau du lac n’est jamais douce sorti l’an passé chez Gallmeister), toutes deux natives de 1988, creusait l’identité particulière de l’écriture milléniale. Grande prêtresse du Prix du Livre Inter, Patricia Martin animait les débats ; elle zappa la traductrice au moment des présentations et n’eut de cesse de la flagorner dans la foulée. Je me suis éclipsé en évitant la journaliste de la Rai interviewant les passants. Sorti de l’environnement transalpin, on pouvait constater que les scolaires étaient un tantinet moins présents que les vendredi après-midi ordinaires de salons du livre, d’où la moyenne d’âge respectable des festivaliers. En revanche les chapeaux de Spirou généreusement distribués par les éditions Dupuis conféraient aux juniors une certaine visibilité. Sur l’imposant stand des Armées, la jovialité des exposants en uniforme repassé de frais faisait plaisir à voir. Amélie Nothomb, tête nue et l’air contrarié, fendit la foule jusqu’à sa dédicace dans un quasi anonymat. C’était la première année où un stand était consacré à #BookTok, phénomène planétaire voué à ringardiser de #Bookstagram au Masque et la Plume. N’entrait pas qui voulait sur le stand en question et ce qui s’y déroulait n’était pas d’une clarté folle.
E pericoloso patriarchi.
  • J’ai passé assez de temps l’air perplexe devant le plan du Festival pour m’attirer les questions d’un antique visiteur cherchant son chemin, pour qui « c’était plus structuré avant ». J’aurais pu lui rétorquer qu’Hachette, au moins, était de retour depuis le départ de la Porte de Versailles. Le stand Grasset s’avérait certes modeste en comparaison de ceux des autres poids lourds ; on y annonçait Margaux Cassan, autrice de Vivre nu, sans que j’aie pu vérifier si sa dédicace était clothing optional. À propos de fringues, je pourrais moquer le combo « tout jean » chemise + pantalon de Thomas Porcher côté Fayard mais la vérité m’oblige à dire que c’est aussi ma tenue la plus fréquente (bon, lui fait bleu sur bleu). Elle oblige aussi à reconnaître que la plus imposante des files d’attente s’étirait devant le stand Hugo Publishing, mastodonte tricolore de la New Romance. Bah, du moment que les jeunes lisent, hein. L’un d’entre eux, roux comme pas possible, se targua auprès de sa prof de français « d’avoir été filmé », peut-être par la Rai. Il aura passé un bon après-midi. Moi aussi, en somme, enfin disons une heure trente, après avoir croisé l’actuelle détentrice du Goncourt Brigitte Giraud s’exclamant « Non mais c’est méga chou, non ? » sans bien savoir hélas de quoi il s’agissait. Cette année encore je n’aurai pas acheté de bouquins sur place : d’une part j’aime à clamer – debout sur ma barricade – que je soutiens les libraires indépendants, et plus prosaïquement l’attente aux caisses était des plus décourageantes. À la sortie, je repassai devant le courageux Eric Chartier, tout de jaune vêtu, faisant la retape de ses lectures publiques du Rouge et le noir au Théâtre Au Port du Salut (163 bis rue Saint Jacques, 75005) tous les mercredis à 19h.
C’est bien, il peut le jurer (vous l’avez ?).
  • Parmi les auteurs présents au Festival, Sophie Marceau présentait La Souterraine, son recueil d’histoires et poèmes publié chez Seghers. « Au fil des récits, des fables, des fragments de vie, des poésies, il s’agit toujours de dévoiler un mystère, un secret, la part souterraine… Les mots s’insinuent comme il faut pour toucher ce qu’il y a à toucher, et dire ce qu’il y a à en dire. »
  • Plus à l’est sur la ligne 8 du métro parisien, l’association L’autre Livre tenait son propre salon dans les locaux du Palais de la Femme, principalement dévolus aux activités d’hébergement de l’Armée du Salut. La symbolique est redoutable lorsqu’on connaît la précarité économique des plus petits acteurs du monde de l’édition (« Des moins petits aussi ! » préciseront les intéressés). Ce salon de passionnés est avant tout une école de l’humilité pour quiconque se pique de bien connaître le monde du livre, maisons indépendantes inclues : hormis Aux Forges de Vulcain, présente au Festival et à l’Autre salon, difficile de prétendre connaître la grosse centaine d’exposants largement bannis des tables ordinaires de nos librairies. C’est peu dire que leurs noms rivalisent d’originalité : on pouvait ainsi rencontrer Aux cailloux des chemins, Chèvre-feuille étoilée, Et le bruit des talons, L’amour des maux, L’ire des marges, L’oeil de la femme à barbe, L’oie de Cravan, Le grand tamanoir, Les carnets du dessert de lune, Sans crispation ou Les véliplanchistes. De la littérature de terroir, poétique ou engagée sous forme d’objets parfois un tantinet frustres, parfois très élaborés, souvent présentés sur des stands aux agencements originaux. Le tout sans droit d’entrée. De là à n’y trouver que des mérites en comparaison du vilain raout capitaliste du Champ de Mars, il n’y a qu’un pas – certes démagogique au possible donc à proscrire absolument : rares sont les amateurs revendiqués de football authentique qui boudent tout à fait la Ligue des Champions. Préférons donc y trouver une certaine complémentarité, comme semblent l’indiquer les dates identiques choisies pour les deux salons. Un mot pour finir sur mes nouveaux chouchous des éditions Coxigrue, sises à Besançon. Ils publient des romans, récits, polars, mémoires et nouvelles dont la nature est un acteur essentiel, et s’enorgueillissent d’avoir reçu des prix de lecteurs plutôt que de copinages (Prix des médiathèques de la Haute Savoureuse 2014, Prix médiathèque Jean Grosjean 2018, Prix Lions Club Centre Est 2014). Vedette de leur étal, Némorin des loutres narre la vie du dernier trappeur français. Et j’aime beaucoup les loutres.
Sous la verrière, les pages.
  • Très en pointe du débat sur la réforme des retraites et connu pour ses vignettes à propos de l’actualité rappelant le fort contenu social de ses romans, le lauréat du Prix Goncourt 2018 Nicolas Mathieu a publié cette semaine encore des mots forts conclus par : « On pense à cette phrase magnifique de Debord parlant de Paris : ‘Il y restait un peuple, qui avait dix fois barricadé ses rues et mis en fuite ses rois. C’était un peuple qui ne se payait pas d’images.' » Après quoi on imagine que Guy Debord, lui, n’aurait pas forcément choisi de poster ça sur Instagram.

Le cinéma est mort : la preuve, il bouge encore (G.M.) /

  • Vous savez où vous en serez à 92 ans ? Pour Clint Eastwood, la réponse est toute trouvée : sur un plateau de tournage, à charbonner comme s’il n’avait pas d’âge. Juré #12, puisque c’est le titre, comptera à son casting Nicolas Hoult et Toni Colette, le premier dans la peau du juré d’une affaire de meurtre qui se rend compte qu’il pourrait avoir causé la mort de la victime. Le poids de la fonction vs le fardeau de la conscience, c’est un grand classique du réalisateur qui revient planter sa tente dans l’enceinte du système judiciaire américain après Le cas Richard Jewell. On espère que le cinéaste signera un tour de force pour ce qui est annoncé comme son dernier film. Mais avec le Clint, on ne peut jamais être sûr de rien, et surtout pas d’une retraite repoussée aux calendes grecques depuis 30 ans. Et il aurait bien tort de céder aux fausses évidences. On parle quand même d’un homme qui ne s’est jamais infligé la pression de faire comme tout le monde, y compris quand ça lui coutait des points de prestige. Le temps qui passe et ne revient pas, c’est le grand sujet de son cinéma, la ligne claire entre le spectateur et le monde tel qu’il ne peut être perçu que par un niveau de conscience supérieur. Pas une échéance qui se joue à l’annuité près pour les simples mortels que nous sommes. Clint Eastwood n’avance pas avec les autres dans le cortège, il plane au-dessus. Le privilège des immortels.
  • Hollywood n’est pas (encore) mort. C’est le genre de réflexion qui vient à l’esprit lorsque des gens intelligents au service du travail bien fait réussissent à coordonner leurs agendas. Sur le papier, Donjons et dragons n’a pourtant pas grand-chose pour lui, cinématographiquement parlant s’entend. Mais le film accomplit ce que l’on n’attendait pas d’une licence déjà passée par le peloton d’exécution de la décence filmique par le passé. A savoir un film d’aventures qui ne confond pas l’humour et la parodie, le spectacle et la débauche numérique, l’imaginaire et le rayon jouet d’une grande surface. Réhabiliter la valeur cinéma de la culture « geek », c’était considéré comme l’apanage des auteurs qui parlent plus fort que leurs sujets pour se faire entendre. Donjons et dragons propose quelque chose de (presque) mieux : une proposition d’artisans qui ménage une place au spectateur à la table des rôlistes, et s’efforce de faire plaisir à tout le monde sans brosser personne dans le sens du poil. Bref, une œuvre de romantique, au sens premier du terme. Jusque dans ses personnages qui ne sacrifient jamais leur candeur sur l’autel du fun de connivence. Évidemment, c’est pas assez (ou trop) pour marcher en salles, en tout cas pas suffisamment pour se poser en contre-exemple à suivre.
  • Quand on parle de déboucher les canalisations de l’entertainment, on évite de coincer le plombier italien dedans. Pourtant rien à faire : Super Mario fait fuir la cuvette du fan-service depuis deux semaines, et tout le monde se bat pour s’asseoir sur le trône. Déjà 750 millions de soulevés, et c’est pas terminé. Va vraiment falloir être costaud pour convaincre les exécutifs que la pop culture n’est pas qu’un amas de crackheads qui s’injectent du fan-service en intraveineuse rétinienne pour 20 balles et un coca. Même Jack Black, qui fut un mec pourtant bien un jour, met la main à la pâte à fixer le iencli sur le trottoir des réseaux sociaux en racolant sur son interprétation vocale du big bad buy Bowser. Est-ce que c’est nouveau ? Non, l’annexion territoriale de la culture populaire par la culture de masse est une bataille qui cède le pouce de terrain gagné la veille depuis Shrek premier du nom. Est-ce que ce sont des lignes de rageux qui part du principe qu’il n’a pas besoin de voir le film pour se permettre de jeter ses spectateurs avec l’eau du bain ? Oui. Et prout.
« Wesh les ienclits ! »
  • Un petit mot pour le streaming qui, on a parfois tendance à l’oublier, donne aussi une seconde vie aux films qui ont mal vécu la première dans les salles obscures. Non pas que Father Stu soit injustement passé à côté d’un destin 4 carats. Mark Wahlberg (qui a injecté plusieurs millions de ses poches pour mener le projet à bien) y raconte l’histoire vraie d’un redneck de l’Amérique profonde qui passe par toutes les étapes de l’autodestruction avant de trouver Jésus par amour et de devenir prêtre par conviction mystique. Un vrai wannabe-oscars sur le papier, malheureusement un peu trop filmé avec le mode d’emploi du drame indie à récompenses sur les genoux. Mais il y a dans Father Stu un ingrédient qui le distingue immédiatement du panier à rescapés de Sundance : la sincérité. Catholique fervent dans la vraie vie, qui s’est lui aussi vautré dans le péché avant de trouver la lumière, Mark Wahlberg embrasse le rôle-titre avec l’absence de filtres du type qui n’a pas eu à chercher très loin pour trouver du lui-même dans le personnage. Father Stu, c’est un film de pêcheurs qui s’assument, pas de gens qui deviennent subitement quelqu’un d’autre après avoir été touché par la grâce. C’est toute la différence entre partager ses croyances avec le spectateur et lui imposer. Ici les cancres du dogme assument leurs zéros de conduite, et s’efforcent tant bien que mal de mettre du sens dans leur chaos. Bref un vrai film d’hommes qui font ce qu’ils peuvent avec leur bordel. Comme vous, comme moi, comme Father Stu, comme Mark Wahlberg et… Comme Mel Gibson, qui joue le père athée, indigne et alcoolique de Marky Mark. Leurs passes d’armes en mode « je t’aime, moi non plus, va niquer ta mère » constituent les passages les plus truculents d’un film qui ressemble à son personnage. Ça se cherche tout le temps et prends beaucoup de détours pour se trouver, ça essaie de choper le ton juste en le possédant par intermittences… Et c’est constamment attachant.
« Le port de la moustache est prohibé sur la voie publique »

Ce qui reste de la boxe anglaise (A.F.) /

  • Gervonta Davis dit beaucoup de bêtises, mais quand il parle de boxe le garçon ne se trompe pas souvent : de son adversaire d’hier soir Ryan Garcia, il avait affirmé qu’il n’était « qu’un crochet gauche, et rien d’autre ». Force est de reconnaître que « King Ry », en plus de se heurter à la remarquable puissance d’arrêt du blindé léger qu’est « Tank » Davis, s’est surtout vu confronté à ses propres limites pugilistiques. Comme lui rappelait son entraîneur Joe Gossen après un round d’observation plutôt bien négocié par le Californien, il s’agissait d’attendre que Davis avance sur lui pour le toucher de son arme favorite. Malheureusement pour l’enfant roi de Golden Boy Promotions, un tel plan de vol était au-delà du prévisible et se retourna contre lui dès la deuxième reprise. S’empressant de provoquer Davis, le forçant même à s’accrocher une paire de fois, Garcia abandonna toute précaution au moment d’envoyer son crochet gauche en complet déséquilibre ; Tank plongea sous le missile avant d’en expédier un de son cru, son uppercut du bras arrière de fausse garde qui en cloua plus d’un sur place, tel l’infortuné Leo Santa Cruz. Touché en plein menton, que King Ry tombe était inévitable ; qu’il se relève, bien moins certain. Il faut donc lui reconnaître une faculté de récupération très au-dessus de la moyenne – on s’étonnera au passage qu’aucun des trois juges n’ait accordé de 10-8 à Davis pour ce round spectaculaire. Même si Garcia paraissait toujours fringant, la messe était dite : Tank exploiterait désormais chaque opportunité de contre tout en évitant d’en offrir la moindre à son adversaire. On vit ainsi le natif de Baltimore très à l’aise dans sa lecture du gauche de Garcia, ses esquives du buste comme ses pivots et remises ; par moments son cross du gauche de boxeur de poche partant comme une flèche punir plus grand que lui rappela celui de Manny Pacquiao (d’ailleurs présent en bord de ring). De son côté, Garcia s’obstinait à rester dans l’axe sans guère varier ses approches ni tenter de s’ouvrir des angles en bougeant latéralement – avec sa tendance à offrir son menton aux quatre vents, son jeu de jambes de jeune faon est peut-être son pire défaut.
Le « nouveau visage de la boxe » enlaidit un peu celui de Ryan Garcia.
  • Jamais il ne visa l’épaule de Tank avec son fameux crochet ; la méthode a pourtant fait ses preuves quand un adversaire de petit format baisse systématiquement la tête pour esquiver. Tout juste utilisa-t-il plus franchement sa droite au 6e round, qu’il remporta, Davis se montrant toujours focalisé sur l’autre main. On pensa l’intérêt du combat relancé alors qu’il approchait de sa fin. Dans la reprise suivante, Garcia ouvrit sa garde comme un livre dans un échange de près, pas vraiment la chose à faire contre un remiseur aux bras courts et rapides. Il fut touché d’une gauche entre foie et côtes flottantes qui lui fit mettre un genou à terre trois secondes après l’impact. Qu’il ait décidé de garder la pose rappelle plus son mentor Oscar De La Hoya puni par Bernard Hopkins que l’Arturo Gatti brave et grimaçant se relevant contre Mikey Ward. Garcia était-il vraiment hors de combat ou bien cherchait-il la sortie ? Un peu des deux, me semble-t-il. Le môme a perdu contre meilleur que lui, et la clause de réhydratation aux effets très visibles sur son châssis n’explique pas tout. Qu’il monte à 140 livres ne le dispensera pas d’une vraie remise en question technique s’il veut survivre dans une catégorie guère moins compétitive que les légers (l’imaginer contre Regis Prograis, Subriel Matias ou Josh Taylor est proprement effrayant). Quant à Gervonta Davis, on attend désormais qu’il daigne affronter le gratin des 135 livres : il ne vient guère que de remporter un combat sans titre en jeu contre un Garcia encore à la peine voici un an face au poids plume Emmanuel Tagoe… Si le vainqueur d’hier soir est bien « le nouveau visage de la boxe », comme le déclament en boucle DAZN et Showtime, alors le noble art a désormais des diamants incrustés dans le dentier et un mode de vie souvent incompatible avec le code pénal. On peut douter qu’il soit le grand vainqueur de la soirée.
  • En sous-carte de Davis vs Garcia, le champion WBA David Morrell Jr. a conforté sa réputation d’anesthésiste en mettant moins d’une reprise à éparpiller le Brésilien Yamaguchi Falcao, certes convoqué à 5 jours de l’échéance et dont le principal mérite aura consisté à faire le poids. Notons que Falcao n’avait jamais été fini en 25 sorties chez les pros. Du haut d’à peine 8 combats, Morrell a déjà acquis une stature mondiale, la cause est entendue, mais l’acné dévorante qu’il a sur les joues et les traces qu’il en a sur le dos ne réjouiront pas spécialement les habitués du « backne » chez les boxeurs… en espérant que mes soupçons soient infondés. Je vois le mal partout.
  • Et puis mention au Gallois Joe Cordina, privé sur tapis vert de son titre IBF des super plumes et qui reconquit la breloque avec la manière contre le très coriace Tadjik Shavkat Rakhimov devant son public de Cardiff. Cordina boxe parfois sur courant alternatif mais sa précision de sniper et la sécheresse de ses frappes en font un client sérieux pour d’éventuels combats d’unification dans la catégorie – on pense à l’Américain O’Shaquie Foster, au Mexicain Emmanuel Navarrete ou au Dominicain Hector Garcia.

Le MMA va bien, merci pour lui (G.M.) /

  • Oui il n’y a pas que l’UFC dans la vie, mais l’auteur de ses lignes confesse sans rougir son statut de dilettante de l’actualité pugilistique. Au diable donc les pudeurs de gazelle et bonjour à la facilité avec le choc poids-lourds de ce week-end entre Curtis Blaydes et Sergei Pavlovich, respectueusement numéro 3 et numéro 4 de la caté. Lutteur d’exception capable de garder en respect des bébés de plus de 100 kilos sur le sol pendant trois rounds et plus sans éternuer ses poumons, Curtis Blaydes devait remporter la victoire pour se sécuriser un éventuel title-shot contre Jon Jones, l’actuel taulier du game. Et Curtis Blaydes a fait ce qu’il fait toujours devant les très gros frappeurs : oublier son grappling et s’acharner à échanger debout en dépit du bon sens. Et de fait, rester dans l’axe d’un boxeur en anglaise émérite comme Pavlovich n’était pas la meilleure idée du monde, surtout quand celui-ci est doté de la ceinture scapulaire d’Optimus Prime. Blaydes jouait du jab, Pavlovich répondait en combinaisons : à 3,08 min du premier round, l’affaire se règle comme elle devait se réglait.  Pourtant, la taille minuscule de la cage aurait dû favoriser le lutteur, qui aligne en tout et pour tout une seule tentative de takedown sur toute la durée du combat. Malgré toutes ses qualités, Blaydes ne sera probablement jamais champion de la caté, mais il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Pavlovich, lui n’a plus qu’à s’asseoir et attendre que le Jones vs Miocic se passe pour réclamer son dû au vainqueur. Du moins si celui-ci ne part pas en retraite après l’issue du combat.
X, A, X, A, X, A, X… KO
  • Séquence « Antoine passe une tête » : Je me rappelle avoir pratiqué un antique jeu UFC sur Xbox où il était possible de créer ses propres combattants. J’avais ainsi conçu une sorte de brute épaisse, poids lourd comme de juste, dont les caractéristiques se prêtaient particulièrement bien à une tactique aussi efficace que rudimentaire : avancer d’entrée sur l’adversaire et appuyer alternativement sur les boutons « coup de poing gauche » et « coup de poing droit » jusqu’au KO rapide et dévastateur. Ce brave garçon, dont le nom consistait très probablement en un jeu de mots sanguinaire, m’a valu des heures d’amusement primitif. Vous comprendrez ainsi ma stupéfaction ravie lorsque je constatai hier soir que mon personnage s’était incarné : il s’appelle Sergei Vladimirovich Pavlovich et combattait en tête d’affiche de l’UFC Fight Night à Las Vegas. Curtis Blaydes, à qui il était opposé, l’a touché à plusieurs reprises de ses gros coups de patte brevetés lors des trois premières minutes de combat sans que le Russe en semble particulièrement affecté. Las, Blaydes tarda à emmener Pavlovich sur son vrai terrain, c’est-à-dire au sol, et finit par succomber sous la grêle de pralines des deux mains distribuées sans faire preuve d’aucune considération défensive. Gageons qu’avec de telles intentions le destin de Pavlovich consistera à revivre tôt ou tard la mésaventure subie face à Alistair Overeem en 2018 : être emmené au sol pour un tabassage en règle. Mais le possible futur adversaire de Cyril Gane restera d’ici-là aussi dangereux que divertissant. Comme quand je jouais avec lui sur Xbox.

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