Punchlines du 29 janvier 2023

Le site /

  • Aucun billet publié cette semaine, mais deux sont en préparation et non, ce n’est pas de la cavalerie d’entrée de gamme : ils devraient bien paraître avant la prochaine édition. Il s’agira, fait rarissime, de papiers sur deux nouveautés en librairie. J’ai laissé un indice clair sur la première dans les Punchlines de janvier ; le second article concernera le polar d’un auteur déjà abordé sur 130livres.com.
  • Pas de billet, certes, mais une anecdote et l’occasion d’apitoyer mon prochain à peu de frais : alors que le journal m’avait commandé un texte exceptionnellement long, deux pages patiemment entamées en début de semaine dernière, j’ai vécu ce qui est devenu un pur anachronisme à l’ère des clouds et des sauvegardes automatiques : un plantage de portable sanctionné de la perte intégrale d’une journée de boulot. Gasp. Invoquer pareille excuse pour négocier un délai supplémentaire serait revenu à prétendre que le chien avait mangé mes devoirs. Spoiler : j’ai – lentement et en pestant beaucoup – rattrapé le coup dans les temps. Reste qu’on peut toujours voir se vaporiser son fichier Word en 2023. Simple affaire de talent.
L’enfer du devoir

Les auteurs /

  • Un fameux aréopage d’auteurs publiés était présent vendredi soir à la galerie Miranda, spot éminemment arty d’un quartier à la furieuse branchitude – dire que quand je bossais à côté la rue du château d’eau consistait en une enfilade de grossistes en fripes d’aspect pré-froissé. Outre le pape de la microfiction Régis Jauffret, étaient venus rompre gaiement leur dry january tout en célébrant la sortie de Défaire l’amour, dernier opus de Clarisse Gorokhoff, les sympathiques et avenants Agathe Ruga, Julie Estève, Thael Boost et Frédéric Perrot (pour ceux que j’ai reconnus ou rencontrés, s’entend). On a papoté de leurs prochains textes, projets écrits ou éthérés, signés ou pas, parfois en instance de sortie. Ainsi est la France : on y parle d’autres adresses à peine attablés dans un resto à la mode et d’autres bouquins en pleine soirée de lancement. Quid de Défaire l’amour, justement ? Et bien voilà, j’en ai oublié mon exemplaire et assez piteusement évité l’autrice le temps de siroter deux verres de (bon) champagne. Pour tout dire, je n’ai pas tout à fait adoré ce témoignage-là, retour sur une première histoire d’amour aussi torride que tumultueuse vécue à Istanbul et dont la pétillance ne m’aura pas captivé sur la durée, en dépit de très belles pages consacrées à sa mère. Ces choses-là arrivent. Je laisse les curieux consulter le billet posté vendredi par l’ami Nicolas Houguet pour lire un avis (bien plus) enthousiaste sur la question.
Lisez-donc le billet de Nicolas
  • La saison de la chasse aux auteurs célébrés à Angoulême se poursuit : c’est au tour de Riad Sattouf d’être vilipendé par force procureurs en ligne pour avoir évoqué des fantasmes interdits en relatant deux semaines passées en immersion dans une classe de 3eme. Histoire de gagner du temps, on pourra utiliser Zip pour un démarrage efficace de l’autodafé à venir, ou bien on renverra au Larousse quiconque souhaite une clarification sur les distinctions entre « fait » et « fantasme« , voire entre « œuvre » et « prosélytisme » ou « récit » et « promotion« .
  • En parlant d’Angoulême, je pourrais revenir sur le palmarès détaillé du festival mais j’avoue y connaître absolument quedchi. Je rappellerai toutefois que le livre de l’année 2022 pour Lire Magazine Littéraire fut un roman graphique, La dernière reine de Jean-Marc Rochette.
  • En 2023, une soixantaine de mots réputés haineux disparaîtront de la version française de l’Officiel du Scrabble, édité chez Hachette, dont « enculeur ». Notons que dans le même temps « enculé » restera autorisé. Je ne sais pas bien quoi faire de cette information.
  • On sait que Hunter S. Thompson tapa à la machine l’intégralité de ses livres préférés de Fitzgerald ou Hemingway pour s’imprégner de leur talent – sans succès puisqu’il demeura jusqu’au bout un essayiste plutôt qu’un romancier. L’Italien Michele Santalia, lui, s’est fait connaître pour avoir recopié à l’envers sur plus de trois décennies, selon la méthode miroir de Léonard de Vinci, 81 ouvrages représentant un total de 4,6 millions de mots et 1236 kg. Comptable à la ville, il affirme « écrire à l’envers pour défier un monde qui va à l’envers de lui-même ». On laissera le lecteur décider dans quelle mesure tout ça est admirable ou carrément flippant.

Les puncheurs /

  • Qu’ils sont cruels, ces combats où le challenger donne son meilleur et reste un petit cran en dessous du champion et large favori, fût-il dans un mauvais soir. Ainsi peut se résumer le duel furieux qu’Anthony Yarde livra au détenteur des titres IBF, WBC et WBO des mi-lourds Artur Beterbiev hier soir à la Wembley Arena de Londres. Yarde surprit les observateurs par la qualité de ses déplacements et le bon timing de ses coups puissants ; face à lui, le Russe fit franchement ses 38 ans, plus mécanique que méthodique et désespérément poreux en défense. Fait rarissime, Beterbiev parut éprouvé sur plusieurs droites de l’Anglais, en avance sur deux des trois cartes à l’appel du 8e round. Las, la fatigue, grande ennemie du musculeux combattant d’Ilford, avait fait son œuvre, bien aidée par plusieurs fins de reprises qu’il passa piégé dans un coin et proprement matraqué à la tête et au corps. Yarde baissa pavillon sur une dernière droite alors qu’il tournait la tête avant l’impact : s’il fut effectivement atteint derrière le crâne, il faut admettre que le malheureux n’en voulait plus. On saluera la sagesse de son coin, qui décida de ne pas prolonger inutilement l’affaire. Artur Beterbiev garde une frappe lourde et l’endurance d’un bon vieux Massey Ferguson, reste que sa performance en demi-teinte – certes une 19e victoire par KO en autant de combats – aura sans doute donné des idées à Dmitry Bivol, un champion WBA actuellement au pic de sa forme. Ce combat-là est probablement le meilleur à monter en 2023 – parmi les combats « faisables », s’entend…
En direct de la Maison de la Poésie
  • Dans la rubrique « le boxing business creuse encore », la signature apparemment imminente du champion WBO des welters Terence Crawford chez Golden Boy Promotions. Rappelons que le boxeur d’Omaha n’avait pas resigné chez Top Rank afin de soi-disant faciliter un accord avec PBC pour un superfight d’unification contre Errol Spence Jr. Là où le bât blesse, c’est que les fans connaissent la frilosité d’Oscar de la Hoya dans la gestion de ses stars depuis le départ de son écurie de Canelo Alvarez. Autant dire qu’il ne ne pressera pas pour prendre des risques, envisageant déjà des oppositions contre ses poulains Blair Cobb et Alexis Rocha (qui infligea cette nuit un méchant KO au courageux George Ashie). Et « Bud » Crawford a déjà 35 ans… Le navrant feuilleton continue.
  • Golden Boy toujours : la rumeur opposerait Gilberto « Zurdo » Ramirez, récemment défait aux points par Dmitry Bivol, à l’éternel mais cabossé Gabriel Rosado. Je vais tenter de le dire sobrement : nous sommes très près du moment où revoir Rosado se faire casser la gueule n’aura plus la moindre espèce d’intérêt.
  • Leigh Wood avait choqué la planète boxe en triomphant de l’invaincu Michael Conlan en mars dernier à Nottingham, après un solide concurrent au titre de combat de l’année. Il remettra en jeu son titre WBA des plumes le 18 février prochain à Nottingham contre une vieille connaissance du public anglais très doué pour lui gâcher la fête, le cogneur mexicain Mauricio Lara, dont la victoire surprise sur Josh Warrington est restée dans les mémoires. On dira sans offenser les intéressés que Wood et Lara compensent tous deux de franches lacunes techniques par un supplément d’âme – et un punch assez effrayant dans le cas du Mexicain. Ce combat-là sent le houblon, la testostérone et la poudre à canon.

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