Les coups de coeur de la Page 189 : Rentrée 2020

Sise au même numéro de la rue du faubourg Saint-Antoine (75011), la Page 189 est une librairie offrant plusieurs caractéristiques remarquables : elle occupe le rez-de-chaussée d’un antique petit immeuble du faubourg auquel elle doit ses poutres apparentes et son sacré cachet, on n’y accepte pas les chiens, la faute au chartreux languide qui s’étend sur les présentoirs avec volupté, elle propose encore aujourd’hui un répertoire client à l’ancienne constitué de centaines de fiches bristol quadrillées, et c’est ma librairie de quartier, où j’ai découvert plus d’une pépite.

Voici donc les conseils de lecture avisés de son équipe pour cette rentrée littéraire. Même si rien ne vaut une visite, forcément.


Apeirogon, Colum McCann, Belfond

  • 4eme de couverture :

Rami Elhanan est israélien, fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n’a connu que la dépossession, la prison et les humiliations.
Tous deux ont perdu une fille. Abir avait dix ans, Smadar, treize ans.
Passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l’envie de sauver des vies.
Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.

Afin de restituer cette tragédie immense, de rendre hommage à l’histoire vraie de cette amitié, Colum McCann nous offre une œuvre totale à la forme inédite ; une exploration tout à la fois historique, politique, philosophique, religieuse, musicale, cinématographique et géographique d’un conflit infini. Porté par la grâce d’une écriture, flirtant avec la poésie et la non-fiction, un roman protéiforme qui nous engage à comprendre, à échanger et, peut-être, à entrevoir un nouvel avenir.

  • L’avis de la Page 189 :

Un livre monumental.

Colum McCann réussit un tour de force : nous parler du conflit israélo-palestinien en 1001 fragments mêlant faits, poésie, géographie, écologie, OISEAUX à travers deux personnages, à l’origine de la création des « Combattants de la paix ». Un très grand livre.


Ce qu’ici-bas nous sommes, Jean-Marie Blas de Roblès, Zulma

  • 4eme de couverture :

Qui peut jurer de ne pas inventer, au moins en partie, ses souvenirs ? Certainement pas Augustin Harbour. Quarante ans plus tôt, errant dans le désert du Sud libyen, il est tombé sur une mystérieuse oasis : Zindān. On y arrive de n’importe où, de n’importe quand, et aucun des autres voyageurs échoués là ne sait comment en repartir. C’est que Dieu lui-même apparemment y vit, en compagnie de son envoûtante vestale, Maruschka Matlich.

Réfugié dans une clinique de luxe, sur les rives du lac Calafquén au Chili, carnets, croquis et annotations à l’appui, Augustin dresse l’inventaire de cette extravagante épopée, des habitants et de leurs mœurs étranges – tabous alimentaires, pratiques sexuelles, objets sacrés et autres signes parleurs –, qui prend vite des allures de fantasmagorie. Présent et imaginaire se mêlent, comme pour une dangereuse immersion au cœur des ténèbres. Un roman phénoménal où l’on retrouve toute la fantaisie, l’humour, la virtuosité et l’érudition de l’auteur de Là où les tigres sont chez eux. Et un fameux coup de crayon !

  • L’avis de la Page 189 :

Auguste expose dans ses carnets l’expérience incroyable qu’il vécut il y a 40 ans dans le désert libyen. La découverte d’un oasis étrange d’où la population semble venir de partout dans le monde et de partout dans le temps !!!

En bon anthropologue, il va en éplucher le moindre détail sous tous ses aspects : social, religieux, cuturel, linguistique, vestimentaire, etc.

Jean-Marie Blas de Roblès fait une tentative d’épuisement d’un lieu foutraque. Il mêle l’érudition dingue et les inventions fantasques. On navigue entre la folie pure et la fascination.

UN BIJOU DE CRÉATIVITÉ HORS NORME !!!!


Arène, Négar Djavadi, Liana Lévi

  • 4eme de couverture :

Benjamin Grossman veut croire qu’il a réussi, qu’il appartient au monde de ceux auxquels rien ne peut arriver, lui qui compte parmi les dirigeants de BeCurrent, une de ces fameuses plateformes américaines qui diffusent des séries à des millions d’abonnés. L’imprévu fait pourtant irruption un soir, banalement : son téléphone disparaît dans un bar-tabac de Belleville, au moment où un gamin en survêt le bouscule. Une poursuite s’engage jusqu’au bord du canal Saint-Martin, suivie d’une altercation inutile. Tout pourrait s’arrêter là, mais, le lendemain, une vidéo prise à la dérobée par une lycéenne fait le tour des réseaux sociaux. Sur le quai, les images du corps sans vie de l’adolescent, bousculé par une policière en intervention, sont l’élément déclencheur d’une spirale de violences. Personne n’en sortira indemne, ni Benjamin Grossmann, en prise avec une incertitude grandissante, ni la jeune flic à la discipline exemplaire, ni la voleuse d’images solitaire, ni les jeunes des cités voisines, ni les flics, ni les mères de famille, ni les travailleurs au noir chinois, ni le prédicateur médiatique, ni même la candidate en campagne pour la mairie. Tous captifs de l’arène : Paris, quartiers Est.

  • L’avis de la Page 189 :

Aujourd’hui à Paris, un jeune de cité meurt…

Une policière fait une malencontreuse erreur. Elle est filmée et fait très rapidement le tour des réseaux sociaux. L’atmosphère s’embrase…

Loin d’être manichéenne, l’autrice se place de chaque côté de la balance. Elle démontre comment une succession d’évènements anodins peuvent avoir des conséquences fatales.

Un roman social très ancré dans son époque.

FASCINANT !


Cette brume insensée, Enrique Vila-Matas, Actes Sud

  • 4eme de couverture :

Plagiat, hommages, subterfuge et autobiographie se mêlent pour démontrer que tout est fiction et que seul le roman permet une certaine mise à distance, une “dédramatisation” de la vie. Telle est la ligne de conduite d’un écrivain qui écrit comme il respire.

  • L’avis de la Page 189 :

Comment traduire un livre quand la première phrase est systématiquement une agoisse folle de possibilités pour notre héros ?

Entre manipulation, autobiographie, plagiat, Villa-Matas s’en donne à coeur joie.


Et aussi…

Broadway, Fabrice Caro, Gallimard

Notre anti-héros reçoit par erreur un courrier pour un examen coloscopique, aors qu’il n’est pas si vieux que ça tout de même ! (Non mais oh !) Ça va un peu le chambouler… juste un peu…

FABCARO EST TOUJOURS AUSSI DÉSOPILANT !

Kanaky, Joseph Andreas, Babelio

Après le magnifique De nos frères blessés, Joseph Andreas récidive et nous raconte la prise d’otages de la grotte d’Ouvéa. Ce livre est nécessaire.

Gros coup de coeur.

Flipette et Vénère, Lucrèce Andreae, Delcourt / Encrages

Flipette et Vénère sont deux soeurs que tout oppose, pourtant, lorsque l’une se retrouve immobilisée, l’autre saisit cette occasion pour peut-être se rapprocher. L’affrontement de deux mondes que tout oppose, jusqu’à l’explosion…

Touchant et intelligent, les deux personnalités et leur entourage vous feront regarder le monde avec des yeux nouveaux.

À découvrir…

Fille, Camille Laurens, Gallimard

Avec beaucoup d’humour, Camille Laurens nous raconte ce qu’être une file signifie. C’est souvent drôle et implacable.

Le grand vertige, Pierre Ducrozet, Actes Sud

De l’Amazonie à la jungle birmane, du coeur de l’Afrique à la commission européenne, Pierre Ducrozet nous invite à une réflexion écologiste profonde et essentielle, maquillée en roman d’aventures.

L’imersion est totale, le récit instructif. C’est le genre de roman qui donne envie de reconstruire le monde, URGEMMENT.

On ne touche pas, Ketty Rouf, Albin Michel

Quand Joséphine, prof de philosophie désabusée, découvre le strip-tease et les paillettes, ça donne ON NE TOUCHE PAS !

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