Punchlines du 27/07/19

Le site

  • 130 livres s’est bruyamment ri de la semaine de canicule en ajoutant deux papiers à ses archives : la seconde partie d’une anthologie personnelle du heavy metal – consacrée aux Américains – et la chronique de Pike, roman noir de Benjamin Whitmer qui sonne comme un bon crochet à la tempe.
  • Vous aurez remarqué que les Punchlines paraissent sans interruption depuis février dernier. Ce ne sont pas les articles les plus consultés de 130 livres, mais un rendez-vous auquel j’ai moi-même fini par m’attacher. Un peu comme la version orale des chroniques, dont une seule auditrice s’est manifestée à ce jour. Question toute bête à ceux qui liront ces mots : êtes-vous tombés dessus par hasard, ou les consultez-vous régulièrement ? Et dans ce dernier cas, avez-vous des suggestions ?

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Les auteurs

  • Avec The Wire, nous fûmes des millions à découvrir, fascinés, l’attrait que peut avoit une série policière où les flics ne tirent jamais un coup de feu. Parmi les romanciers majuscules ayant oeuvré sur le scénario, outre Denis Lehane et George Pelecanos, on compte le newyorkais Richard Price, dont l’ambiance des bouquins est très proche de celle de la série. J’ai d’abord lu ses épais polars  Ville noire, ville blanche et Le samaritain, où l’enquête policière servait d’angle et de prétexte à une étude sociologique minutieuse des tensions raciales dans l’Amérique des cités. Dans le premier, une blanche prétendait avoir été agressée par un noir, probable ravisseur de son petit garçon. Dans le second, un scénariste juif à succès donnant des cours d’écriture dans le quartier de son enfance se faisait tabasser chez lui, sans vouloir livrer le nom de son agresseur à la police. The whites est un roman policier de facture plus classique, dans lequel un enquêteur de nuit du NYPD s’interroge sur une série de meutres de whites, ou probables criminels blanchis par la grâce des failles du système judiciaire américain. Principaux suspects, les flics initialement en charge d’enquêter sur les forfaits de chacun de ces whites disposent tous d’un alibi en béton armé au moment de leur exécution. Si l’intrigue elle-même est une franche réussite, Richard Price agrémente son récit de pastilles et tranches de vie des habitants des différents quartiers newyorkais parcourus par les protagonistes. Croquées en quelques paragraphes, leur réalisme et leur saveur en font le principal attrait de The whites. Peu d’auteurs savent prendre le pouls d’une ville aussi justement que Richard Price.

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  • Très vite sur 130 livres, les conseils de lecture d’une très bonne librairie : la mienne. Restez donc connectés.
  • Le feuilleton sur le roman mystère à 250000 exemplaires de la rentrée continue. On évoque désormais un inédit d’auteur disparu, mais je préfère la rumeur Laeticia Halliday.

Les puncheurs

  • Il y a peu d’illusions à se faire sur l’issue du championnat du monde du Français Guillaume Frenois, cette nuit à Arligton, Texas : elle laissera sans doute un sale goût dans la bouche. Parce que le super-plume de Saint Quentin est un type estimable, à la mentalité de col bleu et à la boxe d’école, habitué à se déplacer dans l’antre de ses rivaux pour toucher des cachets décents – ce fut le cas pour son unique défaite face à l’Italien Devis Boschiero, très protégé chez lui. Et parce qu’à 35 ans, il disputera la combat de sa vie, pour la ceinture IBF de sa catégorie. Mais aussi parce que son adversaire est une tête à claques de dimension internationale, le philadelphien Tevin Farmer, dont la personnalité évoque celle de son compatriote Adrien Broner. Aucun des deux hommes n’est un puncheur, et le combat devrait sauf accident aller au terme des 12 rounds prévus. Plus rapide et athlétique, et bénéficiant de l’avantage du terrain, Farmer devrait donc s’imposer aux points. On pourrait rêver un peu et espérer que les clowneries habituelles de Farmer sur le ring le fassent sortir de son combat, tandis que le jab de Frenois fonctionnerait à plein régime, lui permettant de contrôler la distance du haut de son avantage de taille et d’allonge. Je préfère miser sur une défaite honorable, forcément rageante. Notons que la tête d’affiche sera un alléchant duel d’invaincus pour l’unification des titres WBO et WBC des super-légers amériains José Carlos Ramirez et Maurice Hooker.

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  • Terrible loi des séries : deux boxeurs sont décédés cette semaine suite à un combat perdu, le Russe Maxim Dadashev et l’Argentin Hugo Alfredo Santillan. Si la passivité de l’arbitre et des hommes de coin du second furent criminelles, notons la lucidité de l’entraîneur de Dadashev, le pensionnaire du Hall of fame James « Buddy » McGirt, qui jeta l’éponge alors que son boxeur se montrait trop courageux pour son bien. Largement sécurisé depuis ses débuts, la boxe reste un sport dangereux, dont les professionnels méritent le respect. Même Tevin Farmer.
  • Dernier sketch chez les poids lourds : le contrôle positif à une substance interdite de l’Anglais Dillian Whyte, daté d’avant sa victoire du week-end dernier contre le colombien Oscar Rivas. La WBC, la fédération anglaise et les promoteurs étaient donc au courant, et ont laissé le combat se dérouler… Imaginez une seconde que Rivas ait subi une blessure grave. On croit rêver. Pour Whyte, c’est la seconde infraction en carrière, et la promesse d’une belle suspension. L’homme qui refusa récemment d’affronter un Anthony Joshua prenable pour faire monter les enchères (… et le voir perdre contre l’improbable Andy Ruiz Jr.) gère sa carrière d’une manière qu’on dira « approximative ». Ces mecs-là méritent le respect, mais pas toujours un Prix Nobel…

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