Punchlines du 06/07/2019

Le site :

  • Cette semaine a vu la publication sur 130 livres des deuxième et troisième volets du compte-rendu du Hellfest 2019, en passe de devenir une tradition sur 130 livres. Étrange, certes, pour un site consacré avant tout à l’actualité tennistique.
  • J’annonce d’ailleurs en exclusivité mondiale la vraie possibilité que l’épopée métalleuse soit publiée dans un magazine spécialisé. Joie.

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Les auteurs :

  • Premier roman du journaliste sportif danois Michael Enggaard consacré à un pugiliste, Le blues du boxeur disposait, sur le papier, de pas mal d’arguments pour m’accrocher. Et cette première rencontre avec Gaïa éditions, maison fondée dans l’intention de démontrer que la littérature scandinave n’est pas seulement « déprimante », a tout de la franche réussite. Le boxeur en question s’appelle Frank, ancien champion du Danemark des poids moyens, qui vient de passer la mi-trentaine. Depuis qu’il a raccroché les gants, suite à un dernier championnat gagné mais éprouvant, Frank travaille à son compte comme carrossier dans Vesterbro, un quartier devenu branché de Copenhague. Son père et ex-entraîneur Gerhard est victime d’un méchant accident du travail chez Ikea, et Frank découvre qu’il se livrait à un traffic de cigarettes… et que lui-même a hérité de sa dette conséquente auprès de mystérieux truands. Alors qu’il réfléchit à la meilleure façon de régler la question, qui sollicitera peut-être  ses talents d’origine, il fait la connaissance d’Ellen, infirmière à domicile qui gagne peu à peu la confiance de l’irascible Gerhard. Elle a le même âge que Frank, et un passé aussi difficile à solder que le sien ; humaniste militante, elle aime soigner les corps et les âmes, tout en poursuivant le rêve d’une carrière d’actrice de théâtre. Le blues du boxeur n’est pas un énième roman dédié aux splendeurs et misères du noble art, mais une chronique intimiste consacrée à la meilleure manière d’y échapper. Il évoque plus que tout l’entrée dans le milieu de vie, l’âge de la connaissance de soi, du constat que le monde, lui aussi, a changé, des parents qui lâchent doucement la rampe, de la maturité qui grignote l’inconséquence, et des dossiers épineux qu’il faut enfin traiter. L’humour – dont les allusions savoureuses à l’inexorable gentrification de Vesterboro – et la bienveilance de l’auteur pour ses personnages y sont omniprésents. Un feel good book aimable et acueillant, sans ambition démesurée, mais toujours intelligent et très solide dans sa construction, goûteux et rafraîchissant comme un Stimorol. Je ne peux résister à l’envie de partager ici sa première page :

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  • Oui, promis, ce site reparlera de livres ailleurs que dans ses punchlines. Le prochain chroniqué, aux antipodes du Blues du boxeur, a tout du feel bad book largement reconnu comme un chef d’oeuvre de la littérature du siècle dernier.

Les puncheurs :

  • Notre champion WBC des poids coqs Nordine Oubaali a repris ses bonnes habitudes de finisseur en s’imposant de façon convaincante par abandon à l’appel de la 7eme reprise, cet après-midi au Kazakhstan. Son adversaire, le philipin Arthur Villanueva, a confirmé ses limites contre les cadors de la catégorie, dont Oubaali fait clairement partie. Supérieur dans tous les domaines, le champion gaucher a imposé l’épreuve de force à son adversaire, et su réduire la distance derrière un jab rapide pour placer ses séries de près. C’est néanmoins quand il contra Villanueva qu’il se montra le plus convaincant, affichant vitesse et coup d’oeil de haut niveau, comme sur le knockdown inscrit au 6eme round. La soirée kazakhe aura aussi été marquée par le défi de Billy Joe Saunders à Gennady Golovkin sur ses terres. Pour que Saunders se soit trouvé les gonades qui vont bien, il faut vraiment que GGG semble émoussé. Revenons à notre Français : Oubaali a la légitimité requise pour envisager un combat d’unification, mais devra patienter : la plupart ses principaux rivaux en coqs sont actuellement engagés dans le tournoi des Word Boxing Super Series. Un tournoi dont l’épouvantail japonais Naoya Inoue a de bonnes chances de sortir vainqueur aux dépens de Nonito Donaire et Zolani Tete, ce qui constituerait un défi assez monumental pour le français. À court terme, l’option la plus vraisemblable serait le redoutable mexicain Luis Nery, classé challenger n°1 par la WBC et en lice contre une victime d’Inoue le 20 juillet prochain.

Nordine-Oubaali-vs.-Artur-Villanueva

  • Le camp du champion mi-lourd Sergey Kovalev a rejeté l’offre de Golden Boy Promotions pour affronter la superstar Canelo Alvarez, en quête d’une ceinture dans une quatrième catégorie. On peut imaginer que le feuilleton n’en reste pas là : sur la planète boxe de 2019, Alvarez jouit d’un pouvoir de négociation comparable à celui du retraité Floyd Mayweather Jr… la bonne nouvelle étant qu’il vise des combats intéressants.
  • À propos de « Money » Mayweather, prenez donc quelque minutes pour regarder ces extraits du combat ayant opposé son père Floyd Mayweather Sr à un jeune ‘Sugar’ Ray Leonard. Dix rounds d’une grande brutalité, susceptibles de faire évoluer le regard porté sur Leonard, souvent considéré comme le ‘bon’ opposé aux méchants et truands Roberto Duran, Thomas Hearns et Marvin Hagler. Si Floyd Sr. argua du fait qu’il était déjà diminué par ses addictions de l’époque pour expliquer sa défaite, il n’échappera à aucun spectateur que Sugar Ray était un authentique tueur sur le ring. Gageons qu’un arbitre de 2019 aurait arrêté la punition un poil plus tôt. Que ça fait mal.

 

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