Punchlines du 5 janvier 2025

Le site (Antoine) /

  • Ainsi s’acheva 2024, année riche de Punchlines sur 130livres.com à défaut d’avoir proposé beaucoup d’autres papiers. Les articles les plus lus de l’an passé sont en effet issus des archives : l’inévitable présentation des 30 albums pour aimer le metal – qui approche les 10000 vues, record du site – et la chronique de mon premier SAS d’adolescent intitulé La Madone de Stockholm. Il faut dire que lorsqu’on se décarcasse à pondre un texte dont la version audio dépasse la demi-heure, le résultat dépasse à peine les 150 clics (Seinfeld ou 180 nuances de rien). Non, rien.
  • Parmi les publications de 2024, le compte-rendu du Hellfest 2023 tient son rang (enfin surtout la première partie, dépassant les 400 vues). Oui, ça me rappelle que celui de 2024 reste à écrire. La bonne nouvelle est que j’ai retrouvé mon calepin.
Toujours sur son 31, la rédaction n’ignore rien de l’ampleur des défis à venir.
  • Reste à vous souhaiter à tous une excellente année 2025, tout en formulant un voeu : que les retours, quels qu’ils soient, pouces levés, critiques, réactions, compléments, etc. soient un chouïa plus nombreux. C’est promis, on répondra.

Il est temps de rallumer la littérature (Antoine) /

  • Ceux qui suivent, savent : les Prix 130livres.com 2024 ont été très officiellement attribués cette semaine à 10 livres pas toujours publiés l’an passés mais éminemment dignes d’intérêt. Dire que j’ai commencé celui qui est peut-être le meilleur d’entre eux en septembre dernier et qu’il n’est toujours pas fini… honte sur moi.
  • On moque volontiers la profusion de romans parus à chaque rentrée littéraire tout en saluant les (timides) efforts récents de rationalisation du tsunami de septembre. Livres Hebdo nous rappelle que tout ça est affaire de vases communicants : janvier 2025 verra la sortie de 507 fictions françaises ou étrangères, soit une augmentation de 5,2% par rapport à l’an dernier. Janvier en parution, Pâques au pilon ?
  • Et le livre le plus vendu en France en 2024 est… La Sage-femme d’Auschwitz d’Anna Stuart (J’ai lu). Comme le révèle le site ActuaLitté, avec presque 500.000 exemplaires vendus il domine un top 10 où l’on retrouve entre autres Joël Dicker (Un animal sauvage, Rosie & Wolf), Guillaume Musso par deux fois (Angélique au Livre de poche et Quelqu’un d’autre, Calmann-Lévy), le Prix Goncourt Kamel Daoud (Houris, Gallimard), Gaël Faye (Jacaranda, Grasset) et Mélissa da Costa (Les Femmes du bout du monde, Le livre de poche). Notons la présence du manga signé par le Youtubeur Inoxtag en 6e position (Instinct, Michel Lafon), preuve que le Pass Culture pèse dans le game. Dans le classement en valeur, les grands formats prévalent, et Dicker (9,6M€) devance cette fois Daoud (8,9M€) et Musso (8,8M€… pour Quelqu’un d’autre seulement) tandis qu’apparaissent les BD L’Arabe du futur de Riad Sattouf (6,2M€) et La Route de Manu Larcenet (6,1M€). À titre indicatif, ActuaLitté rappelle utilement que les deux tomes du manga vedette One Piece parus cette année ont rapporté 2,5M€. Dans tout ça, j’ai lu La Route.
  • « Maître du roman universitaire sarcastique » selon Le Monde, David Lodge est mort à 89 ans, et j’avoue qu’une manière d’embarras m’étreint à l’heure de récapituler ce que j’ai lu de l’auteur de Thérapie, très apprécié en France : la liste se réduit au seul Un homme de tempérament, biographie d’H.G. Wells dans laquelle il est moins question de machine à remonter le temps que de sexe débridé, vu que le monsieur était un fervent partisan de l’amour libre. Un peu long, si je me souviens bien. Tu parles d’un hommage. Je me consterne.
David Lodge, 1935-2025
  • Vu l’affluence provoquée par la braderie de ses stocks, entamée vendredi dernier, la FNAC des Champs-Élysées a définitivement fermé ses portes avant la date prévue du 12 janvier. Ceux qui souhaitent absolument s’offrir des bouquins sur la réputée plus belle avenue du monde peuvent toujours aller au Drugstore Publicis. Ceux qui veulent acheter les leurs dans un environnement hospitalier peuvent aussi fuir les Champs-Élysées.
  • Libérée 21 jours pour raisons de santé – rappelons qu’elle a fait cette année une crise cardiaque en détention suite à un passage à tabac par ses geôliers -, la Prix Nobel de la Paix 2023 Narges Mohammadi a confié à Elle avoir achevé son autobiographie. Il y aura sans doute moins intéressant à lire en 2025.
  • Pour rappel, un auteur français est toujours en prison en ce début d’année : il s’agit de Boualem Sansal, 75 ans, incarcéré le 16 novembre dernier à Alger. L’oubli serait la pire des injustices. On n’enferme pas nos écrivains.
  • Les plus attentifs d’entre vous auront vu passer sur Insta ou Facebook le billet sur Contre-Addictions, de Stéphane Nolhart, court roman autobiographique relatant le sevrage d’un toxicomane assumé sans verser dans un moralisme convenu. Sur le thème, c’est un must.

Le cinéma est mort, la preuve : il bouge encore (Guillaume) /

  • Parlons de cinéma, parlons de… Franck Dubosc. Et oui, qui dit bonnes années dit bonnes résolutions, notamment celle de ne pas tirer de plans sur la comète. Même si celle-ci s’est fait connaitre avec ses blagues de poils dans le pastis. Il n’y a rien de mal à ça me direz-vous, mais ça ne prépare pas forcément à l’ouverture d’esprit quand on remet le pantalon au-dessus du slip de bain Speedo.
  • Et ben dans ta gueule, snob qui s’assume pas.
  • Pour son troisième film derrière la caméra, Dubosc ne craint pas d’encourager le spectateur à enfoncer les portes grandes ouvertes : oui, il y a un peu de Fargo à la française dans Un ours dans le Jura. Décors rural et enneigé, humour noir tâché de sang et losers idiots pris dans la spirale d’un coup trop gros pour eux.  En l’occurrence un magot de 2 millions de d’euros bien mal acquis, mais dont essaie de profiter Michel, le Français très moyen qui tombe dessus après avoir accidentellement tué deux trafiquants de drogue en essayant d’esquiver un ours au volant de sa voiture. Évidemment, ça ne va pas se passer comme prévu, tout le monde va s’en mêler, à commencer l’opiniâtre shérif  gendarme qui veille sur la petite bourgade jusque-là sans histoires…. Et sans cadavres.
C’est pas la saison du pastis.
  • Bref, pas dur de reconnaitre la marmite de Minneapolis dans laquelle le projet a baigné et maturer. Mais Dubosc présente le bon goût de ne pas ériger ses envies de cinéma en totem imperméable au moindre trait de personnalité, loin s’en faut. Un Ours dans le Jura sait d’où il vient, et surtout où il se trouve. À savoir la « France d’en Bas » de 2024, celle qui se plaint pas, ne demande rien, survit au salaire de la galère et garde ses états d’âmes loin des réseaux sociaux. Et n’allez pas penser que le film fait du gringue à la démagogie bleu Marine : ici couple d’agriculteurs surendettés, patronne du club échangiste local, curé roublard, gendarmes zélés au grand cœur, migrants paumés dans la neige, tous logés à la même enseigne sur le même sol et sans hiérarchie des malheurs. Bref, autant de M. et Mme Tout le monde qui trouvent quoi faire avec un petit pécule en plus.
  • Or, c’est là qu’Un Ours dans le Jura sort de la mêlée de ses influences. Chez les Coen ou chez Sam Raimi (difficile de ne pas penser à Un Plan Simple), l’argent pourrit les gens, et les personnages finissent par se faire punir par la morale protestante. Chez Dubosc, le couple joué par lui-même et Laure Calamy n’a pas le temps de laisser les millions leur monter à la tête. Le scénario se débrouille assez astucieusement pour faire circuler le pognon dans la petite communauté, et retirer à l’argent sale sa dimension péjorative à mesure que chacun s’en sert pour améliorer un peu de son quotidien.
  • Autrement dit, Dubosc fait un Fargo redistributif : au lieu d’agréger les égoïsmes individuels pour faire imploser le quotidien, il fait communauté autour d’un nouveau contrat social ; où le bonheur des uns doit faire un peu celui des autres. La proposition est généreuse, même si forcément inégale. Le scénario finit par plier un peu sous le poids de ses ambitions et derrière la caméra, Dubosc présente encore le syndrome du bon élève qui fait avant tout attention de bien s’entourer. En particulier de comédiens tous à leur A-Game et dirigé hors de leur zone de confort. Dubosc lui-même, étonnamment bon dans le registre taciturne, Laure Calamy dans un autre rôle qu’elle-même et surtout Benoit Poelvoorde, parfait en gendarme fatigué mais animé par le souci de bien faire. Le même qui parcourt l’homme-orchestre de cet Ours dans le Jura à voir et décidément pas comme les autres.

Ce qui reste de la boxe anglaise (Antoine) /

  • Vous n’alliez pas y échapper, le début d’année amenant son cortège de rétrospectives et distinctions utiles ou non : c’est le moment de décerner les 130 livres Boxing Awards au titre d’une année 2024 ni millésime exceptionnel, ni petit cru pour autant par la grâce de Turki Alashikh et ses pétrodollars en open bar qui nous obtinrent de bien belles affiches – à cet égard, la soirée du 22 février prochain s’annonce dantesque. La vielle dame indigne qu’est la boxe anglaise attendra encore un peu avant de rendre son ultime soupir.
  • Boxeur de l’année. On était à ça de commettre l’inattendu crime de lèse-majesté de mettre à la première place un numéro 2 aussi méritant que le lauréat. Et puis non, manquerait plus qu’on soit originaux.
    • 1. Oleksandr Usyk (UKR). En boxe, le champion incontesté des poids lourds est le seigneur de la jungle, et l’Ukrainien est devenu le premier d’entre eux sacré au XXIe siècle avant de confirmer sa victoire sur l’autre boxeur dominant de la catégorie, Tyson Fury. Faire mieux, ce serait beaucoup. Usyk a fini la boxe comme on termine un jeu vidéo.
    • 2. Artur Beterbiev (RUS). Qu’aura-t-il manqué à Beterbiev, vainqueur d’un excellent Dmitry Bivol pour la première quadruple couronne des mi-lourds de l’Histoire après avoir démantelé un Callum Smith pourtant à son aise à 175 livres ? Le lustre de la catégorie reine, soit beaucoup et peu à la fois. Reste qu’Artur est bien un roi.
    • 3. Daniel Dubois (ANG). En parlant de catégorie reine, le lourd anglais complète ce brelan de costauds grâce à son malaxage de Filip Hrgovic façon bagarre de ruelle sombre, puis son KO retentissant sur un Anthony Joshua en plein AVC. M’est avis qu’on ne se bousculera pas en 2025 pour affronter cette version agressive et motivée de « Dynamite » Daniel Dubois.
La jungle pugilistique a un nouveau roi.
  • Combat de l’année. Contrairement aux 12 mois précédents, 2024 a vu des têtes d’affiche tenir leurs promesses plutôt que tourner à la démonstration déséquilibrée. On a vibré sur nos canapés.
    • 1. Kenshiro Teraji (JAP) MD Carlos Canizales (VEN). Où comment un champion japonais boxant à domicile décide d’assumer jusqu’au bout son rôle de crowd pleaser… et transforme en guerre de l’année une défense de titre a priori tranquille contre un puncheur vénézuélien décidé à jouer sa chance à fond. Comme en 2023, un combat japonais décroche la timbale.
    • 2. Vergil Ortiz Jr (EU) MD Serhii Bohachuk (UKR). Rendons cette justice à Vergil Ortiz qu’il a démontré la 10 août dernier ne pas être un simple caïd de cour d’école : secoué par la moissonneuse-batteuse Bohachuk au point de subir 2 flash KOs, l’Américain sut dégainer son jab et varier ses déplacements pour sortir vainqueur d’un fameux duel d’artillerie.
    • 3. Oleksandr Usyk (UKR) SD Tyson Fury (ANG). C’est quand leur premier combat semblait échapper à Oleksandr Usyk, contraint à reculer sur un méchant uppercut au 6e round, que l’Ukrainien enclencha la surmultipliée et passa tout près de clore les débats au 9e. On aurait cru les deux hommes prêts à continuer à la fin des championship rounds. Un classique moderne, comme disent les Américains.
  • KO de l’année. Un choix très cocardier eût consisté à récompenser Bruno Surace, qui ne l’aurait pas volé, mais on a plutôt pensé à lui pour une autre distinction…
    • 1. Naoya Inoue (JAP) KO6 Luis Nery (MEX). Le combat le plus scénarisé de l’année aurait pu finir en 2 minutes sur un accident industriel, la faute à la froide détermination du « méchant » de l’histoire Luis Nery, que la fédération japonaise n’autorisa à reboxer sur ses terres que pour que Naoya Inoue venge son compatriote Shinsuke Yamanaka. Ce que le « Monster » finit par accomplir d’un sublime combo jab – uppercut et cross du droit au 6e.
    • 2. Angelo Leo (EU) KO10 Luis Alberto Lopez (MEX). Après coup, on se dit que la boxe peu orthodoxe du champion IBF des plume « El Venado » Luis Alberto Lopez, habitué à gâcher la fête en Grande-Bretagne, était vouée à lui faire gober une praline dure à digérer. Reste que le crochet gauche des enfers servi par Angelo Leo – pourtant pas réputé comme puncheur – résonne encore dans le Tingley Coliseum d’Albuquerque.
    • 3. Muhamad Tyson Koki (JAP) KO7 Deok No Yun (COR). Une touche d’exotisme pour finir avec un rare combat de super moyens originaires d’Asie du Sud Est. Le gaucher japonais Koki passait une sale soirée, malmené par le régional de l’étape et expédié au tapis sur une jolie droite… jusqu’à toucher de près d’un crochet du bras arrière qui raidit d’un coup le Coréen. On passera sur sa célébration un poil inopportune alors que son adversaire convulsait encore sur le tapis.
Température ressentie en plein Tokyo Dome sous le regard d’Inoue : -20 degrés.
  • Performance de l’année. Si 2023 avait vu quantité de récitals virtuoses de la part des stars de ce sport, 2024 n’a pas été en reste… et pas toujours de la part des champions les plus attendus.
    • 1. Bakram Murtazaliev (RUS) KO3 Tim Tszyu (AUS). C’était écrit : contre le difficile vainqueur de Jack Culcay en avril, Tszyu allait se relancer après sa déconvenue de mars face à Sebastian Fundora et pourrait viser « Bud » Crawford… sauf que Murtazaliev, surtout connu pour avoir reçu quantité de step aside money comme challenger officiel de Jermell Charlo, l’a démonté comme un meuble Ikea d’entrée de gamme. Wahou.
    • 2. Daniel Dubois (ANG) KO5 Anthony Joshua (ANG). J’étais le premier à penser que le nouveau de style de pressure fighter de Dubois lui serait fatal contre « AJ ». Grosse erreur : le cadet a déroulé derrière un jab de gala face à un adversaire étonnamment craintif et emprunté. Dubois a de surcroît magnifiquement géré la petite frayeur du 5e round, mettant fin au baroud d’honneur de Joshua d’une parfaite droite anesthésiante. Bon courage aux suivants.
    • 3. Artur Beterbiev (RUS) MD Dmitry Bivol (RUS). C’est à la boxe que le puncheur Beterbiev a remporté le plus beau succès de sa carrière, le premier par décision, contre l’un des techniciens les plus réputés du moment. Mieux encore : à 39 ans, il est allé arracher la victoire à son cadet dans les championship rounds. De quoi plus m’impressionner que n’importe lequel de ses 20 KOs d’ours des montagnes, c’est à dire beaucoup.
  • Surprise de l’année. Un Français a de bonnes chances de remporter une distinction mondiale pour Ring Magazine au XXIe siècle. Voilà.
    • 1. Bruno Surace (FRA) KO6 Jaime Munguia (MEX). OH PUTAIN ! OH PUTAIN IL l’A FAIT ! BRUNO SURACE, 4 KOs EN CARRIERE, A ÉTEINT CHEZ LUI JAIME MUNGUIA ! DANS UN STADE DE FOOT PLEIN DE 30000 PLACES ! LE MEC AVAIT FAIT 12 ROUNDS CONTRE CANELO ! C’EST IMPENSABLE ! C’EST ÉNORME ! C’EST l’HISTOIRE DE LA BOXE TRICOLORE ET LA REVANCHE D’UNE GÉNÉRATION DE JOURNEYMEN FRANÇAIS ! OUAAAAAAIS !…
    • 2. Liam Paro (AUS) UD Subriel Matias (POR). Bon, celle-là ne fait pas du bien aux – nombreux – fans du Portoricain Matias parmi les bons connaisseurs du noble art. Il faut rendre grâce à Liam Paro d’avoir fait preuve d’une impressionnante vigueur testiculaire en terrain adverse, couplée à un plan de vol irréprochable visant avant tout à empêcher la machine boricua de poser ses appuis à mi-distance. Même si ça pique : bravo.
    • 3. Anthony Cacace (IRL) KO8 Joe Cordina (GAL). Considéré comme une future star depuis ses débuts en 2017, Joe Cordina ne rajeunit pas, et à 33 ans la limite des 130 livres est de plus en plus compliquée à tenir. Pour peu qu’un challenger au physique et à la psychologie d’un chien de la casse se pointe à Riyad… et bien c’est ce qu’on a vu en mai dernier et l’arbitre a sauvé Cordina d’une dévoration en bonne et due forme.
On ne s’en lasse pas.
  • Bide de l’année. Faites confiance à la boxe anglaise, il y a bien un domaine où elle ne décevra jamais sur une année calendaire.
    • 1. Ryan Garcia (EU) vs Devin Haney (EU). Le chouchou d’Instagram Ryan Garcia n’avait pas grand-chose de sympathique, ni l’attitude, ni l’absence de remise en question, seulement il a tout compensé en 12 rounds lorsqu’il eut l’amabilité de mettre le très lisse et un poil trop calculateur Devin Haney sur le cul. Et puis voilà : non seulement le gars s’était pointé 3 livres 1/2 trop lourd, mais, pire encore, gavé d’ostarine. Bref, après le mépris, il suscita la fausse joie. Et c’est pas mieux.
    • 2. Les poids welter. Les moyens ne se sont toujours pas remis de Canelo vs GGG ? L’intérêt des moins de 147 livres n’aura pas survécu non plus au superfight de juillet 2023 : Terence Crawford est monté en super welters, Errol Spence ferait mieux de raccrocher, et Jaron Ennis règne (?) désormais sur un champ de ruines fumantes dont les autres protagonistes éminents s’appellent Mario Barrios, Tulani Mbenge, Brian Norman Jr, Eimantas Stanionis ou Jin Sasaki. Un coup à jouer pour notre David Papot ?
    • 3. Eddie Hearn brutalisé par Frank Warren. Comme si le 0-5 concédé à son aîné le 1er juin dernier sur un ultime KO cartoonesque de Zhilei Zhang sur Deontay Wilder n’avait pas suffi, Hearn a dû boire le calice jusqu’à la lie le 23 septembre en voyant sa vache à lait Anthony Joshua éparpillée par Daniel Dubois sur le très symbolique ring du stade de Wembley. Sans doute le pognon encaissé cette année au fil des Riyadh Sessions l’aura-t-il aidé à sécher ses larmes, en tout cas il s’est fait fesser cul nu par son aîné.

Le MMA va bien, merci pour lui (Guillaume) /

  • Parlons de MMA, parlons de… Sean Strickland. Ben oui, ça fait longtemps qu’on vous a pas glissé un mot sur le bipolaire anarcho-droitiste le moins filtré de tout le roster UFC. Et comme on a pas de combats à se mettre sous la dent cette semaine, place aux potins.
  • L’ami Strickland donc, manifestement pas assez occupé par la préparation de son combat-revanche contre Dricus du Plessis pour la ceinture des poids-moyens (le 8 février, votre équipe de choc sera bien évidemment sur le coup), a trouvé le temps pour s’adonner à son second hobby : mettre Twitter-dit X- en PLS. Après une sortie sur l’irresponsabilité des milliardaires parasites qui a réchauffé l’hémisphère gauche du cerveau de la twittosphère, le tombeur d’Israel Adesanya a vidé un bidon d’essence sur l’hémisphère droit avec une réaction pour le moins « out of control » à l’attentat qui a frappé la Nouvelle-Orléans.
Un homme entier(ement con ?)
  • On vous ne vous mettra pas le contenu des tweets ici, mais vous pouvez aisément en deviner le contenu rhétorique. C’est ce qui est profondément embêtant avec Strickland, comme toutes les personnalités qu’on a envie d’aimer pour leur refus de jouer le jeu de la médiasphère : ils finissent toujours par décocher (puis recocher, et ainsi de suite) les tropes que l’on avait projetés sur eux. Un jeu sans fin qui ne risque pas de s’estomper si l’américain parvient à ravir son titre à Du Plessis, et que Nassourdine Imavov entérine pour de bon le déclin d’Adesanya le 1er février, se positionnant de fait comme le challenger légitime à la ceinture. Imavov a déjà lancé un avertissement à Strickland en réponse à ses Tweets, et le Franco-daghestanais brule de prendre sa revanche depuis leur première confrontation, qui avait tourné à l’avantage de Tarzan il y a deux ans. Bad, bad, bad blood en perspective.
  • Vous en avez surement pris connaissance, mais Conor McGregor a été reconnu coupable de viol par la Haute Cour de Dublin le 22 novembre dernier. Une affaire bien sordide, qui a mis la défense du Notorious en porte-à-faux à chaque étape de la procédure. La sanction de l’extérieur ne s’est pas fait attendre : sponsors et business-partner ont presque simultanément retiré leurs billes engagées avec l’ancien double champ, qui se retrouve confronté à un sérieux manque de trésorerie pour assumer un train de vie dument exposé sur les réseaux. Bref, McGregor va avoir besoin de combattre: on ne mettait plus une pièce sur son retour dans la cage il y a quelques mois, mais maintenant que nécessité fait à nouveau loi, on serait à peine surpris de le voir à l’affiche contre l’un des frères Paul dans quelques mois. Les paris sont ouverts. 
  • MAJ : Ah bah voilà. (Votre serviteur vous jure sur sa probité que le dernier paragraphe fut écrit sans connaissance préalable de cette dernière annonce. On est bon quand même). 
  • Jon Jones est sur le point d’obtenir gain de cause. Après avoir soufflé le chaud et le froid pendant des mois et des mois pour un combat réunificateur des titres avec Tom Aspinall, champion intérim de la caté depuis sa victoire contre Serguei Pavlovich, le champion tout court des lourds de l’UFC serait sur le point de finaliser les négociations pour une bourse record de… 30 millions de dollars. On va attendre que le contrat soit signé par les deux parties avant de se lancer dans le jeu des pronostics, mais il faut le dire : au petit jeu du suis-moi-je-te-fuis avec les fans, la promotion et Aspinall, Jones a parfaitement joué ses cartes. Personne ne fait cracher ce genre de somme à Dana White normalement. L’enfant terrible de l’UFC est décidément aussi fin stratège dans la cage qu’à l’extérieur.

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