Le site /
- Avant que vos connexions à internet ne soient plus consacrées qu’à la recherche fébrile de sondages sortis des urnes, vous ne regretterez pas votre tour d’aujourd’hui sur les Punchlines de 130livres.com.
- Saluons déjà un événement, le premier papier publié ici depuis des lustres : une chronique du nécessaire Mes amis d’Emmanuel Bove, chef d’œuvre oublié de la littérature française de l’Entre-deux-guerres.

Les auteurs /
- À force de dire qu’on ne me reprendrait plus à mettre un orteil au Salon du Livre, j’ai fini par passer une tête sans trop l’avoir prévu à ce qui est désormais son successeur, organisé par le Syndicat national de l’édition : le Festival du Livre de Paris, dont l’accès est gratuit. L’emplacement choisi au bout du Champ de Mars évite désormais aux amoureux des belles lettres de se croire au moins distingué Salon de l’Agriculture. Plus arrondie et élégante que les halls parallélépipédiques de la Porte de Versailles, la structure en bois et plastique du Grand Palais Éphémère a pour principal inconvénient qu’au retour des beaux jours et garni d’une foule dense, l’endroit acquiert vite une atmosphère de serre tropicale. Ce vendredi après-midi, les mauvaises langues diraient qu’on pouvait aller respirer plus facilement dans l’espace clairsemé dévolu à l’invitée d’honneur, la littérature indienne. Stands en bois blond et suspensions monumentales donnent une certaine gueule au tableau d’ensemble, sans même évoquer la verrière monumentale donnant sur la Tour Eiffel. Le ravitaillement des professionnels en champagne de marque buvable semble indéniablement apprécié par les intéressés. Toutefois, l’organisation cherche encore ses marques : en témoignent la signalétique approximative, la cohérence hermétique de l’agencement des exposants et une répartition peu lisible de la facturation entre caisse centrale et machines à CB volantes laissant redouter un « festival de la fauche », selon un éditeur présent. S’il est agréable de voir revenir certains poids lourds, et éviter ainsi l’effet « Salon Gallimard – Amazon » des ultimes éditions du Salon du Livre, on peut regretter que le tarif des emplacements ait rebuté nombre d’éditeurs indépendants. Quid des people présents ? J’aurai vu Jean-Luc Mélenchon et Édouard Philippe presque côte-à-côte juste après que l’ex-Premier Ministre eut dédicacé son dernier opus à celui qui aspire à devenir le prochain. Chez les écrivains, les vrais, j’aurai reconnu Nicolas Matthieu, Maria Pourchet, François-Henri Désérable, Anne Berest et Thierry Beccaro. On suivra avec intérêt les ajustements effectués pour la prochaine édition prévue au Grand Palais – non éphémère, celui-ci.

- On pourra trouver surprenant que la plus grande librairie parisienne ouvre pile le week-end de la fête des libraires indépendants… Bah, ceux-ci nous régalent 51 autres samedis de l’année, et pas que dans la capitale. Ainsi, samedi dernier, j’ai profité d’un passage dans le splendide centre-ville d’Arles – l’objectif premier était certes de m’en coller un maximum dans le cornet à l’occasion de la feria – pour visiter la librairie Les Grandes Largeurs, sise dans une ancienne boucherie non loin des arènes. J’espère que mes photos auront rendu justice à la joliesse de ce lieu aux choix éclairés autant qu’engagés.



- Difficile d’évoquer les libraires arlésiens sans mentionner le vaisseau amiral de la flotte, la Librairie (-papeterie-disquaire-cinéma-marchand de couleurs) Actes Sud, un lieu plein de coins et recoins où l’on se perdra non sans satisfaction et qui procure une rare opportunité d’utiliser le mot « labyrinthique » sur un blog littéraire en 2022 sans (trop) passer pour un poseur. J’eus la chance d’y être guidé par un allié dans la place, camarade de comptoir virtuel rencontré pour l’occasion. Je retiendrai entre autres le souci louable d’exposer des éditeurs indépendants et méritants (Le Typhon en force) et la présence au sein de l’équipe d’un sémillant représentant du village de Montolieu, où il apparaît urgent d’aller faire un tour.



Les puncheurs /
- On s’interrogeait à propos des effets conjugués d’un gros accident de voiture et d’un décollement de la rétine sur la santé d’Errol Spence Jr. : il va bien, merci. La débauche d’énergie qu’il a déployée samedi soir dernier pour démanteler un courageux mais surclassé Yordenis Ugas fut rien de moins qu’impressionnante. Le volume de coups du gaucher Spence et son aisance à marquer au corps comme à la face en font un adversaire formidable à 147 livres. On passera outre son mini-AVC du 6e round, lorsqu’il jugea opportun de partir à la recherche de son protège-dents AVANT le break de l’arbitre. Gageons qu’il ne reproduira pas ce genre de sottise contre qui-vous-savez. Car les planètes semblent enfin alignées pour un combat d’unification des 4 ceintures mondiales en welters contre Terence « Bud » Crawford, libéré de son contrat avec Top Rank. Floyd Mayweather et Manny Pacquiao nous ont montré l’infinie tristesse d’un superfight bien trop tardif. Si Spence vs Crawford n’advient pas fin 2022, on sera fondés à sortir le goudron et les plumes. Je me garderai de tout pronostic sur le matchup le plus excitant que la boxe d’aujourd’hui aurait à nous proposer. Ni Spence, ni Crawford n’ont pour l’heure affronté d’adversaire comparable à l’autre. Ils sont tous deux capables d’ajustements tactiques. Aucun n’étant un virtuose défensif, on devrait voir un peu de tôle froissée. On imagine un Spence plus prudent que contre Ugas et un Crawford soucieux de ne pas laisser filer trop de rounds en début de combat. Ce dernier aura sans doute noté que certains coups au corps administrés par le Cubain n’ont pas plu au désormais triple couronné IBF-WBC-WBA. Spence, de son côté, aura dans un coin de la tête l’idée que Bud a rarement été très sollicité dans cette zone-là… Bref, si je mets une pièce quelque part pour le moment, c’est sur la probabilité qu’on nous serve du foie haché très fin.

- On aura longtemps aura rêvé d’une unification 100% britannique du titre mondial des poids lourds entre Tyson Fury et Anthony Joshua devant 90.000 Anglais ivres et extatiques à Wembley. Las, le talent d’Olexandr Usyk a ruiné un scénario somptueux sur le papier. Bien que le combat de ce soir oppose bien deux sujets (eux-mêmes plus ou moins grâcieux) de Sa Grâcieuse Majesté, le storytelling différera quelque peu. Difficile de ne pas mettre en avant la longue quête de Dillian Whyte, sorte de Sisyphe de la catégorie reine doublé d’un poissard patenté. Père à 13 ans, fameux pour s’être lui-même recousu après un coup de couteau et s’être extrait trois balles du corps, challenger officiel chez les lourds depuis Mathusalem, Whyte disputera ce soir le combat de sa vie. Sur le ring, sa technique apparaît raisonnablement complète pour un homme de son gabarit, il sait avancer et reculer, et son punch inviterait n’importe qui à la prudence. Si le bougre nous a servi une ou deux sorties soporifiques, on doute qu’il se présente face à Tyson Fury sans une immense motivation ni une préparation au taquet. Son embonpoint ostensible à la pesée fait partie du personnage, jamais vraiment sculptural un soir de combat. Un point commun avec le Gypsy King, mais Fury se présente cependant à son poids le plus léger depuis 2019. On sait le bonhomme plus ou moins cinglé ; on sait aussi qu’il est tout sauf un imbécile. À chaque fois qu’il a frôlé la correctionnelle, il s’est employé à corriger le tir. Son second succès sur Deontay Wilder aurait pu tourner au désastre par négligence et excès de confiance. On l’imagine rester à distance en misant sur son allonge et sa mobilité, face à un adversaire qu’il connaît par coeur pour l’avoir eu comme sparring partner en 2012. Souhaitons à Whyte d’aimer les jabs, vu la quantité qu’il est voué à déguster ce soir. Il aura fallu la puissance d’arrêt d’Anthony Joshua et un enchaînement parfait d’Alexander Povetkin pour vaincre le « Body Snatcher » avant la limite : je crois plutôt en une victoire nette aux poings du champion en titre.

- Ah oui : un type bourré qui prenait l’avion derrière Mike Tyson a suffisamment incommodé Iron Mike pour obtenir ce qu’il méritait, à savoir une dérouillée. Espérons qu’au pays du tout judiciaire on lâche la grappe du champion sur ce coup-là, bien qu’il ait – une fois encore – manqué de discernement. Il semble évident qu’il a retenu ses coups, n’infligeant que des dommages superficiels à son pénible voisin de derrière. Pourquoi évoquer pareil non-événement ? Bah, des sites dits « sérieux » ont bien couvert Samat vs Thiry.
J’adore la plume « Antoinienne »!
J’ai hate de voir le compte rendu du combat de ce soir.
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Je ne pense pas que je le verrai en direct !
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