Ce soir, un combat dont le finish tient la comparaison avec Rocky II. Nous sommes à Monaco en 1985, peu de temps après la création de la catégorie des lourds-légers, dont l’américain Lee Roy « Solid Gold » Murphy defend le titre IBF face à l’allemand d’origine zambienne Chisanda Mutti.
Le puissant Lee Roy Murphy se déplace surtout frontalement, boxe garde basse et compte sur un jab rapide et appuyé pour passer sa droite. Plus longiligne et dans un style fluide qui rappellera Jean-Baptiste Mendy aux plus de 30 ans, Mutti garde les mains hautes, affiche une technique plus complète, jabbe au corps et propose des combinaisons.
Après un premier round où Murphy investit le ring en patron, Mutti fait jouer son allonge, son déplacement et sa technique pour rétablir la situation.
Mutti est le plus actif et le plus efficace, à défaut de gérer son effort et d’éviter tous les contres. Murphy montre qu’il a la barbe solide, mais sa résistance s’érode progressivement.
La fin : un échange de knock-downs dramatique, et sans guère plus de lucidité chacun vise à finir son adversaire. Ils seront presque deux à réussir leur coup.
Certainement pas le plus grand étalage de talent défensif et de mobilité de la tête de l’histoire, mais rien moins qu’un excellent combat entre deux hommes courageux à l’extrême.
Mutti croisera 6 mois après la route d’un jeune Evander Holyfield en route vers le titre unifié. Quand à Murphy, il affrontera notamment le tank Dwight Muhammad Qawi entre ses deux combats contre « The real deal », deux des sommets de l’histoire des lourds-légers qui pourraient bien faire l’objet d’un nouveau billet.