Punchlines du 24 mars 2025

Le site (Antoine) /

  • Non, le lundi ne devient pas la date officielle de publication du présent billet, disons juste qu’on a (re)glissé. Oups.
À ce propos, les Happy Mondays passent bientôt en concert à Paris.

Il est temps de rallumer la littérature (Antoine) /

  • 50 shades of romance, la suite : avec la collection Cœurs Purs de Mame Éditions, c’est désormais la romance chrétienne qui devrait pénétrer le marché français, comme nous en informe Livres Hebdo. Ce courant de la littérature adolescente déjà bien implanté aux États-Unis proscrit « scènes explicites » et « langage cru » tout en promouvant les « relations saines ». Peu de chances que je me retrouve à feuilleter ça distraitement chez un libraire.
  • La directrice générale de l’enseignement scolaire Caroline Pascal a annulé la veille de son envoi chez l’imprimeur la commande passée à GrandPalais RMN-Editions de 800000 exemplaires destinés aux élèves de CM2 d’une BD signée Jul revisitant La Belle et la Bête. Pour la Ministre de l’Éducation Nationale Élisabeth Borne, qui réfute en avoir signé une préface élogieuse en février, la version pleine de second degré préparée par l’auteur de Silex and the city n’était pas adaptée à une distribution sans accompagnement pédagogique. Jul, lui, dénonce un cas de censure inédit dans le monde de l’édition et fondé sur une représentation moderne de la Belle, dotée « d’une tête d’Italienne, de Grecque, de Libanaise » et qui « ressemble à la France d’aujourd’hui. ». Ambiance.
De sacrées blue suede shoes quoi qu’il en soit.
  • Après les œuvres de Jordan Bardella et Alain de Benoist, le catalogue de Fayard s’est enrichi de Bannie, signé par l’ex-présidente de Russia Today en France Xenia Fedorova. Les élus du CSE central du groupe Hachette ont publié un message décrivant la « honte » des salariés d’appartenir à la maison Bolloré. On attend désormais chez Fayard les œuvres complètes d’Alexandre Douguine ou un inédit d’Henry de Lesquen.
  • Des nouvelles de Skynet : Pour Le Nouvel Obs, le lauréat du Prix Goncourt 2020 Hervé Le Tellier a accepté d’affronter ChatGPT dans un exercice d’écriture d’une nouvelle policière de 3000 signes dont les première et dernière phrases étaient imposées. L’écrivain aurait trouvé « bluffant » le résultat de la machine, avant de conclure « Il va falloir que les écrivains incarnent une certaine forme d’écriture et ne fassent pas du jus de chaussette, qu’ils se surpassent ». Rappelons que l’outil d’OpenAI est nourri de milliers d’œuvres dont certaines ne sont pas encore tombées dans le domaine public, d’où les polémiques et procès à l’avenant… et que l’entreprise mène un lobbying actif pour assouplir la réglementation concernée au nom du péril que représente la concurrence chinoise. Rappelons aussi que d’après le site Actualitté reprenant un tweet de Sam Altman, l’IA purement dédiée au « creative writing » d’OpenAI n’est qu’en cours de développement. Qui sait, l’intelligence artificielle permettra peut-être un jour aux Punchlines de sortie régulièrement le dimanche soir.
  • Guillaume Musso fut le 3e vendeur de l’année 2024 sur le dynamique marché du livre québécois. Tôt ou tard, la Belle Province devait payer pour quarante ans d’exportation de ses pires chanteurs de variétés sur notre sol.
  • Dix ans de prison ont donc été requis le 20 mars dernier contre Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis le 16 novembre dernier, au terme d’une audience d’une trentaine de minutes. L’écrivain franco-algérien est accusé d’atteinte à la sûreté de l’état pour des propos tenus en interview dans le journal Frontières dans le contexte que l’on sait entre les deux pays dont il détient la nationalité. Le verdict devrait être rendu le 27 mars prochain. Espérons que Sansal, âgé de 75 ans et atteint d’un cancer, ne finisse pas ses jours en victime collatérale d’un navrant conflit diplomatique. On n’enferme pas nos écrivains.

Le cinéma est mort, la preuve : il bouge encore (Guillaume) /

  • Parlons cinéma, parlons de Steven Soderbergh, l’un des seuls réalisateurs à en faire dans son coin comme si tout lui glissait dessus. Notamment les bouleversements de l’industrie qui conduisent ses collègues- jusqu’aux plus éminents- à ajuster leur agenda. Mais en bon laborantin devant EN derrière la caméra, Soderbergh n’a eu de cesse d’expérimenter des systèmes de production alternatifs pour entretenir son autonomie. Autrement dit : faire son cinéma et s’arranger pour ne rien devoir à personne, ou au minimum. Le prix à payer ? Une carrière sans doute très différente de ce qu’elle serait devenue si le cinéaste était resté dans le giron des studios comme du temps des Ocean’s 11 et Erin Brokovich. Mais Soderbergh se moque de décrocher la lune, ou de redécouvrir l’Amérique. Ce qu’il aime lui, c’est tourner quand l’envie lui en prend, sans s’embarrasser des 15000 obstacles qui séparent un film de sa conception, une idée de son exécution. Un artisan, au vrai sens noble du terme, qui s’emploie à simplifier le plus possible la pesante logistique industrielle du 7ème Art (tant en termes financiers que techniques) pour conserver sa mentalité de réalisateur de court métrage : je veux faire donc je fais, et je fais comme je le veux.
  • De fait, il n’y a que lui qui pouvait se permettre de sortir une (heureuse) anomalie comme The Insider en salles. À savoir un film d’espionnage au sens propre, presque John Le Carré du terme, intrigues à tiroirs et flegme so british compris. Donc pas un actionner qui ne dit pas son nom, mais un pur plaisir de cinéma vraiment CÉRÉBRAL, où l’action se manifeste dans les joutes verbales soutenues et pleines de sous-entendus entre bureaucrates très bien habillés.
  • Dans cet univers où le faux-semblant fait partie du costume trois-pièces, l’animal dominant n’est pas James Bond mais Georges Woodhouse. Les lunettes de Michael Caine dans les Harry Palmer avec la physionomie reptilienne de Michael Fassbender en détecteur de mensonge sur pattes, chargé de trouver et exposer un agent double qui pourrait bien-être sa femme… En qui il voue une confiance absolue. Bref compliqué, à plus d’un titre.
La chatte sur un toit brulant.
  • The Insider est autant un film d’espionnage qu’un film de bureau, où des collègues qui travaillent, sortent, dinent et couchent les uns avec les autres se sourient tout en se tirant continuellement dans les pattes. Si ce n’est qu’ici, le mélange entre vie privée et vie professionnelle emporte des enjeux de sécurité nationale sous la couette. Les liaisons vraiment dangereuses entre aristos du secret d’état, soutenu et rythmé par un goût du verbe qu’on ne connaissait pas à son scénariste David Koepp, et incarnés par des acteurs au max de la maxence du swagg made in Commonwealth. Mention spéciale au couple incarné par Michael Fassbender et Cate Blanchett, la glace et le feu, l’angle droit et ses courbes, l’austérité tout en volupté.
  • C’est une certitude jamais démentie depuis Hors d’Atteinte, Soderbergh est un alchimiste du couple de cinéma comme Hollywood n’en produit plus depuis la fin de l’âge d’or. Fassbender et Blanchett y sont très bons séparément, mais l’univers fait un salto lorsqu’ils sont réunis à l’écran.
  • Ici comme sur le reste, Soderbergh prouve une nouvelle fois qu’il fait partie de ces réalisateurs capables de faire beaucoup avec très peu. Une table de banquet, des acteurs classes qui parlent classe, et un sujet de cluedo géopolitique et bim ! Le réalisateur emballe une scène de spectacle majuscule, tel un manège à sensations fortes qui ne bouge pas de sa chaise. On aurait tort de sous-estimer le bel ouvrage. Créer du mouvement avec des gens assis (pendant dix minutes qui plus est), ça demande un talent et un métier dont peu peuvent se prévaloir. Un peu comme Clint Eastwood dans Juré N°2 finalement, Soderbergh parvient à ménager au spectateur une ligne aussi limpide et ludique que possible dans une intrigue volontairement complexe et opaque. En l’occurrence le couple joué par Fassbender et Blanchett, rameau d’olivier essayant de préserver sa belle évidence des interférences et assumptions de l’extérieur. Dans un monde aussi bruyant, il faut plus que jamais écouter le silence des âmes, comme disait JCVD.
  • The Insider n’est pas un film si difficile à comprendre, comme on a pu l’entendre ici et là. Il suffit de se concentrer sur l’image et moins sur les dialogues, sur les regards qui en disent beaucoup et les détails qui n’en sont pas. Bref, d’arrêter de regarder le doigt – comme la télévision nous y habitue trop souvent – quand le sage nous montre la lune. Les films de plaisirs simples sont souvent ceux qui rappellent au cinéma sa raison d’être. Et The Insider est un très très grand plaisir de cinéma.

Ce qui reste de la boxe anglaise (Antoine) /

  • Je dois à George Foreman un fameux précédent dans mon histoire personnelle : la première fois que je me levai dans la nuit du samedi au dimanche pour goûter à l’émotion de la boxe en live depuis les États-Unis. On était en avril 1991, au dernier trimestre de mon année de 1ere, et en cette ère pré-internet les médias traditionnels avaient fait assez grand cas du championnat du monde des poids lourds organisé à Atlantic City pour qu’un camarade de classe se joigne à mon grand frère et moi devant l’imposant tube cathodique du salon. Dans le coin rouge, le tenant du titre, Evander Holyfield, l’homme qui avait battu l’homme qui avait battu Mike Tyson – on n’en disait guère plus sur son compte à l’époque. Dans le bleu, un colosse de 42 ans à la carrière définie par une défaite survenue quelques semaines avant ma naissance contre un certain Muhammad Ali. Étrange attelage que celui formé par le moustachu bodybuildé au-delà du raisonnable et l’énorme poussah lisse jusqu’en haut du crâne, mais enfin le combat me divertit suffisamment – en particulier les middle rounds où vacilla le champion, ou bien une 11e reprise où un coup fendit son protège-dents – pour que durant les 34 ans qui suivraient je sacrifie de loin en loin au rituel de la nuit du samedi au dimanche. Si Holyfield avait remporté une juste victoire aux points, peu d’observateurs doutaient alors de l’identité du vainqueur moral du duel au Trump Plaza.
5 semaines avant A.F.
  • Flatteur pour le revenant, ce storytelling-là m’agaçait un peu. Foreman avait perdu, après tout, et puis par esprit de contradiction j’avais décidé de supporter Holyfield, que personne d’autre n’aimait – j’avais bien été fan d’Ivan Lendl. Aussi, trois années et demie plus tard, quand Foreman obtint une nouvelle chance mondiale contre l’homme qui avait battu Holyfield, je pris cette fois le parti de l’ancien, et si mes propres 45 ans se font de plus en plus petits dans le rétroviseur de 2025, l’étudiant bientôt vingtenaire que j’étais en 1994 s’émerveillait malgré tout de voir un type qui eût pu être son père concourir à nouveau, à Vegas cette fois, pour le titre de seigneur de la jungle. Cet étudiant-là était aussi porté sur la fête du samedi soir et des suivants, aussi loupa-t-il Michael Moorer vs George Foreman et ses 10 rounds de jeu du chat et de la souris où le petit gaucher s’employa à gagner les rounds en évitant la droite punitive de l’ancien… jusqu’à ce qu’il la prenne plein plein fer, expédiant son copieux adversaire dans les hautes strates de l’histoire de son sport et de l’imaginaire collectif. Soignant ma gueule de bois du lendemain, j’étais aussi amusé que content du second titre d’un « Big » George vêtu du même short 20 ans plus tard, mais pas complètement dupe non plus du tour de bonneteau proposé en Mondovision. Relevant d’une – large – défaite des mains de Tommy Morrison, Foreman n’avait pas vraiment mérité ce combat-là, et puis il avait aplati un mi-lourd surgonflé au menton qu’on savait suspect ; la manière dont il cèderait ses couronnes sur tapis vert n’ajouterait d’ailleurs pas grand-chose à sa gloire. À moi, on ne me la ferait pas, ou pas complètement.
  • Il aura fallu deux ans de plus pour que je mesure combien George Foreman avait connu les deux côtés du storytelling tout-puissant : en 1996, je me ruai au cinéma pour voir When we were kings, documentaire définitif sur le Rumble in the jungle du 30 octobre 1974 à Kinshasa. Le réalisateur Leon Gast y montrait implacablement, tout en rendant grâce au Greatest, à quel point la roublardise et l’art de la communication du camp Ali avaient pesé dans le combat lui-même autant que dans sa perception par le grand public de l’époque. Bien que champion en titre, le peu charismatique Texan de 25 ans avait été marabouté entre les cordes et en dehors par un homme plus mûr, plus dur et plus sûr de lui. Le Big George 2.0 aurait retenu la leçon ; volontiers affable et souriant, rendu éloquent par les années de prêtrise auxquelles le mena une expérience mystique – certes favorisée par 12 rounds d’échange de parpaings avec Jimmy Young -, tour à tour humble et inquiétant au moment d’évoquer les voies du Tout Puissant, il tirerait toutes les ficelles du monde à l’heure d’affronter son cadet de 19 ans. Lancé la même année, le « George Foreman Lean Mean Fat-Reducing Grilling Machine » se vendrait à 100 millions d’exemplaires. La différence avec un autre produit de téléachat ordinaire ? Le sourire d’une petite frappe à la force irréelle devenue champion olympique puis du monde, homme d’Église et d’affaires, qui avait appris comment dire une bonne histoire. La carrure de deuxième ligne, le marteau-pilon pendant à chaque épaule et l’enclume sous la peau du menton, seuls, n’expliquent pas le boxeur que fut George Foreman, et de 1974 à 1994 nulle trajectoire mieux que la sienne n’illustra mieux l’importance fondamentale du narrative – et Dieu que je hais ce mot – dans le plus beau des sports.
« It happened. »
  • Au delà des récits ripolinés de Las Vegas et Kinshasa, il y a aussi les faits : George Foreman fut assurément, quels que soient les critères et la sensibilité de chacun aux mérites respectifs des époques en couleur ou en noir et blanc, l’un des dix meilleurs poids lourds dans l’histoire de la boxe, et probablement l’un des cinq aux côtés d’Ali, Joe Louis, Larry Holmes et Lennox Lewis. Médaillé d’or à Mexico, on l’a dit, après guère plus de deux ans d’expérience pugilistique, champion d’une génération exceptionnelle des poids lourds et titré à nouveau 20 ans plus tard, deux fois vainqueur de Joe Frazier – dont il affirmait avoir eu peur – en l’aplatissant comme un pancake, démanteleur d’un Ken Norton vraiment pas fan des gros puncheurs, survivant d’une slugfest de légende désignée combat de l’année 1976 contre le dur de dur Ron Lyle, puis lésé par les juges lorsqu’il céda à 48 ans la décision à Shannon Briggs pour un dernier titre linéal de la catégorie reine. Foreman, c’était un phénomène physique – 68 KOs en 75 succès, et seul Ali le vainquit avant la limite -, mais aussi un technicien sous-estimé au jab précis et à l’uppercut limpide, sans compter sa rare faculté à dévier les coups des deux gants plutôt que les bloquer, ainsi qu’un observateur éclairé de son sport.
  • On lui doit à ce titre l’une des comparaisons les plus justes qui soient, « La boxe ressemble beaucoup au jazz, meilleure elle est, moins on l’apprécie », au temps où il commentait les soirées de HBO. En 1996, lorsque Bowe vs Golota I dégénéra en bataille rangée à travers le Madison Square Garden, on vit distinctement Big George essayant de calmer les esprits et protéger ses collègues Jim Lampley et Larry Merchant. La carrière unique de George Foreman est de celles des plus grands. À l’annonce de sa mort, samedi matin, je n’ai pas pensé aux combats contre Ali et Moorer : je me suis revu gamin, à 5 heures du matin devant Holyfield vs Foreman, en train d’attraper le virus de toute une vie.

Le MMA va bien, merci pour lui (Guillaume) /

  • Parlons MMA, parlons de Leon Edwards, qui faisait son grand retour hier en main event de l’UFC Fight Night à Londres face à un Sean Brady dépêché en dernière minute pour servir de sacrifice humain au retour de Rocky.
  • Car Edwards se devait de relancer l’histoire dans la bonne direction, après le contre-sens de sa défaite contre Belal Muhammad en juillet dernier, et la perte de la ceinture des welters par la même occasion. Sans manquer de respect à Muhammad, sa prise de trône ressemblait à un abandon de poste de la part d’un roi déchu avant d’être battu. C’est dans la tête disait Mickey, et pour cause : ce ne sont jamais les qualités physiques ni pugilistiques qui ont fait défaut à Leon, striker d’élite et presque autant en lutte. Tout le monde le sait, tout le monde y croit… Sauf lui. Le seul à ne pas croire en son destin, comme s’il ne sentait plus à sa place à la sonnerie du premier round. Contre Kamaru Usman, un high kick d’anthologie au dernier round a transformé 3 rounds de démission de soit même en highlight pour l’éternité. Un coup d’éclat en forme de coup d’état au vu de la physionomie du combat, que Rocky n’a pas su réitérer contre Muhammad. Si ce n’est un coup de coude bien vicieux au dernier round, sursaut d’orgueil trop tardif et insuffisant pour inverser la tendance.
  • Face à un adversaire plus petit, moins « doté » que lui, et arrivé au pied levé après le forfait de Jack Magdalena, Edwards avait donc toutes les cartes en mains pour se relancer face à son public. Mais la rédemption attendue a tourné à la flagellation en place publique. Ça ne commence pourtant pas si mal pour Edwards, qui commence par établir sa distance pour contenir le pieds-poings brouillon d’en face.
Anatomie d’une (nouvelle) chute
  • Une première alerte retentit sur une explosion de Brady en trois directs atterrissant directement sur le menton d’Edwards. Une seconde avec un takedown en fin de round qui annihile la défense de l’anglais, pourtant réputé difficile à amener au sol. Sauvé par le gong, Edwards entame la seconde reprise sonné par l’incertitude. Brady va s’engouffrer dans la brèche, et dérouler une véritable master class de grappling au détriment d’Edwards. Le supplice prend fin au 4ème round ou, psychologiquement annihilé par la pression adverse, Edwards tape sur une guillotine assurée avec un seul bras par un Brady en état de flow. Le natif de Philadelphie s’est poinçonné un ticket en tête de liste pour un éventuel title shot, probablement contre le gagnant de Muhammad / Rakhmonov. Pour Edwards, l’hémorragie continue, et on a du mal à y voir une fin dans l’immédiat. D’autant que le roster a désormais « son numéro » : aller directement en contact sans le laisser prendre une confiance capricieuse dans sa distance d’esthète. Les temps sont redevenus durs pour les strikers dans l’octogone. 
  • Un petit mot pour Morgan Charrière, qui revenait sur des terres britonnes ô combien jalonnées lors de ses années au Cage Warrior. Il fallait une victoire au français contre Nathaniel Wood pour passer du statut de fan favorite à celui de candidat sérieux au top 15 de la caté featherweight. Mais son adversaire du soir avait beau présenter un profil moins complet, il n’en a pas moins dicté les termes du combat d’un bout à l’autre des trois rounds. Charrière échappe de peu au ko premier round, mais passe le reste du combat sur le terrain de jeu de Wood, répondant à ses feintes, remisant sans réussir à faire (suffisamment) mal, et refusant de faire parler sa lutte pour sortir de la toile d’araignée en striking tissée par son adversaire. Victoire par décision logique pour l’Anglais, et quelques questions à se poser pour le Français.

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