Le site (Antoine) /
- Pas de nouveau papier cette semaine mais une apparition conjointe des deux rédacteurs des Punchlines chez l’ami Cap’tain Crochet, pour retracer la carrière d’un futur pensionnaire du Hall of Fame de la boxe anglaise : « Showtime » Shawn Porter, athlète incomparable doté d’une mentalité à l’ancienne au (très) bon sens du terme, puisque le bougre s’employa à affronter tous les grands noms des poids welters entre 2014 et 2021 – il fut un rude adversaire pour Errol Spence Jr et Terence Crawford, appelés à enfin s’affronter le 29 juillet prochain pour l’unification du titre mondial de la catégorie après des années à s’éviter scrupuleusement.
Il est temps de rallumer la littérature (Antoine) /
- La génération X connaissait Molly Ringwald pour son rôle de jolie pimbêche dans The Breakfast Club ; dans un registre fort différent, elle campa la belle-mère de Jeffrey Dahmer dans la série que consacra Netflix au serial killer cannibale l’an passé. Livres Hebdo nous apprend cette semaine que Molly Ringwald est à la fois francophile et traductrice : on lui doit la version américaine de deux livres français publiés chez Scribner, Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson et Tu t’appelais Maria Schneider de sa cousine Vanessa. Ses multiples talents méritent bien un « Hey, hey, hey, hey !«
- Voici quelques semaines, je découvrais enfin la librairie indépendante et germanopratine de renom L’écume des pages à l’occasion d’une dédicace, celle du dernier roman de Marc Villemain. Elle fait depuis l’actualité, puisque ses propriétaires ont révélé être en négociations avec Vivendi pour une cession qui fait jaser. Nombre d’amis des belles lettres déplorent le risque de voir un haut lieu d’accès à la culture tomber dans l’escarcelle de Vincent Bolloré ; la polémique fait certes moins de bruit que le bombardement contesté de Geoffroy Lejeune à la tête du Journal du Dimanche, autre manœuvre réputée ourdie par le Voldemort breton. Las, le propriétaire et le directeur de la librairie ont répondu à un courrier dans lequel la mairie de Paris s’émouvait de la nouvelle en affirmant que ce projet de rachat était le plus à même de garantir la pérennité de l’établissement. Pour l’occasion, des ricaneurs ont relevé que la municipalité n’avait pas fait fait grand cas des questions morales au moment de laisser le Qatar investir le Parc des Princes. On peut toutefois se demander pourquoi Bolloré s’intéresserait à ce genre de petite entreprise à faible rentabilité, sinon pour en outrer certains. Du troll de compétition, en somme, à moins qu’il ne s’agisse plutôt d’une étape dans la lutte pour l’hégémonie culturelle que le groupe semble avoir engagée depuis déjà quelques années. Où l’on rappellera le poids de Fininvest, holding de feu Silvio Berlusconi, dans l’édition italienne via sa filiale Mondadori (propriétaire de 550 des 2700 librairies du pays). De ce que j’ai perçu de L’écume des pages, une dédicace d’Éric Zemmour à la prochaine rentrée reste très hypothétique. Reste à faire un peu gaffe quand même.

- À propos de menaces perçues par le monde des lettres, la possibilité évoquée par la Fédération Internationale des Associations et Institutions de Bibliothèques (IFLA) de tenir son grand raout de 2024 à Dubaï. Si la gouvernance de l’IFLA évoque un geste d’ouverture, certains déplorent que les valeurs promues localement ne soient pas tout à fait compatibles avec celles que défendent les bibliothèques. Gauchistes, va.
- Qu’ils aient ou non l’habitude de l’ouvrir, les fétichistes de l’objet-livre se réjouissent de l’annonce de Monsieur Toussaint Louverture : après le succès retentissant de la série Blackwater en 2022, l’éditeur bordelais a annoncé la publication de six nouveaux romans de l’auteur américain Michael McDowell, à commencer par Les aiguilles d’or le 6 octobre prochain. Une certitude : d’une sobriété comparable à celle des six tomes de Blackwater, il est vraiment très joli.
- Pensée à l’autrice et journaliste québécoise Denise Bombardier, disparue mercredi dernier, qui n’avait pas attendu 2020 pour se demander à haute voix si le hobby revendiqué de Gabriel Matzneff n’était pas un tantinet répréhensible – et eut droit à l’époque à un fameux retour de bâton. Pensée aussi au poète et romancier finlandais Miki Liukkonen, décédé le même jour à trente-trois ans seulement. L’auteur du très expérimental O, publié en France au Castor Astral, ne faisait pas mystère de ses troubles psychiques et addictions diverses. On ne saurait exclure d’avoir perdu un géant.
- Peu concerné par le sujet, le défi de faire lire les ados en vacances ne m’échappe pourtant pas. Je ne jetterai pas la pierre à la génération Quoicoubeh tant les écrans d’antan me fascinaient déjà au temps où me poussait le poil aux pattes. Reste que je me sens solidaire de leurs parents, après quoi m’apparaît vaguement utile d’évoquer un souvenir lointain : la lecture du Prince d’Omeyya, d’Anthony Fon Eisen. J’avais mis la main sur une antique édition de cette biographie romancée dans un lot de bouquins récupérés chez mes grands-parents, et me plongeai dedans un jour d’ennui profond. Il me semble que j’avais une grosse dizaine d’années. Si je ne me le rappelle qu’imparfaitement, je peux affirmer qu’après quelques pages à me faire aux noms exotiques des lieux et protagonistes ce livre à l’odeur de parchemin m’a happé comme rarement dans une vie de lecteur. Il y était question d’un personnage historique, Abd al-Rahman 1er, émir de Cordoue. Chassé de Damas à vingt ans par une révolution abbasside qui mit à bas sa dynastie, le jeune Omeyyade fuit les assassins lancés à ses trousses jusqu’à la péninsule ibérique, où il unifia les possessions musulmanes sous sa propre bannière, celle d’un émirat indépendant de Bagdad. J’ai appris dans Le prince d’Omeyya autant qu’en visitant l’Andalousie quinze ans plus tard, et je me souviens du lien particulier entre Abd al-Rahman et la jument blanche qui lui sauva la vie cent fois, de son ingéniosité lorsqu’il lui fallut réaliser son grand dessein politique, des différences entre les paysages grandioses de Syrie, d’Afrique du Nord et d’Espagne, de l’idylle vécue par le futur émir qui restera monogame (« Leurs lèvres se joignirent », popopo, j’étais tout chose), des épiques scènes de batailles – je garde en tête l’image saisissante d’un cavalier fanatique de l’émir se sacrifiant pour l’honneur de verser le premier sang –, du souffle de l’Histoire et du dépaysement à toutes les pages. Imaginez ma joie en découvrant que le bouquin fut réédité et qu’il a toujours ses (quelques) fans sur Babelio.com. Chers parents, si je ne garantis pas que vos têtes blondes lâcheront instamment la Switch, je vous promets la digne consolation de savoir que vous aurez échoué avec panache, parce que ce livre-là en valait la peine.

Le cinéma est mort, la preuve : il bouge encore (Guillaume) /
- Parlons cinéma, parlons … Box-Office U.S. Oui encore, on sait, mais 130 livres.com a à cœur d’assurer les suivis de dossiers quand les faits donnent raison à sa légendaire sagacité. Donc Indiana Jones et le Cadran de la destinée est sorti la semaine passée aux États-Unis, et comme prévu le film de James Mangold s’est mangé une tôle. 60 millions pour son week-end de sortie, ça devrait être une bonne raison de déboucher le champagne. Mais avec un budget de 300 millions hors-promo, c’est surtout la meilleure des excuses pour boire le William Peel au goulot. Et ça va de mal en pis : au vu de la chute exponentielle des entrées, il n’est même pas dit que le film atteigne son budget de production à l’internationale. À ce stade, Disney ne serait même pas sûr d’éviter le défaut de paiement en mettant au clou le fouet et le chapeau emblématique d’Indy. En coulisses, il se murmure que les têtes voleraient dans tous les sens, ce qui peut se comprendre : on se demande bien qui a pu valider l’injection d’une somme pareille dans une entreprise aussi peu viable qu’un cinquième Indiana Jones en 2023.
- Le résultat est d’ailleurs à l’avenant : le film ne sait ni quoi ni comment faire avec ce pognon de dingue, sinon un prologue censé ramener le héros à sa belle 40aine à coup d’IA et de technologie numérique. Le rendu surexpose les coutures de sa créature de Frankenstein digitale comme si Elon Musk présentait la bande-démo de sa prochaine Tesla. Toujours est-il que le film plante le dernier clou dans le cercueil du système de franchises des années 2010, définitivement désavoué après les bides successifs de Fast X, Transformers 7, Flash et maintenant cet Indy-là. Dommage que le reboot hollywoodien doive s’effectuer au détriment de films qui ne méritaient pas de payer les pots-cassés par leurs prédécesseurs bien plus litigieux. Au mauvais endroit, au mauvais moment : la grande histoire est impitoyable avec les dommages collatéraux.

- Pour en finir avec Indiana Jones, soulignons que la claque est d’autant plus violente pour Disney que le film s’est fait enrhumer le jour de la fête nationale (le fucking Independance Day) par… Sound of Freedom. Soit une production à 5 pauvres millions de billets verts, qui raconte l’histoire vraie d’un agent de la DEA aux prises avec un trafic d’enfants. Un film qui a défrayé la chronique de l’autre côté de l’Atlantique pour sa propension à exciter les moins fréquentables des complotistes d’extrême-droite, persuadés que l’élite judéo-franc-maçonnique-catholique-pédéraste-communo-démocrate organise un système d’esclavagisme sexuel d’enfants à l’échelle internationale. La présence dans le premier rôle de Jim Caviezel, Jésus de Mel Gibson pas franchement réputé pour son progressisme, n’a pas aidé à désamorcer la polémique. Mel Gibson justement, qui a décidé de parrainer la sortie du film, juste après qu’une rumeur depuis démentie l’a annoncé à la production d’un documentaire à charge sur un trafic d’enfants en Ukraine… Et pour couronner le tout, Elon Musk (encore lui ! ) a proposé de mettre le film en accès libre sur Twitter. Ça fait beaucoup, mais au vu du carton que Sound of Freedom est en train de se payer en salles, il aurait bien tort de passer à l’action. Et le film dans tout ça ? Jugez par vous-mêmes la bande annonce, mais ça a l’air solide.
- En parlant de Mel Gibson, l’Australien-pithèque a récemment déclaré que la suite de sa Passion du Christ était sur le point d’entrer en production. Il serait pris entre deux scénarios, l’un très solide et structuré, et l’autre qu’il décrit à un « voyage sous acide », dans lequel anges et démons descendraient sur Terre. Autant dire qu’il n’en fallait pas tant pour nous mettre les synapses en ébullition. Parce qu’on peut penser ce qu’on veut des convictions religieuses du monsieur, il reste avant tout l’auteur d’expériences de cinéma totales, un cinéaste fou capable de convertir à son mysticisme le plus cartésien des spectateurs par la seule foi qui compte : celle qu’il porte en son médium. On est pas obligé de se taper la messe de minuit pour se faire baptiser par le grand écran.
- Pour terminer sur une note plus légère, et la preuve qu’il ne faut jamais jurer de rien, on est à J-10 de la sortie de Barbie de Greta Gerwig en salles, et la hype bat son plein, y compris chez l’auteur de ses lignes. On m’aurait vendu il y a encore deux ans un film sur la célèbre poupée de Mattel, réalisé par l’égérie de la scène indie newyorkaise avec Margot Robbie et Ryan Gosling dans les rôles principaux, j’aurais surement répliqué à coup de DVD de Steven Seagal dans le visage (mécanisme de défense primaire). Mais depuis, l’idée a fait son chemin et la com a redoutablement bien le taf. A coup de « fuites » de photos tournage savamment orchestrées, de notes d’intentions stimulantes, de teasers pensés pour lever le rideau sans mettre la chose à nue, la Warner a fait monter la sauce jusqu’à en faire le must see de cet été. Car à l’heure actuelle, malgré l’abondance promotionnelle, personne ne sait à quoi s’attendre avec Barbie, devenu LE film à voir justement pour voir ce dont il s’agit. Un territoire vierge dans lequel spectateurs et instigateurs se donnent la main pour arpenter des sentiers pas encore battus. Bref, quelque chose de nouveau. Ce dont le cinéma américain a peut-être le plus besoin cet été. Avec Mission Impossible bien sûr.

Ce qui reste de la boxe anglaise (Antoine) /
- On le disait la semaine passée : le bagarreur vénézuélien Roiman Villa fut choisi pour faire briller la star en devenir des welters Jaron Ennis, et le moins que l’on puisse dire est qu’il remplit scrupuleusement son contrat hier soir à Atlantic City. Malgré un nez en vrac dès la 2e reprise, la bravoure et le menton du « Flaco de Oro » lui valurent de tenir jusqu’à la 10e, où il encaissa le cross du gauche suivi du crochet droit de trop. « Boots » Ennis a fait étalage de son arsenal très complet de gaucher, organisé autour d’un jab précis et puissant ; il a aussi régulièrement accepté la bagarre et permis à Villa de placer plusieurs coups marquant les esprits. Peut-être était-il certain de supporter sans frayeur le punch du Vénézuélien, en tout cas on ne lui recommande pas de faire le même pari contre un Terence Crawford, un Errol Spence ou un Vergil Ortiz Jr… À noter en sous-carte la défaite aux points aussi étonnante qu’indiscutable du Cubain Yoelvis « La Joya » Gomez, fessé cul nu par le besogneux « Marvelous » Marquis Taylor. Ce dernier inscrivit même un knockdown précoce alors qu’il n’est pas spécialement réputé pour la lourdeur de ses pognes, auteur d’un unique KO sur désormais 15 victoires en carrière. Il se confirme au fil des âges que les Cubains, aussi brillant qu’ils soient en amateurs, n’offrent pas toutes les garanties de succès chez les pros…

- À propos de Vergil Ortiz, autre aspirant sérieux à une couronne chez les moins de 147 livres, on a donc appris avec consternation le troisième report du duel l’opposant au champion WBA « régulier » Eimantas Stanionis. Le poulain de Golden Boy Promotions fut hospitalisé jeudi dernier suite à un malaise, après quoi on peut imaginer qu’il éprouve de plus en plus de difficultés à faire le poids. À 25 ans, Ortiz est un welter râblé et (très) efficace, comptant 19 succès par KO en autant de combats professionnels. Quitte à se priver d’un avantage de puissance, peut-être serait-il plus raisonnable de le faire désormais combattre à 154 livres. Allez savoir, la santé du gamin et le respect de son public le méritent peut-être.
- C’est signé : 8 ans après leur duel de prospects invaincus chez les lourds, Anthony Joshua et Dillian Whyte s’affronteront à nouveau à l’02 Arena de Londres le 12 août prochain. Cette revanche a de franches allures de quitte ou double pour les deux Anglais. Vainqueur par KO en 2015 après avoir été franchement secoué, Joshua semble fébrile et timide sur le ring depuis ses revers face à Andy Ruiz et Olexandr Usyk. Whyte, lui, souffre d’une dangereuse propension à gober les uppercuts tout crus, fatale contre Alexander Povetkin puis Tyson Fury après « AJ ». Pour le gagnant, une nouvelle chance mondiale poindra à l’horizon. Le vaincu, lui, devrait envisager une reconversion dans le pêche à la ligne.
- Si Joshua vs Whyte a perdu de son lustre, au moins s’agit-il d’un vrai combat de boxe, alors que se profile une risible exhibition côté Tyson Fury. Plutôt qu’affronter Usyk pour le titre incontesté de la catégorie reine, voire Joshua pour un superfight Outre-Manche, le « Gipsy King » privilégierait un combat « sans knockdowns » face à l’ex-champion de l’UFC Francis Ngannou. Rappelons que ce dernier compte zéro victoires en autant de combats en boxe anglaise. Aucun putain d’intérêt, me direz-vous ? Bah, en juillet 2023 la confrontation à venir entre Jake Paul et Nate Diaz fait presque plus de buzz que Spence vs Crawford…
- On a appris hier la disparition de Patrice Aouissi, âgé de 57 ans, des suites d’un AVC alors qu’il luttait contre un cancer génralisé. Originaire de Lyon et établi en Isère, il fut le capitaine de l’équipe de France de boxe aux Jeux Olympiques de Barcelone avant d’être de l’aventure PSG Boxe ; de 1992 à 1997, le club présidé par un certain Jean-Claude Bouttier eut pour objectif de fournir à Canal + des boxeurs tricolores susceptibles de briller au niveau international. Aux côtés de Julien Lorcy, Hacine Cherifi et Gilbert Délé, le Viennois d’adoption Aouissi devint champion de France professionnel en 1994 avant de conquérir le titre européen face à l’Ukrainien Alexander Gurov l’année suivante. Gurov remporta la revanche avant ce qui fut l’unique chance mondiale de Patrice Aouissi, une défaite face à l’Argentin Marcelo Dominguez, ancien adversaire d’Anaclet Wamba et Akim Tafer, qui surprit le public de l’Espace 3000 à Hyères : Aouissi abandonna à l’appel de la 10e reprise d’un combat qu’il menait selon 2 juges sur les 3. Le Français céda ensuite sa ceinture européenne à l’Anglais Johnny Nelson et arrêta sa carrière au tout début du siècle sur un bilan de 24 succès en 30 sorties professionnelles. Sur le ring, Aouissi avait de l’allonge, du punch et un style classique très européen. Ces dernières années, il postait sur Instagram quantité d’images d’archives de sa carrière ainsi que de la salle où il officiait en tant qu’éducateur. Sa dernière publication date du 5 mai dernier. À défaut d’avoir marqué le grand public, Patrice Aouissi fut l’un des seconds rôles importants d’une ère prospère pour la boxe tricolore. C’est aussi un nouveau fragment de mes jeunes années de passionné qui s’en va.

Le MMA va bien, merci pour lui (Guillaume) /
- Parlons MMA, parlons d’UFC. Le 290e pay per view de l’organisation s’est déroulée hier à Las Vegas, et a tenu ses promesses de blockbuster XXL. Alexander « The Great » Volkanovski vient d’étaler un peu plus son empire sur la catégorie featherweight en sortant l’ultra-dangereux Yair Rodriguez par TKO au 3ème round de sa défense de titre ; la légende Robbie Lawler a réussi une sortie de scène à la hauteur de sa carrière avec un gros KO de brawler au premier round ; et Brandon Moreno perd son titre de champion flyweight par décision partagée, mais gagne celui du combat de la soirée après son affrontement atomique avec Alexandre Pantoja. Plus surprenant, la défaite de Robert Whittaker contre Dricus du Plessis, pourtant pas le couteau le plus affuté de la catégorie. Mais la pression paye et Whittaker, pourtant rôdé à tourner autour du pot avec son jeu de jambes et ses esquives à mi-distance, a payé au prix fort le jab qu’il n’a pas su esquiver au 2nd round. Surpris par sa propre puissance, Du Plessis a mis quelques secondes avant d’enclencher la troisième et terminer l’australien en ground-and-pound jusqu’à ce que l’arbitre lui dise stop. La défaite du malheureux Whittaker fait bien les affaires de Dana White, qui va pouvoir injecter un peu de sang neuf dans la prochaine défense de titre Israel Adesanya, roi des moyens et au-delà. De là à dire qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, il y a un pas qu’on ne franchira pas tout de suite.
- Tout d’abord, et même s’il les sciences exactes n’existent pas dans le sport de haut-niveau et encore plus en MMA, on a du mal à voir un challenge en Du Plessis à la hauteur d’Adesanya. Dans des circonstances normales, le « Stylebender » se contenterait surement de labourer son visage de direct en fermant tous les angles de riposte pendant 25 minutes, comme il a l’habitude de le faire lorsqu’il ne se sent pas en danger. Mais là, ce ne sont pas des circonstances normales.
- Voilà l’histoire. Il y a quelques mois, Dricus Du Plessis, Sud-africain et blanc de son état, a déclaré grosso modo qu’il était le seul Africain vivant en Afrique de l’UFC. Bref, pas besoin de vous faire un dessin, vous imaginez le bazar. D’origine nigériane, Adesanya n’a pas été le dernier à mordre à l’hameçon, et a promis de tabasser l’Afrikaner dans l’Octogone « jusqu’à ce qu’il devienne noir ». Et à en juger par son regard après la victoire de Du Plessis, et leur face-à-face qui a suivi dans la cage, au cours duquel il a donné du « Nigga » bien audible à son adversaire, l’homme pense ce qu’il dit et sait ce qu’il veut lui faire. Bref, la guerre est déclarée et l’UFC étant ce qu’elle est, difficile d’imaginer l’organisation présidée par Dana White ne pas insister sur la dimension raciale du combat pour faire péter les compteurs de buzz. Les boules puantes racistes volent des deux côtés, tout ceux qui n’ont rien à faire là s’en mêlent, et le combat devient un enjeu identitaire à l’échelle mondiale. Le scénario du pire est loin de s’avérer le moins plausible dans ce cas précis, et le combat ne réglera pas tout, quelque soit l’issue. Au moins, ça préservera Adesanya ne nous livrer un combat chiant : lorsqu’il passe en mode « man on a mission », le Kiwi a prouvé à maintes reprises qu’il était capable de décrocher les étoiles. Ici, ça sera surement pour s’essuyer les pieds sur son adversaire, et la fierté des petits WASP déclassés qui prennent tout ça beaucoup trop au sérieux, et se demandent encore pourquoi Trump n’a pas été réélu. America, boys and girl.

Alors bel été fuchsia ! 😄
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Merci 🙂 Le même !
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Bon papier, il semblerait toutefois qu’une coquille se soit glissée, je suppose que le premier revers de Joshua était face à Andy Ruiz et non pas John Ruiz.
Ce faisant, je reste néanmoins sceptique sur le rematch entre les deux lourds anglais, à moins d’une surprise Joshua devrait l’emporter sans trop de problèmes face à un Whyte manifestement bien entamé, en espérant que ça préfigure une plus grosse affiche pour la suite. Au moins, Joshua boxe un peu, pas du luxe chez les lourds cette année…
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