« Fiston, il est temps qu’on parle. Je n’ai rien contre le Mixed Martial Arts, les types qui se roulent dessus dans des cages, les coups de genou dans la figure, etc. D’ailleurs, quand tu es né, je regardais les premières rediffusions sur internet et ça se passait dans des garages désaffectés en Oklahoma. Je ne discute pas le côté fun. Et je sais que toi et tes amis du lycée aimez beaucoup ça, mais il est temps que tu commences à suivre quelque chose de plus sérieux. Un sport d’adultes, quoi.
– La boxe, là ? Laisse tomber comme c’est un truc de vieux. Ca dure des plombes et à la fin tu sais pas pourquoi le type a gagné. Ca vote comme à l’Eurovision. C’est ton, kif’, ça aussi. Hin, hin, hin.
– Ne dis pas ça, Jean-Kévin. Il y a aujourd’hui de très grands puncheurs qui gagnent tout le temps par KO, alors c’est clair et net, non ? Le super-léger argentin Lucas Matthysse compte 34 victoires pour seulement 2 défaites, et 32 KOs. Et le moyen kazakh Gennady Golovkin en est à 27 victoires en autant de combats, et 24 KOs. Ca vaut bien ton Jon Jones, ça.
– Ah ouais. Alors ils sont champions du monde, c’est eux les cadors, quoi. Comme Jon Jones, il est champion de l’UFC, ça veut dire que c’est le meilleur et basta. Et eux aussi ils alignent les challengers l’un après l’autre, comme des killers ?
– C’est un peu plus compliqué que ça. Tu vois, fiston, il y a 4 fédérations majeures en boxe…
– Ouais, comme en MMA, quoi. Y’a Bellator, WSOF et tout, mais on s’en fout : celui qui est vraiment bon, il est signé par l’UFC et s’il est au top il gagne la ceinture et il est champion du monde. C’est quoi, l’UFC, pour la boxe ?
– Il n’y a pas vraiment d’UFC pour la boxe… En fait les 4 fédérations majeures (WBA, WBC, IBF, WBO) valent à peu près la même chose. Elles ont chacune leur champion dans les 17 catégories de poids, certains titres sont unifiés, mais pas toujours, et puis parfois les fédérations décernent des titres par intérim, ou des « super titres » pour leurs plus grands champions, et…
– Tu m’embrouilles, papa. Ils sont champions de quoi, Matthysse et Golovkin, là ?
– Matthysse est champion WBC par intérim, et Golovkin est champion WBA.
– Ah ouais. Et comment tu sais si c’est eux, les meilleurs ?
– Il y a un magazine qui fait autorité dans ce sport. Il s’appelle « The Ring », et il publie son propre classement unifié de chaque catégorie. The Ring magazine appartient au promoteur le plus puissant de la planète boxe, alors on peut parfois penser qu’il favorise ses poulains, mais c’est déjà ça.
– C’est un peu chelou. Ils sont champions, pour The Ring, tes types qui explosent tout le monde ?
– Euh… non. Matthysse est le challenger n°1 du champion Danny Garcia en super-légers, et Golovkin est le challenger n°1 du champion Sergio Martinez en moyens.
– Sans déconner. Et quand est-ce qu’ils boxent les champions, les vrais ?
– Et bien… Pour le moment, on ne le sait pas. Ca dépend du promoteur et de la chaîne de télévision américaine avec lesquels ils sont sous contrat, des conditions auxquelles se négocieraient les combats, de la vraie volonté de leurs adversaires de les affronter si le rapport bénéfice/risque est trop bas…
– Trop LOL, la boxe.
– Rappelle-moi quand tombent tes oraux de rattrapage ? »
Si cette difficile tentative de dialogue inter-générationnel est purement fictive, elle pourrait facilement arriver chez n’importe quel amateur de longue date de la boxe anglaise, discipline ô combien paradoxale qui réussit le tour de force d’être à la fois le sport le plus limpide en théorie, et le plus compliqué à suivre dans les faits. Et Lucas Matthysse comme Gennady Golovkin sont deux personnages bien réels qui risquent fort de faire les frais de ce grand Cirque Pinder. Deux puncheurs d’exception, aux victoires par KO difficilement contestables, et qui ne semblent pourtant pas près d’atteindre le sommet de leurs catégories respectives. En attendant une hypothétique consécration, ils sortent l’un comme l’autre d’une Nième victoire aussi expéditive que spectaculaire et méritent bien un petit hommage.
Âgé de 30 ans, Lucas « Maquina » Matthysse n’est pas exactement un nouveau venu dans le paysage des moins de 140 livres ou poids « super-légers ». Avec Marcos « El Chino » Maidana et surtout Sergio « Maravilla » Martinez (dont on reparlera), il est le troisième mousquetaire d’une génération dorée de champions argentins reconnus par le grand public à force de combats spectaculaires à souhait. 3 fois vainqueur de Matthysse aux points en amateurs et récemment monté en welters, Maidana (34 victoires dont 31 par KO, 3 détaites) est un boxeur extrêmement généreux sur le ring doté d’une énorme droite, plus facile à mettre à terre qu’à finir une bonne fois pour toutes, qui comble progressivement ses (grosses) lacunes techniques dans la défense et le jeu de jambes, et qui s’est récemment illustré dans un thriller de 6 rounds face au non moins courageux américain Josesito Lopez… à l’issue duquel il manifesta peu d’entrain pour un éventuel affrontement avec son compatriote Matthysse.
Voici pour l’occasion un highlight de Maidana :
Et l’incroyable combat de Marcos Maidana contre le californien Victor Ortiz en intégralité… 2 knockdowns partout en 6 rounds, je ne vous dis que ça :
Lucas Matthysse n’a ni la bouille ronde ou l’attitude de brave type d’un Maidana, ni le sourire ultra-brite de Martinez. Il a l’oeil sombre, le corps tatoué et le mot rare, d’autant plus qu’il ne pratique pas l’anglais. « La Maquina » est là pour le business, et rien d’autre. Un bagarreur à mi-distance au menton d’acier, peut-être un peu moins limité techniquement que Maidana, qui sait finir ses combats des deux poings, et travailler au corps comme à la face. De ses débuts professionnels de 2004 à son premier vrai test de novembre 2010, face au vétéran gaucher et ex-champion du monde new-yorkais Zab Judah et pour la première fois sur HBO, force est de constater que la recette est efficace : Matthysse se présente face à Judah fort d’un palmarès de 25 KOs en 27 victoires, et un no-contest. Judah cherche alors à se relancer après des défaites avant la limite lors de ses deux derniers championnats du monde. Voici un très bref résumé du combat :
Pendant une bonne moitié des 12 rounds, Matthysse est débordé et tenu à distance par le jab précis de Judah. La seconde partie de combat prend une autre tournure, l’argentin impose son physique, ses enchaînements en lourds crochets au menton et au foie, et il faut toute l’expérience de Judah pour survivre au knockdown que lui inflige Matthysse au début du 10eme round sur une droite à la tempe. Les 3 juges voient un unique point d’écart entre les deux hommes et La Maquina s’incline par décision partagée… non sans avoir démontré, en plus de son punch, la solidité supérieure de son menton à défaut d’une grande mobilité de la tête ou d’une grande prudence dans l’engagement. On admire au passage la précision de l’uppercut gauche donné en contre, véritable signature de Zab Judah.
Après cette perte d’invincibilité sur la plus réduite des marges, la victime expiatoire de Lucas Matthysse est l’autre gaucher expérimenté DeMarcus Corley, l’un des rares hommes à pouvoir se prévaloir d’avoir solidement secoué Floyd Mayweather, et qui a concédé à Marcos Maidana une défaite par décision 6 mois auparavant. Corley est un prototype de boxeur courageux, qui a passé l’essentiel de sa carrière à affronter des adversaires dangereux sur leur terrain, et à perdre son lot de décisions controversées… sa sortie récente contre Ruslan Provodnikov en est un exemple criant.
Marqué par un crochet gauche dès la reprise initiale, le malheureux « Chop Chop » Corley aura payé pour Zab Judah, et pourra sans doute s’en vouloir d’avoir fait preuve d’une telle résilience à partir du 5eme round. Mais on doit admirer la qualité du travail au corps de Lucas Matthysse. Son deuxième combat significatif sur le sol américain vient immédiatement après, contre l’américain Devon Alexander, fraîchement déchu de son titre WBC après une piteuse défaite aux points contre Tim Bradley, futur vainqueur controversé de Manny Pacquiao. A l’image de Judah, Alexander est un adversaire qui sait être d’autant plus fuyant qu’il connaît bien la réputation naissante de Matthysse. C’est un technicien peu réputé pour son punch mais capable d’enchaîner des deux mains… et un 3eme gaucher d’affilée pour La Maquina que celui-ci combat, comme Judah, sur son propre terrain de St Louis, Missouri.
Même motif et même punition pour Matthysse, confronté à une certaine partialité des juges locaux, et gêné par un adversaire sachant maîtriser la distance avec le jab, boxer sur son pied arrière et bien gérer les entrées et sorties de clinch dans lesquelles l’argentin se montre peu efficace. Il est une nouvelle fois incapable de mettre à profit un knockdown scoré au 4eme round pour s’épargner le risque d’un recours aux 3 juges. Une seconde décision partagée perdue d’un et trois points renvoie donc l’argentin loin des lucratives retransmissions câblées, alors que la controverse fait rage entre ses partisans et détracteurs. A partir de ce combat, les choses sont claires pour Lucas Matthysse : il faudra éviter l’escrime de poings et faire le nécessaire pour s’imposer avant la limite, ce pourquoi il dispose de sérieux atouts.
En commençant par deux adversaires anonymes qu’il arrête aux 4eme et 6eme rounds sur ses terres d’Argentine, avant d’affronter l’ancien champion des super-plumes et des légers Humberto Soto, au Staples Center de Los Angeles… autant dire un terrain acquis à la cause de son adversaire mexicain. La « Zorita » ou « petit renard » n’a été arrêté qu’une fois avant la limite en 67 combats pros, plus de 10 ans auparavant, et dispose d’un léger avantage de taille et d’allonge. Matthysse est cette-fois-ci diffusé sur Showtime, et ne manque pas cette première opportunité.
Soto pourra regretter d’avoir accepté la bagarre après avoir fait admirer sa vitesse, une belle qualité d’enchaînements des deux mains et une panoplie complète de coups. Mais le train Matthysse est reparti, misant à défaut de la vivacité sur le pressing, la polyvalence corps-face, le crochet gauche et la droite en cross ou plongeante, et il peut se targuer d’avoir infligé à Soto son premier knockdown en 15 ans de carrière.
A peine deux mois et demi plus tard, en septembre 2012, il est temps pour Lucas Matthysse de revenir dans le haut de tableau en disputant le titre WBC par intérim au challenger officiel du champion en titre Danny Garcia – qui s’est engagé pour une revanche face à la vieille gloire mexicaine Erik Morales, sans beaucoup d’autres enjeux que les dollars à la clé – le britannique d’origine nigérienne Ajose Olusegun. Invaincu en 30 combats, ce nouveau gaucher est un bagarreur opiniâtre à défaut d’être un très grand puncheur ou un technicien de génie. Nullement impressionné par le pedigree et la réputation de l’argentin, Olusegun accepte les échanges à mi-distance, pour un affrontement extrêmement divertissant.
On peut saluer la décision de l’arbitre d’arrêter là le feu d’artifice, tant Olusegun était sans doute trop courageux pour son propre bien. Reste qu’il a nettement aidé Matthysse en restant dans l’axe, et que celui-ci a encore prouvé que sa puissance et son menton avaient peu d’équivalents dans la catégorie. Pour la WBC, il est désormais challenger officiel de Danny Garcia, dont la prochaine défense de titre est programmée contre Zab Judah, soit précisément l’ancien tombeur de l’argentin. Il convient de rappeler ici que, si le champion en titre est réputé affronter son challenger officiel dans un délai maximum, les règles diffèrent entre les fédérations, et que l’on observe en pratique que les dérogations sont légion et permettent à certains champions de dormir tranquilles pendant un certain temps… La division des super-légers étant particulièrement riche en boxeurs de talents, la tactique revêt une importance capitale dans le choix des adversaires et la planification des combats.
Dans l’attente que se concrétise une chance mondiale contre Danny Garcia ou un combat contre un autre super-léger de renom, Lucas Matthysse signe tout d’abord un « stay busy fight » contre le peu réputé Mike Dallas Jr, dont la seule référence notable est une défaite contre le bagarreur Josesito Lopez. L’américain remplit parfaitement sa mission, qui consiste à faire briller Matthysse à peu de frais.
Le temps de régler la mire, la droite va bien, merci. On va alors assister à un compromis assez amusant à défaut d’être pleinement lisible pour un public sain d’esprit, mais dont le résultat sera une confrontation passionnante pour les fans. Le champion IBF des super-légers, l’américain Lamont Peterson, affrontera Lucas Matthysse… à un poids de 141 livres, soit une livre au-dessus de la limite des super-légers. En clair, Peterson accepte de boxer Matthysse, mais gardera son titre IBF en cas de défaite, et deviendra challenger de Danny Garcia pour le titre WBC en cas de victoire. Si l’on passe sur le caractère profondément risible de la manœuvre (les traders parleraient d’une opération de couverture contre le risque), l’affiche a une certaine gueule.
Lamont Peterson compte une défaite aux points en 32 combats pros (face à Tim Bradley), il a concédé un nul contre le rugueux Victor Ortiz, mais il a surtout surpris les observateurs en triomphant aux points du puncheur britannique – aux mains aussi rapides que le cerveau est sujet aux bugs intempestifs – Amir Khan. Le tableau de chasse de ce dernier comprenait alors des noms aussi reconnus qu’un Marco Antonio Barrera certes vieillissant, mais surtout Andriy Kotelnik, Marcos Maidana et Zab Judah. Après sa défaite contre Peterson, Khan s’est illustré par une nouvelle absence coupable contre un Danny Garcia qui n’en demandait pas tant en juillet 2012, décidant d’un coup de se jeter tout menton dehors face à l’un des meilleurs crochets gauches du marché dans une bagarre qu’il était bien parti pour gagner. Comprenne qui pourra, mais j’en ris encore (Le combat, bref mais intéressant, commence après 22 minutes).
Bref, même si Peterson a avoué mi-2012 qu’il prenait de la testostérone de synthèse lors de la préparation du combat contre Khan, il y a tout de même fait preuve d’une intelligence tactique certaine malgré un knockdown concédé au premier round, coupant le ring et réduisant la mi-distance qu’affectionne l’anglais pour imposer le défi de près. De la belle ouvrage, et une victoire méritée toute hormone de synthèse prise par ailleurs, dont voici un résumé :
Enfin, sans être un puncheur particulièrement redouté, Lamont Peterson a de nouveau étonné les amateurs en éparpillant façon puzzle le solide Kendall Holt en février 2013, par KO à la 8eme reprise et après lui avoir infligé 2 voyages au tapis. Un travail clinique et posé à partir du 4eme round, fondé sur une domination technique de tous les instants, tout en timing, variété et précision.
Autant dire que le 18 mai 2013, Peterson, s’il est sujet aux knockdowns sans conséquence dans les premiers rounds de ses combats, n’a jamais été mis KO, sait imposer les échanges à une courte distance où le parfois mécanique Matthysse n’est pas à son aise, et dispose d’une allonge supérieure à celle de l’argentin au cas où il souhaiterait varier les plaisirs. Matthysse est le favori des bookmakers, mais Peterson a la faveur de pas mal d’experts, ce qui est d’autant plus vrai que La Maquina n’est arrivé aux Etats-Unis que quelques jours avant le combat, victime d’un cambriolage où fut notamment détruit son passeport… Voici les images de l’affrontement, mais on peut déflorer le suspense tout de suite en annonçant que pas mal d’experts se sont lourdement plantés, sur ce coup-là.
Car le combat que tout le monde imagine indécis s’avère être une exécution sommaire. A un premier round où Peterson parvient à tenir Matthysse en respect – au prix d’une inefficacité largement partagée – succède une deuxième reprise où l’argentin avance, coupe la route de l’américain, et l’allonge finalement d’un crochet gauche en haut du crâne. Sauvé par la cloche, Peterson s’imagine sans doute récupérer aussi vite qu’il le put contre Amir Khan, et commet l’erreur d’accepter la bagarre. Les deux hommes déclenchent un large crochet gauche dans la même fraction de seconde en sortie d’échange de près, et c’est Matthysse qui trouve la cible le premier. Aïe. Nouveau knockdown, et nouvelle remontée pénible de l’américain qu’un seul enchaînement supplémentaire suffit à coucher une troisième et dernière fois.
Après 2 minutes 14 dans la troisième reprise, les doutes sur l’appartenance de Lucas Matthysse à l’élite de la boxe mondiale sont dissipés, le commentateur avisé Bernard Hopkins compare la puissance de Matthysse à celle d’un poids lourd, et le vainqueur du soir peut réclamer avec le sérieux qui le caractérise d’avoir enfin sa chance contre Danny Garcia pour décider du vrai numéro 1 de la catégorie. A l’heure qu’il est, la boxe est ainsi faite que l’on annonce des pourparlers avancés des représentants de ce dernier pour… accorder une revanche à Zab Judah, leur premier combat s’étant soldé par une victoire plus serrée que prévue. Rappelons que Peterson-Matthysse fut signé pour déterminer quel serait le prochain adversaire de Danny « Swift » Garcia…
De là à imaginer que le champion WBC et WBA des super-légers ne soit pas plus pressé que cela de tester la puissance de feu de l’homme de la Pampa, il n’y a qu’un (petit) pas. Il reste malgré tout possible que les négociations achoppent sur des problèmes d’argent, ou que le camp Garcia préfère attendre un combat de plus pour mieux faire connaître Matthysse du public américain. Mais j’ai beau faire partie de ceux qui accorderaient une vraie chance à Danny Garcia et lire les dénégations de ce dernier sur Twitter, j’avoue que la farce commence à lasser. A commencer par Lucas Matthysse, qui réclame désormais une chance contre le jeune double champion Adrien Broner, directement passé des légers aux welters sans se risquer dans la difficile catégorie des moins de 140 livres… et qu’on imagine guère emballé par le challenge de l’argentin après avoir eu quelques difficultés à écarter le très petit frappeur Paulie Malignaggi pour le titre WBA des welters. A un tel rythme, il faudra bientôt que Lucas Matthysse monte en mi-lourds pour obtenir une chance mondiale… S’il n’a pas à se plaindre d’avoir pu boxer les grands noms Judah, Alexander et Peterson, ce qui relativise sa réputation de boxeur fui comme la peste, il peut regretter de n’avoir toujours pas eu de chance mondiale à 30 ans.
Dans le panorama de la boxe en 2013, un homme inspire la même appréhension que « La Maquina » Matthysse : il s’agit, vous l’aurez compris, de Gennady Golovkin.
A suivre…