Le site (Antoine) /
- Depuis longtemps déjà Guillaume Meral est le bienvenu en ces colonnes pour causer cinéma et MMA. Le bonhomme sait lui-même se montrer des plus accueillants : sur sa très pointue chaîne Youtube L’Heure Magique consacrée au septième art, il m’invite à venir discuter de films (presque) toujours nécessaires en compagnie de l’ami Fouad Boudar. Le dernier épisode en date évoque une œuvre chère à mon cœur, Last Action Hero de John McTiernan, le plus meta des blockbusters hollywoodiens des 90s.
Il est temps de rallumer la littérature (Antoine) /
- Lauréate du Prix Nobel de Littérature 2024, l’autrice sud-coréenne Han Kang a confié avoir fêté « calmement » l’annonce de sa récompense. « Je ne bois pas d’alcool et dernièrement, pour des raisons de santé, j’ai totalement arrêté la caféine ». On dira que ça fait une moyenne avec l’ordinaire des vainqueurs du prix de Flore – cf. le récit par Philippe Jaenada, lauréat en 1997 pour Le Chameau sauvage, de la remise du prix 2014 qui vit le vainqueur Aurélien Bellanger « s’effondrer dans les arbustes » tandis que lui-même finissait à l’hôpital après une chute que n’eût pas induite une sobriété excessive.
- Il n’empêche que plus d’un million d’exemplaires papier et numériques des romans d’Han Kong ont été écoulés en Corée du Sud depuis l’annonce du Prix. D’après le site Actualitté, « un presse-papier en cristal et une couverture de livre originale sont offerts » pour 50000 wons d’achats de livres de l’autrice dans la chaîne de librairies Kyobo. Folio songerait à offrir une boule à neige représentant le centre-ville d’Yvetot aux heureux acquéreurs de plus de 750g de livres d’Annie Ernaux.
- Intitulée Ce que je cherche, l’autobiographie du vingtenaire Jordan Bardella à paraître chez Fayard le 9 novembre prochain (soit le jour où la France célèbrera la mémoire de Charles De Gaulle, lollilol) est déjà en tête des ventes sur Amazon. Le magazine Challenges rapporte que Lise Boëll, nouvelle patronne de la maison parisienne, n’a pas évoqué cette publication en comité littéraire, suscitant quelque émotion parmi ses éditeurs. À ceux qui vivraient mal le succès de ces précommandes, précisons que la deuxième place du classement est occupée par Mémoricide de Philippe de Villiers, également publié chez Fayard ; le vicomte y révèle un scoop qui croustille, à savoir qu’il n’a pas beaucoup aimé la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Un tel brassage d’idées intergénérationnelles honore les amoureux hexagonaux des belles lettres.

- Bolloré toujours : grand succès en librairie de l’année 2014 – 320000 exemplaires vendus tout de même -, Le Suicide français d’Éric Zemmour va faire l’objet d’une adaptation en mini-série sur Planète +. Tremble, Netflix !
- Une chercheuse d’HEC Montréal a réalisé une étude portant sur les ventes au Québec de lauréats et finalistes de 30 prix littéraires de 2013 à 2022. Il en résulte que ces prix, notamment les plus prestigieux, ont un impact positif sur les ventes de livres. Je croyais sincèrement que l’industrie des fabricants de petits fours en était la principale bénéficiaire.
- Le Salon International du Livre d’Alger, qui se tiendra du 6 au 16 novembre prochains, a informé par courrier la maison Gallimard qu’elle ne serait pas la bienvenue à cette édition 2024, et ce sans évoquer de motif particulier. Une sanction visant directement la publication en Collection blanche du nouveau roman de Kamed Daoud, Houris, consacré par ce grand détracteur de l’islamisme aujourd’hui installé en France à la Décennie noire vécue par l’Algérie à la fin du siècle dernier et toujours en lice pour le Prix Goncourt ? Vous voyez le mal partout.
- L’EIBF, Fédération européenne et internationale des libraires, a demandé aux habitants de 19 pays ce qui les incitait à acheter leurs livres dans les librairies indépendantes. Les trois principaux critères évoqués par les répondants sont la proximité géographique (42%), l’atmosphère du lieu (42%) et la variété du stock (41%). Notons ainsi à l’adresse des libraires des arrondissements orientaux de Paris que la présence d’un gros chat mou somnolant sur la pile de bouquins à laquelle on souhaiterait accéder ne figure PAS parmi lesdits critères.
Le cinéma est mort, la preuve : il bouge encore (Guillaume) /
- Parlons cinéma, parlons du film de la semaine, sûrement du mois et peut-être de l’année. Oui rien que ça. Et si cette rubrique ne se caractérise pas particulièrement par la modération de son rédacteur (de toute façon, on n’est pas payé du tout, donc pas payé à la retenue, donc : prout), le long métrage qui nous occupe aujourd’hui ne descend jamais en-dessous des superlatifs les plus exaltés. Donc prout again, et parlons du Robot Sauvage.
- Le Robot Sauvage, c’est un film d’animation produit par le studio Dreamworks, qui porte très bien la couronne qui fut celle de Pixar pendant au moins 15 ans. C’est réalisé par Chris Saunders, l’un des artisans de la trilogie Dragons et des deux Croods, déjà merveilles sorties des tuyaux du studio susmentionné. C’est l’histoire de Rozzum 7134, androïde sortie de l’usine d’un monstre de la Tech conquérante et colonisatrice, dont le vaisseau se crashe sur une île inhabitée et résolument hostile aux bouts de ferrailles qui causent comme ChatGpt. Là-bas, le robot de SAV de grandes surfaces va se découvrir une vocation parentale, une place dans la communauté, une famille d’adoption… Bref, apprendre l’humanité, et faire (re)découvrir la leur aux spectateurs.

- Trop facile pour être honnête, la parenté avec le Wall-E d’Andrew Stanton s’estompe bien vite au profit de deux Happy Feet de George Miller. Juste le temps de terminer le film auquel on s’attendait au bout d’une demi-heure, et basculer sur l’élargissement de la sphère d’influence du récit. C’est simple : à l’instar du dyptique du réalisateur des Mad Max, Le Robot Sauvage trace sa ŕoute vers l’infini et au-delà pour ne ressembler à RIEN d’autre qu’à lui-même. Jusque dans une direction artistique qui réfute la performance du photoréalisme numérique pour travailler la licence poétique du vivant. Des personnages subtilement peints comme à l’aquarelle, des couleurs pastel qui mettent en avant l’aspect charnel de la faune, des tableaux animistes qui renvoient parfois au Miyazaki de Princesse Mononoke…. L’histoire du Robot Sauvage se raconte dans sa conception esthétique : celle d’un univers numérique qui rencontre son antithèse analogique, chacun devant apprendre l’un de l’autre pour construire un monde ensemble. Dans cette configuration, vous l’aurez peut-être compris, les animaux c’est nous et Rozzum 7134, c’est eux : les IA, les robots, le grand remplacement de l’humanité par sa création. Mais a contrario des logiques d’affrontement générées par la peur de l’inconnu et l’anticipation systématique du pire (auquel succombe parfois l’auteur de ces lignes, il est vrai), le Robot Sauvage propose un renversement complet du paradigme.

- L’âge de la compétition a vécu, bienvenue dans celle de la coopération : tout l’enjeu de The Mayor of Kingstown, notre chronique série de la semaine passée, visait à amorcer ce basculement. Le Robot Sauvage ne laisse pas le temps aux biais cognitifs des personnages et des spectateurs de s’interposer avec l’urgence de la situation. C’est ici, tout de suite, et maintenant : le privilège du cinéma sur le format sériel reste encore de pouvoir suspendre l’attention du collectif devant le fait accompli. Et à ce titre, Le Robot sauvage fait fi des dogmes de chapelle pour remettre l’église au milieu du village dès son scénario qui démarre là où la plupart des films américains chargés d’exposition et d’incartades romanesques se terminent. « Think outside the box », comme on dit dans les hautes sphères de la disruption heureuse : celle qui créée de nouveaux standards et ouvre des horizons pour les autres. Le Robot sauvage dégage le ciel sur trois sphères : esthétique, humaniste, et civilisationnelle – pardon pour le gros mot. On a pas peur d’appeler ça une date. Et que celui ou celle qui ne chiale pas sa mère au bout de 20 minutes se taise à tout jamais.
- Les premiers avis sur Gladiator 2 sont tombés… Et annoncent une masterclass aux antipodes de la catastrophe co(s)mique anticipée par l’auteur de ces lignes. Après avoir passé 15 ans à liquider son héritage et les terminaisons nerveuses des mythes qu’il a lui-même généré, Ridley Scott serait-il repassé du côté du cinéma ? Cette suite tardive au gabarit d’accident industriel à 320 millions de dollars va-t-elle se frayer un chemin vers le Valhalla des fresques épiques qui marquent leur temps et la rétine des spectateurs qui se souviendront l’avoir découvert en salles ? À 130livres.com, on est peu trop revenu de tout et des chefs d’œuvres usinés par la fabrique de l’opinion publique pour mordre aussi facilement à l’hameçon. Surtout quand celui-ci est un presque post-octogénaire qui a un peu trop passé son temps à courir derrière sa propre statue. Mais si tel est le cas, on est volontiers prêt à manger notre propre chapeau. Take my words for it.
- Clint Eastwood a quelques années de plus que Ridley Scott, et plusieurs degrés d’influence en moins. La Warner s’apprêterait à sacrifier la sortie de Juré n°2, le prochain et fort potentiellement dernier film de l’homme de Camel, pour s’en débarrasser vite fait bien fait sur sa plate-forme streaming. Rappelons que l’actuel CEO de Warner, l’inénarrable David Zaslav, a une dent contre le Clint depuis son arrivée à la tête de la maison mère. Il en voulait à son prédécesseur d’avoir autorisé le financement de Cry Macho, son avant-dernier film, au motif que « Eastwood avait fait gagner beaucoup d’argent à la Warner ». « On ne doit rien à personne » a répondu Zaslav, qui aurait profité de l’échec du film pour appuyer sa démonstration. En voilà un qui n’a jamais eu à compter les balles du Magnum 44 de Harry le Charognard. Pour mémoire, Juré n°2 sort le 30 octobre en salles, et si pour vous aussi, un bon costard-cravate est un costard-cravate qui évite de chier dans les bottes du Saint Patron, vous savez ce qui vous reste à faire.
Ce qui reste de la boxe anglaise (Antoine) /
- Le 17 décembre 2016, l’Australien Tim Tszyu disputait son premier combat professionnel en présence de son père Kostya alias « The Thunder from Down under », ex-champion du monde incontesté des super légers et pensionnaire du Hall of Fame, l’un des boxeurs offensifs les plus virtuoses des années 2000. Ce fut la dernière fois que le daron, retourné en Russie après avoir divorcé de la mère de Tim, vit boxer de ses propres yeux le futur détenteur de la ceinture WBO des super welters. Du moins jusqu’à hier soir au Caribe Royal d’Orlando, alors que Tim tentait de redevenir champion du monde aux dépens du Tchétchène Bakram Murtazaliev. Depuis mars dernier, « The Soul Taker » faisait un candidat crédible au titre de cocu de l’année 2024, puisqu’il perdit son titre mondial par décision partagée contre l’interminable Sebastian Fundora – remplaçant au pied levé le peu intimidant préretraité Keith Thurman – alors qu’une coupure au front l’avait rendu aussi clairvoyant sur le ring que Stevie Wonder ou Gilbert Montagné. Contre un Murtazaliev essentiellement connu pour avoir battu dans la douleur le vétéran allemand Jack Culcay, ce championnat du monde IBF avait des allures de belle histoire écrite à l’avance, celle d’un retour au sommet du fils galvanisé par la présence de son paternel. Un régal pour plumitif en mal d’angle pour son papier.
- On sent venir le grain de sable, en l’occurrence le crochet gauche d’un Murtazaliev au gabarit impressionnant chez les moins de 154 livres et qui avait manifestement bien préparé son affaire. Lorsque rien ne vient contrarier ses plans, Tim Tszyu déroule une boxe cohérente et huilée de démolisseur méthodique attendrissant les corps pour atteindre les mentons. Mais quand survient l’imprévu, il se transforme illico en caricature de lui-même, un bagarreur bloqué sur la marche avant et oublieux de la moindre espèce de responsabilité défensive. Autant dire que même s’il se releva de 3 knockdowns supplémentaires infligés dans la poignée de minutes qui suivit, le premier voyage au tapis scella le destin de l’Australien. Dépouillé de sa lucidité, Tszyu n’eut de cesse qu’il n’ait rendu un coup après en avoir encaissé deux ou trois. Ni jab, ni mouvements latéraux, ni accrochages pour gagner du temps. Murtazaliev, de son côté, montrait une jolie faculté à accélérer la cadence et ne se faisait guère prier pour punir son agresseur. Un dernier knockdown infligé en contre vit le challenger choir comme un sac de ciment, et son camp jeta l’éponge peut de temps après. Kostya aura donc enfin fait le voyage pour voir son fiston subir l’une de ces dérouillées qui infléchissent à jamais une carrière. Après huit ans d’attente, Tim n’aura pu compter sur la présence de son daron qu’au pire moment qui soit. Nulle morale à chercher dans cette histoire qui finit mal, celle d’un champion qu’on évoquait en début d’année comme possible adversaire de Terence Crawford, juste la confirmation que les super welters sont l’une des catégories les plus disputées du moment.

- Toujours à 154 livres, on retiendra d’ailleurs en sous-carte de Murtazaliev vs Tszyu le succès par KO du virevoltant Cubain Yoenis Tellez aux dépens du puncheur vénézuélien vétéran Johan Gonzalez, envoyé trois fois au tapis en sept reprises. Parfois imprudent sur sur ses droites plongeantes, Tellez tape dur et distribue intelligemment à la tête et au corps. On reverra sur de belles cartes ce crowd pleaser patenté.
- À propos de crowd pleaser, le challenger doublement malheureux à un titre mondial des mi-lourds Anthony Yarde a dû mettre le bleu de chauffe devant son public de Hackney (Londres) pour dominer par décision unanime le coriace Letton Ralfs Vincans, bien qu’il ait inscrit un knockdown dès la première reprise. En tête d’affiche de la réunion, le prospect Adam « The Assassin » Azeem a probablement mis un terme à la carrière d’Ohara Davies, dominé par KO au 8e round sur un crochet gauche – le même coup qui le punit d’entrée contre Ismael Barroso en janvier dernier.
- Dans la rubrique « titres en papier crépon », notons le succès du Cubain William Scull sur le Russe Vladimir Shishkin après 12 rounds insipides hier soir en Allemagne. Scull est désormais champion IBF des super moyens, et on s’en fout un peu (beaucoup).
- Autant finir en beauté pour cette semaine avec un petit retour sur la soirée de lundi, le lendemain et sur l’exact même ring de l’Ariake Arena de Tokyo qui avait accueilli la veille la formidable peignée que s’administrèrent Takuma Inoue et Seiya Tsutsumi, nouveau champion WBA des coq. On enfoncera une belle porte ouverte en suggérant que le succès du titulaire de la ceinture WBC, Junto Nakatani, était attendu : il était opposé à un Thaïlandais essentiellement connu pour avoir fracassé 76 chauffeurs de taxi et perdu contre son seul adversaire de niveau mondial, le susnommé Takuma Inoue. Après un début de combat compliqué, Tasana Salapat parvint toutefois à contrarier – un peu – le longiligne puncheur gaucher en cassant la distance pour travailler de près. Le sourire décontracté de Nakatani suggérait qu’il restait en contrôle, ce que confirma la double accélération précise qui vint clore les débats dans la 6e reprise – mon Dieu, quel finisseur… Gageons cependant que Naoya Inoue a pris des notes et abordera le probable superfight nippo-japonais à venir contre Junto avec une idée précise quant à la manière de gérer son déficit d’allonge. Un peu plus tôt dans la soirée, le jeune gaucher Phumele Cafu avait déjoué les pronostics : 12 rounds d’une guerre souvent disputée en appui arrière lui permirent de ravir le titre WBO des super mouche au toujours très agressif Kosei Tanaka, pas loin d’arracher le KO dans les trois dernières minutes. Le knockdown inscrit au 5e round sur un crochet gauche plein de venin du Sudafricain teint en en violet se sera avéré décisif, puisque celui-ci l’emporta par un point d’écart pour deux juges contre un… à défaut d’être adoubé par Jacques Dessange, il mérite un coup de chapeau de la part de tous ceux qui savent la difficulté de l’emporter aux points contre un (bon) champion Japonais boxant à domicile.
Le MMA va bien, merci pour lui (Guillaume) /
- Parlons de MMA, parlons de… Francis Ngannou, qui effectuait hier soir son come-back dans la cage après ses deux incursions sur les rings d’anglaise face à Tyson Fury et Anthony Joshua. En dépit de tout le respect que l’on nourrit pour l’absolue puissance (de combat, et de vie) du « Predator », son retour aux affaires s’accompagnait de quelques points d’interrogations. D’une part, le terrible KO infligé en mars dernier par Joshua contre l’homme fort du Cameroun était de ceux qui peuvent altérer la physionomie d’un combattant à tout jamais. Ensuite, les deux ans et demis qui nous séparent de sa précédente prestation dans la cage contre Cyril Gane soulevaient les craintes d’un cage-rust potentiellement difficile à surmonter pour l’athlète de 38 ans, surtout après avoir consacré ce laps de temps à se (re)configurer pour ses confrontations en boxe anglaise. Et puis Renan Ferreira, son adversaire du soir, n’avait rien du perdreau de l’année ni de la victime sacrificielle au décrassage de l’ancien champion heavyweight de l’UFC : les highlights du brésilien sont presque aussi terrifiants que son gabarit ; au point que Ngannou arrivait pour la première fois de sa carrière à la pesée en infériorité physique. Enfin, puisqu’on ne peut pas toujours séparer les tragédies personnelles de la vie publique, la machine à KO la plus crainte du roster toutes promotions confondues a subi plus tôt dans l’année la pire épreuve qu’un être humain puisse avoir à affronter avec le décès de son jeune fils. Loin de nous l’idée de parier un jour contre un game-changer de l’envergure de Ngannou. Mais il faut reconnaitre que ça, additionné à ça, nous préservait de nous affoler sur la cote des paris.
- Et soudain, le feu.
- Un peu moins de 3 minutes, c’est tout ce qu’il a fallu à Francis Ngannou pour rappeler à tout le monde que le patron, c’était LUI. Passé un échange de low-kicks à déforester ce qui reste de l’Amazonie, et quelques passes d’anglaise ou les mentons de l’un et de l’autre passent aussi près du tir mortel que l’oreille de Donald Trump, Ngannou charge un takedown millimétré sur son adversaire qui ne peut rien faire d’autres que d’essayer d’absorber le choc. De là, l’homme qui a tenu Cyril Gane au sol en respect trois rounds durant annihile le ju-jitsu pourtant réputé du camp adverse, passe derrière son dos, et assène à Ferreira un ground-and-pound qui a probablement entamé le capital en cellules grises de sa descendance. Renan Ferreira ne remerciera surement pas l’arbitre Dan Migliotta d’avoir laissé Ngannou prolonger le supplice un peu au-delà du nécessaire. Mais, après tout Hail to the King : Ngannou signe un retour triomphant dans la cage et sur la vie, et a dédié sa victoire à son fils dans un speech post fight chargé d’émotion et de douleur appelée à ne jamais tout à fait cicatriser. Les grands moments du sport constituent parfois les fardeaux de ceux qui les déclenchent.
