Punchlines du 14 avril 2024

Le site (Antoine) /

  • La rédaction des Punchlines de 130livres.com s’est retrouvée tout entière cette semaine dans le studio virtuel de l’Heure Magique, projet cinéphilique de haute volée de l’ami Guillaume sur Youtube, pour discuter du jouissif et prescient monument des 90s intitulé Demolition Man en compagnie de l’indispensable Fouad Boudar. Les amateurs de Septième Art avec un grand ARGH pourraient bien en retirer un plaisir coupable, et pas que.
Cachée dans la vidéo et en exclu mondiale : la méthode d’utilisation des trois coquillages.

Il est temps de rallumer la littérature (Antoine) /

« Moi, les salons (et encore plus celui-là)… Tu vas y faire tes emplettes et entretenir tes (bonnes) relations ?

— Emplettes, je ne pense pas, j’avoue que la politique du Festival consistant à restreindre le nombre de livres avec lesquels on peut y accéder m’agace un peu. S’agissant des relations ça se comptera sur les doigts d’une main, en revanche je compte y trouver matière à Punchlines.

— Bon, eh bien bonne foire (parce que c’en est une, n’est-ce pas)…

— Il ne manque guère qu’une ou deux charolaises ceintes d’un large ruban et un concours où remporter un filet garni.

— Les charolaises sont loyales, au moins. Les auteurs, en revanche… Pis elles n’ont pas beaucoup d’ego, c’est assez appréciable.

— « Charolaises », « pis »… je l’ai !

— Bravo… Bon, enfin j’ai déjà hâte de lire ton compte-rendu.

— Je vais te citer en tant qu’éditeur anonyme, ça fera couiner 2-3 auteurs.

— Ne te prive pas !

  • Dont acte. Comme chaque année, j’ai donc renouvelé l’expérience riche de contrastes d’une visite au Festival du Livre de Paris, dont quantité de participants, à les écouter, font le déplacement pour persifler. À peine arrivé, Guillaume Meurice, que je croise le visage figé sur son rictus narquois attendu alors qu’il se rend à sa signature dans l’aile « B », largement consacrée à la littérature étrangère (il y avait pas mal d’attente), me conforte dans cette impression. Cet éditeur indépendant également, qui insiste sur la bonne odeur de fumier post-salon de l’Agriculture à la Porte de Versailles qui manque tout de même un peu au Grand Palais éphémère. Quand je lui demande de confirmer si la situation économique du secteur est aussi mauvaise qu’entendu un peu partout, l’ex-libraire philosophe : « Non, ça ne va pas, mais à vrai dire ça ne va jamais ». En tout cas la Romance ne connaît pas la crise, en témoignent cette fois encore des stands bondés d’un lectorat qui fait chuter sensiblement la moyenne d’âge de l’événement et investit jusqu’à la très respectable aile « A », celle de la littérature blanche, où Hugo Publishing a installé sa tête de pont. Très centrale, une installation massive reflète l’autre carton éditorial du moment : celle du Groupe Guy Trénaniel, fédérant moults labels d’ésotérisme et développement personnel, si tant est que la distinction ait un sens. On me souffle qu’il s’agit de l’un des rares stands où se soit arrêtée la Ministre à l’inauguration la veille au soir. La rue de Valois est dans de bonnes mains. Chapeau à fleurs et chemise à carreaux rouge et blanc, lui aussi est au top du chic parisien : le Napolitain Eduardo Pisani, auteur-compositeur-interprète de Je t’aime le lundi et douze fois candidat à l’Académie Française, s’est ceint d’affichettes autopromotionnelles et déambule, hagard, au milieu des publications réputées un chouïa plus sérieuses que son Signe particulier : Edouardo. Les éditions XO ont fait venir Marek Halter, plus teint que tout un club de bridge. De près, c’est aussi impressionnant qu’à la télé. Je croise une aimable patronne de librairie parisienne, l’air ravi, guère rancunière vis-à-vis des 250.000 bouquins proposés à la vente — autant acheter ses livres dans un environnement bruyant et surchauffé ; apparemment l’association Paris Librairies, partenaire de l’événement, s’y retrouve. Tant mieux pour les intéressés. Je cherche en vain un stand dédié à TikTok, devenu sensiblement plus gros prescripteur littéraire que le Masque et la Plume ; présents l’an passé, ils semblent désormais se contenter de leurs milliards de clics. À propos de Masque, le studio de Radio France est lui toujours où on l’attend, jouxtant l’entrée principale. Dans ce sanctuaire temporaire dédié aux belles lettres, j’aurai donc vu Dédé Manoukian en vrai.
En exclusivité chez Guy Trédaniel, le nom du Goncourt 2024 et celui de la future compagne du 2018
  • Incontournable lorsqu’il y a foule, Jean-Christophe Rufin transpire abondamment en la fendant. Chez Stock, Cédric Sapin-Defour, le chef couvert d’une gapette claire, attire une foule modeste au regard des palettes vendues de Son odeur après la pluie. J’ai entendu médire d’un journaliste littéraire : il est à deux pas, forcément. Je vais d’ailleurs tenter de m’immiscer dans l’espace presse/VIP/exposants à l’étage, il faut traverser le hall consacré à l’invité d’honneur de l’année, le Québec, pour y accéder. Le décor de l’endroit, tout en pin massif, est saisissant. On ne s’étonnerait guère d’en voir jaillir Maria Chapdelaine. Je montre patte blanche et monte chez les happy few, où Jean-Christophe Rufin m’a devancé : il est interviewé devant la Tour Eiffel, majestueuse depuis l’étage (et a eu l’idée judicieuse de passer un blouson sur ses auréoles). Au bar, le champagne s’avère payant : l’entre-soi germanopratin n’est plus ce qu’il était. Et puis l’ambiance est studieuse, même si d’aucuns préfèrent tout de même le blanc au café à l’heure du goûter. Honte sur moi, je ne reconnais pas la star présumée autour de laquelle on esquisse force ronds de jambe. En revanche, la voix onctueuse d’Emmanuel Khérad, très peu trafiquée à la radio, m’est familière. On est de la même année et l’animateur de la Librairie francophone est manifestement de l’école capillaire Halter. En piètre crevard, je me serai contenté d’un expresso à l’œil. Revenu dans la fournaise, je constate qu’un fameux Bookstagrameur, augmenté de semelles fort épaisses, a un peu profité sous sa surchemise mauve. Je croise enfin un autre participant — enfin une participante — en T-shirt de métal. Gojira, de surcroît, quand j’ai opté cette année pour l’hégémonie mondialisée de Metallica. Respect. Dans l’aile « C », Monsieur Toussaint Louverture aura préféré le voisinage de la BD à celui du texte, à moins qu’il ne s’agisse d’éviter les missiles sol-sol d’une corporation partagée à son endroit. À peine arrivé, un copain auteur se fait sauter sur le poil par un raseur apparu comme par magie, et qu’il peine rituellement à décramponner à chaque rencontre en librairie. J’essaye de ne pas rigoler en lui offrant une exfiltration douce. Il me récompense de mon premier « Ah mais en fait tu es le cousin de Guillemette ? » de la journée. On voit passer André Comte-Sponville, magnifique et droit comme un « i » à soixante-douze ans, digne de la page Facebook Cheveux de riches. L’éclatante blancheur de son casque tranche avec le brushing goudronné de Marek Halter, qui s’étiole, bien seul, sur le stand d’XO. Deux heures sont passées, il est plus que temps de me rentrer moi aussi.

Le cinéma est mort, la preuve : il bouge encore (Guillaume) /

  • Parlons cinéma, parlons… D’un (vrai) bon film cette fois, à voir en salles et pas sur une plate-forme qui plus est. Borgo, puisque c’est son titre, raconte l’histoire de Melissa, gardienne de prison mutée en Corse, qui dérive progressivement dans la compromission. La corruption n’est pas une autoroute, mais une série de chemins de traverse. Un petit service après l’autre, la dernière concession avant la prochaine, et puis trop tard : tous ce que vous pouvez dire ou faire est forcément retenu contre vous. A plus forte raison sur la péninsule corse, occupée par le Milieu sur la totalité de ses points cardinaux. À gauche, à droite, en haut, en bas, impossible de trouver un endroit qui échappe à l’emprise de la nébuleuse et ses tentacules. Succomber est moins affaire de choix que de pragmatisme, ça devient la condition du vivre-ensemble. De la même façon que Melissa n’a pas l’impression de mal faire, le spectateur ne voit pas les lignes se brouiller, aveuglé par le soleil de l’île de Beauté qui a rarement aussi bien porter son nom que sous la caméra de Stéphane Demoustier. Toute la force de Borgo réside dans la capacité du réalisateur à occuper cette zone grise à la colorimétrie paradisiaque, irradiée par Hafsia Herzi irradie et son aura de madone. Il y a du Claudia Cardinale (oui oui) de Il était une fois dans l’ouest dans ce personnage. Femme et mère comme les autres chez elle et FEMME en majuscules chez eux, dans la taule, avec les détenus qu’elle manage plus qu’elle ne surveille. Une divinité matriarcale à laquelle se raccrochent les impotents, les Karlouches, les Arlbouches, les manouches au regard louches. Le plan-séquence dans lequel tout ce que la taule compte d’affranchis tatoués ou non reprenant en cœur et à travers barreaux du Julien Clerc en son honneur compte d’ores et déjà parmi les grands moments de cinéma de cette année. Au fond, Borgo c’est la parenthèse enchantée d’une femme qui prend l’air avec les démons de midi, et sauvée in extremis du goulot d’étranglement par la sphère familiale. Une crise de couple dans l’île des tentations, dont l’issue résonne comme une promesse pour la vie. À voir à partir de ce mercredi dans les salles obscures de France et de Navarre.
C’est plus comme à la maison, ici.
  • La bande-annonce de Gladiator 2 à été dévoilée au Comic-con, et semblerait y avoir conquis l’assistance. On y verrait des décapitations, des batailles navales dans le Colisée, des requins, et Denzel Washington en ancien gladiateur affranchi qui ourdit de sombres desseins contre Rome. On n’y croit toujours que très moyennement because Ridley Scott. Maiis dit comme ça, le tout prend des airs de gonzo Maximus qui titille là om il faut les zones érogènes du sale gosse sommeillant derrière le plumitif faussement honorable. Réponse dans quelques mois pour voir si cette production a 315 millions de dollars pourra offrir son lot de plaisirs gonzos servis et consommé la bouche pleine. Pour ce qui est de restaurer l’honneur cinématographique de Ridley Scott en revanche, on se montre plus réservé.
  • On continue sur Ridley Scott et son héritage maudit avec la bande annonce de Alien : Romulus, de Fede Alvarez (Don’t Breathe 1 et 2). On n’attend strictement plus rien d’une mythologie que Hollywood ferait décidément mieux de laisser reposer en paix. Mais force est de constater que la bande-annonce fait son petit effet : brutale, méchante, et configurée dans une lumière sophistiquée moite et sensuelle comme le 35 MM du film original. En espérant que ce ne soit pas simplement un filtre Instagram destiné à attraper les gogos crédules qui hurleront leur mécontentement par réseaux interposés devant le résultat. Comme l’auteur de ces lignes, oui.
  • La sélection officielle du festival de Cannes 2024 vient d’être dévoilée. Entre les non-surprises (David Cronenberg, Jia Zhangke, Jacques Audiard), le retour des OG (Paul Schrader, Francis Ford Coppola), les outsiders qu’on n’attendait pas (L’amour ouf de Gilles Lellouche), deux événements Magnum hors compétition. A savoir les projections de Furiosa et Horizons, les sagas de George Miller et Kevin Coster qui suintent le retour du cinéma de grand-écran majuscules. Les temps forts cannois se déroulent décidément en dehors de la remise des prix.
La moustache de cinéma king size, une revanche attendue.

Ce qui reste de la boxe anglaise (Antoine) /

  • Triste signe des temps, ce n’est guère que par bribes postées sur les réseaux sociaux que nous pouvons revivre la soirée de vendredi dernier au Zénith de Nantes, la faute à l’absence d’accord de diffusion. Il faut donc reconstituer les faits sur la base de témoignages ainsi que que d’images filmées par téléphone : la vie de fan de boxe tricolore en 2024 est à mi chemin entre celles de Sherlock Holmes et de ses homologues du XXe siècle. Sur la base des quelques indices disponibles, que retenir de la réunion intitulée « Invaincus » ? Que Jon Miguez, l’adversaire espagnol choisi pour David Papot chez les welters, ne l’est justement plus, nettement dominé aux points par un « Enfant de Penhoet » toujours aussi juste techniquement et solide sous la mitraille, lui n’avait guère à craindre qu’une défaite par KO tant sa domination technique était avérée. Le gaucher a réclamé un duel franco-français contre Souleymane Cissokho à l’issue du combat ; ce dernier n’affrontera vraisemblablement pas le Canadien Cody Crowley, annoncé challenger obligatoire de Jaron Ennis pour le titre IBF, et un Papot vs Cissokho aurait presque autant de gueule qu’un Christian Mbilli vs Kevin Lele Sadjo à l’étage supérieur. On notera en sous-carte que la regrettable habitude de boxer tout menton dehors aura été fatale au sympathique mais déroutant Loïc « The Joker » Tajan, défait au 4e round par un Terry Le Couviour pourtant peu réputé pour son punch du haut de ses désormais 3 succès sur 18 avant la limite. « Skills pay the bills », comme disent les Américains, et savoir se protéger est la plus importantes des compétences d’un pugiliste. Coup de chapeau pour finir aux Celtic Fighters des frères Musset malgré le blackout télévisuel : d’après Sherlock Holmes, l’ambiance à Nantes était des plus incandescentes.
La France compte un champion du monde (WBO Global, certes) !
  • On déplorait la semaine dernière que la France ait perdu son dernier champion du monde professionnel chez les messieurs : une stricte égalité des sexes règne hélas par chez nous depuis hier soir et la défaite de Ségolène Lefebvre à Manchester en combat d’unification des titres super coq IBF et WBO. Contre la courte et teigneuse Ellie Scotney, la Française devait capitaliser sur une allonge supérieure. Las, sur le pied arrière la plupart du temps, « Majestic » Ségolène ne montra ni le punch, ni le volume, ni la précision nécessaires à contrarier celle qui l’agressa 10 rounds durant en cassant la distance avec aisance et marquant presque à volonté. On peut rétrospectivement se satisfaire d’avoir vu Lefebvre encaisser sans broncher quantité de coups nets et puissants, puis bénéficier d’une relative mansuétude des juges : les 94-96 et 93-97 récoltés en terre anglaise n’ont rien de sévère, tout au contraire. Espérons que la Française, qui faisait bien fluette hier soir en comparaison de son adversaire, saura tirer tous les enseignements d’une déconvenue tout sauf déshonorante. Le combat vedette de la soirée opposait les super plume anglais en quête d’une chance mondiale Zelfa Barrett et Jordan Gill. Convaincant lors de son démantèlement du pauvre Michael Conlan en décembre dernier, « The Thrill » Gill travailla d’entrée avec discipline et méthode, parvenant à couper la route à son adversaire et scorer de près à chaque occasion. On sentait le « Brown Flash » Barrett à la fois plus talentueux et étrangement apathique, n’opposant que des répliques timides et stéréotypées à son agresseur. Bien qu’ayant abîmé l’œil gauche de Gill, Barrett était clairement en retard à l’appel du 10e round, ce dont il sembla prendre conscience tout d’un coup : il insista au corps dans des combos semblant soudain gorgés de venin, et c’est sur de méchantes gauches à la ceinture qu’il trouva la solution, expédiant deux fois au tapis son infortuné adversaire, que l’arbitre arrêta très sagement. Pour peu que Barrett cesse de boxer à réaction, on jurerait qu’une nouvelle chance mondiale — il menait aux points avant d’être arrêté par Shavkatzhon Rakimov en novembre 2022 — pourrait se solder sur un succès.
  • Et puis il faut saluer le courage de tous les inconditionnels qui réglèrent leur réveil à 5 du mat’ la nuit dernière pour suivre la réunion Top Rank programmée à Corpus Christi. Le sacerdoce qu’induit l’amour du noble art en France a ses redoutables moments de solitude : ainsi, le main event opposant l’espoir américain des poids lourds Jared Anderson et Ryad Mehry, récent troisième vainqueur de rang de Tony Yoka. On savait la carburation de Mehry plutôt lente, et se voir opposé à un puncheur du calibre de « The Real Big Baby » Anderson a de quoi freiner bien des ardeurs de pugiliste, mais enfin en un mot comme en cent le Belge n’a RIEN proposé en 10 rounds, enregistrant le troisième total le plus faible de coups envoyés sur la distance dans l’histoire du logiciel de comptage Compubox. Gageons que son numéro de téléphone est bloqué partout outre-Atlantique depuis ce matin. Quant à Anderson, hormis amuser son monde en entrant vêtu en coureur automobile, référence à ses récents déboires avec la maréchaussée au volant de sa voiture, il n’aura pas prouvé grand-chose en peinant à finir un adversaire à ce point apathique. Un large succès aux allures de match (complètement) nul, donc. On retiendra plutôt le 13e succès en autant de sorties du brillantissime prospect américain et gaucher Abdullah Mason en sous-carte chez les légers, ainsi que la victoire aux points âprement disputée de l’athlétique lourd nigérian Efe Ajagba face à l’Italien Guido Vianello. Poreux défensivement, le bougre sait donner son uppercut droit.

Le MMA va bien, merci pour lui (Guillaume) /

  • Parlons MMA, parlons de l’UFC 300. L’événement-anniversaire ultra attendu de l’organisation reine du MMA mondial riches de milles promesses pugilistiques et de highlights prompts à faire rentrer dans la légende ceux qui y figurent. 130livres.com s’étant adonné au jeu de la preview la semaine passée, la moindre des choses était d’assurer le suivi de dossier pour les confrontations dûment introduites.
  • Commençons par la pièce montée de la soirée, le combat qui nous devait tout nous faire et nous aura fait plus encore : le Max Holloway vs Justin Gaethje pour la ceinture du BMF (Baddest Mother Fucker, à titre de rappel). Soit deux des bersekers les plus énervés de tout le roaster, qui devaient provoquer plus que des étincelles en croisant le fer et les gens de 4 onces. Ce fut chose faite, mais pas dans le sens attendu. On savait que Justin Gaethje avait acquis une certaine capacité à lever le pied sur ses instincts de brawler qui se jette dans la mêlée cravate sur la tête. Mais on en attendait pas autant de Max Holloway, qui s’est pourtant montré le stratège le plus discipliné pendant 24 minutes et 45 secondes de domination sans appel. L’Hawaïen, résolument plus épais pour sa montée de catégorie, impose dès le début la physionomie du combat à son adversaire qu’il plante au milieu de la cage en tournant autour et en travaillant à distance comme un avion de combat démantelant un kaiju sans sortir de sa safe zone. Un coup de pied retourné à la fin du premier round a raison du nez de Gaethje, qui doit continuer la rencontre avec les voies respiratoires compromises et la vue entamée par deux eyes pokes malencontreux de Holloway dans les rounds suivants.
THIS IS MADNESS !
  • Vaillant, The Highlight cherche le coup qui fait mal, maltraite la jambe de Holloway avec ses low kicks de de bûcheron sans réussir à casser ses appuis, et subit la masterclass de son opposant round après round. Holloway ne déborde jamais de sa feuille de route, et même quand l’odeur du barbecue lui arrive aux narines, se retient systématiquement d’aller au feu. Gaethje n’a plus d’autres choix que de chercher l’opportunité d’un KO qui n’arrive jamais, tant Blessed refuse toujours de lui concéder la mi-distance qui pourrait faire parler la poudre. Jusqu’aux 15 dernières secondes, dernier sprint avant la ligne d’arrivée, le moment de lâcher les chiens pour l’ultime climax. Holloway pointe d’autorité le milieu de la cage, échange avec Gaethje une monstrueuse tournée d’avoinage en double-pinte qui se solde par un monstrueux overhand dans la mâchoire du second KO à terre à… une seconde de la fin de l’ultime championship round. Oui, UNE seconde. De deux choses l’une : à l’UFC, la réalité est encore plus spectaculaire que n’importe quelle légende. De deux, Max Holloway s’offre plus que la ceinture du BMF, mais aussi et peut-être le highlight le plus mythique de l’histoire des highlights mythiques.
  • Main event de la soirée, Alex Pereira combattait le revenant Jamahal Hill pour la ceinture light heavyweight. On voyait bien Hill résister à la chaleur et outboxer le moloch brésilien sur 5 rounds, comme il l’avait fait avec Glover Texeira, coach actuel de Pereira. Mais le champion n’a pas laissé la contradiction s’immiscer dans le déroule attendu, à savoir : Pereira fait du Pereira, resserre l’étau sur son adversaire sans rien faire (en apparence), et provoque un carambolage dans sa boîte crânienne avec un crochet gauche qui n’a même pas besoin d’être bien placé pour mettre fin au débat. Bref, Pereira impose encore son style, sa technicité quasi invisible à l’œil nu et dissimulé par ce don de Dieu qu’il appelle ses poings. A voir ce que la méthode donnera contre un lutteur comme Magomed Ankalaev, qui devrait se garder d’aller chercher le Brésilien debout.
  • Petit flash-back de la semaine passée pour parler de Salahdine Parnasse, qui donnait son dernier combat au KSW la semaine passée à l’Adidas Arena contre Valerieu Mircea. Une fois encore, le pensionnaire de la Hatch Academy a rappelé pourquoi il demeurait probablement le meilleur français en activité, avec un high kick d’école qui a conclu par KO un premier round d’observation en trompe l’œil. Parnasse a décidément plusieurs trains d’avance sur tout le monde, y compris le spectateur. A l’heure actuelle, toutes les portes lui sont grandes ouvertes. Reste à voir s’il privilégiera la sécurité financière à laquelle il peut prétendre au PFL ou au KSW, ou s’il se laissera tenter par l’aventure de l’UFC pour écrire son nom en grand dans la légende du MMA. Quoiqu’il fasse son avenir est assuré. Mais avouons qu’un Salahdine Parnasse vs Max Holloway, ça envoie quand même plus que quelques paillettes dans la vie Kevin.

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