Punchlines du 6/04/19

Le site /

  • Deux publications cette semaine, pour rendre compte du visionnage de Us, le second opus glaçant de Jordan Peele, et de la lecture de l’indispendable La petite femelle de Philippe Jaenada. Pas vraiment une feel good week, et c’est tant mieux.
  • Tenez, puisque nous sommes dans une ambiance lugubre : le document suivant marque mon hommage personnel à un monsieur disparu depuis 25 ans, qui ne me compta jamais parmi ses inconditionnels, mais dont l’importance doit être reconnue par tout fan de rock digne de ce nom. Voici, donc :

Kurt Cobain On 'MTV Unplugged'

Les auteurs /

  • Quoi de plus actuel que le débat sur les conditions de vie en EHPAD ? Un jeune auteur apporte une pierre monumentale à cet édifice : il s’agit d’Adam Biles, connu à Paris pour ses talents d’intervieweur officiel des conférences anglophones organisées chez Shakespeare & Co – ceux qui n’ont jamais tenté l’expérience sont invités à y courir. Son premier roman, publié l’an dernier chez Grasset, s’intitule Défense de nourir les vieux. 529 pages, britanniques jusqu’au bout du doigt rageur brandi en couverture, pour décrire l’arrivée de la septuagénaire Dorothy aux Chênes verts, où son mari est réputé l’attendre. Dans le monde littéralement carcéral découvert par Dotty, plein de privations et d’interdits, des pensionnaires aux infirmités résonnant comme autant de super pouvoirs tentent de surnager. Ainsi, l’antique Capitaine Ruggles confond la réalité du XXIe siècle avec celle des bandes dessinées qu’il prisait enfant, où des héros de l’armée de Sa Majesté damaient le pion aux méchants nazis à l’issue d’intrigues abracadabrantesques. Dans son sillage, les honorables débris de l’aile B s’érigeront contre un trio d’aides soignants que leurs conditions de travail ont rendus excédés et paranoïaques, et un directeur dont les rêveries perverses l’éloignent sans cesse plus loin du drame en gestation. S’il souffre de quelques longueurs, le grand mérite de Défense de nourrir les vieux est son équilibre savant entre la noirceur et l’absurde : Adam Biles n’esquive rien du sordide de ces authentiques mouroirs au rabais ou de la trajectoire descendante de ses habitants, même s’il fait triompher la loufoquerie. Les trouvailles graphiques et de mise en page méritent aussi une mention. On recommandera simplement aux contempteurs du trash de passer leur tour.

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  • Je me suis lancé dans la lecture d’un autre pavé, celui d’un auteur français vivant et hautement prolifique, égratigné par Desproges dans son indispensable sketch de l’ascenseur, et dont l’unique bouquin que j’aie lu à ce jour m’avait prodigieusement agacé. Il paraît que celui que j’ai en main est le chef d’oeuvre de ce prosélyte acharné de l’usage non raisonné des points de suspension ; nous verrons bien si ma démarche relevait du pur masochisme ou si j’en aurai retiré une vraie révélation.

Les puncheurs /

  • Pour sa première sortie diffusée par DAZN, c’est à Hassan N’Dam que la rumeur oppose désormais Gennady Golovkin. Si l’affaire venait à se confirmer, elle constituerait sans doute une bonne nouvelle pour le français au plan financier. Je n’en dirais pas autant du point de vue sportif, sauf à considérer que Golovkin ait pu subir un vieillissement accéléré. Ses défaites contre David Lemieux et Peter Quillin démontrèrent, outre sa ténacité, une vraie incapacité de N’Dam à défendre les crochets du gauche, pour un total de 10 (!) voyages au tapis. Si Gennady est toujours « GGG », on lui souhaitera bien du courage.
  • L’ancien champion du monde en super-légers et welters Marcos « el Chino » Maidana annonce son retour à la compétition, après quatre ans et demi loin des rings. Le bagarreur argentin, doté d’un punch impressionnant, s’était peu à peu raffiné techniquement, au point d’enregistrer un succès retentissant sur Adrien Broner, alors invaincu, puis de donner une solide réplique à Floyd Mayweather. On eût imaginé que les bourses de ses deux affrontements contre « Money » lui auraient garanti une retraite confortable ; c’est du moins ce que semblaient signifier ses publications sur Instagram, désormais gras et heureux, cigare et verre de whisky à la main. Las, l’annonce de son retour permet de douter qu’il ait placé son magot très judicieusement. A 35 ans et même s’il semble avoir déjà perdu beaucoup de poids, il est permis de douter de sa mobilité, sa vitesse et son endurance. Rendez-vous en juin, a priori contre la victime désignée Phil Lo Greco, pour juger de son vrai état de forme à 147 livres et sa capacité à défier les grands noms de la catégorie.

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2 commentaires sur “Punchlines du 6/04/19

  1. Frédéric Pommier dans l’essai qu’il consacre à sa grand mère Suzanne évoque aussi la vie dans les Ehpad , plus façon petit caillou dans la flaque d’eau que gros pavé dans la mare, mais c’est efficace et délicat. Je le recommande

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